L'Économie  du  Tibet
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La vie économique du Tibet est encore centrée sur l’agriculture de subsistance et l’élevage. Les pâturages clairsemés du haut Tibet sont parcourus par des éleveurs nomades qui élèvent yacks, moutons, chameaux. Le yack, particulièrement bien adapté au climat, est un animal de bât et fournit du lait transformé en beurre que l’on consomme avec du thé. Dans les vallées, l’élevage transhumant pratiqué en été offre un complément aux activités agricoles. Les terres arables ne sont pas très étendues et sont concentrées dans les fonds de vallées humides. On y cultive de l’orge, consommé sous forme de farine grillée (tsampa), qui est la base de l’alimentation des Tibétains, du blé, du seigle, des pommes de terre, et différents fruits et légumes. Le coton, le soja et le chanvre sont produits à des fins commerciales. Les Chinois cultivent également le riz et le maïs dans les vallées orientales. Les vallées ressemblent en fait à des oasis au milieu d'un immense désert dont les dunes seraient représentées par des montagnes pratiquement dépourvues de végétation qui culminent à plus de huit mille mètres. Au 10ème siècle, dans les rituels bonpos, on utilisait du vin de raisin, du vin de blé, du vin de riz et du vin de miel; au 14ème siècle, on fabriquait du vin de raisin au Kham; au 18ème siècle, les jésuites de Lhassa utilisaient le raisin du Dagpo pour fabriquer leur vin de messe, mais les Tibétains semblaient ne plus savoir fabriquer ce breuvage; à la même époque, on trouvait la grenade, la pêche, la prune et la pastèque à Batang, Chaya, Negenda et Chunggye, au sud de Lhassa; on cultivait également du raisin blanc à Batang, des noix à Ngenda et à Chunggye, avec du bambou sur ce dernier site; à l'époque moderne le miel se trouve encore au Powo et au Kongpo; le Nagri est célèbre pour ses jujubes et ses abricots, le Yarlung pour ses pommes et ses poires; si le Dagpo se distingue pour ses raisins, qui se consomment maintenant secs, ses noix, ses pêches, ses petites pommes, ses bons pâturages et ses chevaux, on y rencontre aussi l'arbrisseau daphné, dont les fibres servent à confectionner le papier tibétain, des genévriers et des pins dont la résine fournit une colle réputée; le Kongpo produit la cannelle épaisse et le bambou, dont on mange les pousses; le Powo est célèbre pour ses bambous et ses épices; bref, l'agriculture tibétaine ne manque pas de ressources. Les forêts sont rares, sauf à l'est du pays où elles ont fait l'objet d'une exploitation jugée souvent excessive. Enfin, certaines plantes médicinales des hauts plateaux font partie de la pharmacopée chinoise.  

Le sous-sol est riche de plusieurs minerais métalliques (or, argent, cuivre, chrome, uranium, lithium... voir  ici  la note relative à la géographie) qui sont aujourd'hui exploités intensivement. On y trouve aussi des pierres précieuses (jade, turquoise, corail fossile des anciennes mers intérieures... sans oublier les pierres magiques, les dzi, striées de noir et de blanc, qui accordent leur protection à ceux qui les portent) et du sel. La houille fait l’objet d’une petite exploitation. Quelques gisements pétrolifères ont été découverts. L’artisanat est actif (tapis, orfèvrerie, etc.). Les activités industrielles se développent, notamment dans le domaine du textile ou de l’équipement électrique. De nombreuses cimenteries ont été installées pour faciliter les constructions entreprises par les Chinois. Des barrages hydroélectriques ainsi qu'une usine géothermique fournissent l'électricité dont le pays a besoin. Le potentiel en énergie solaire est le second du monde, après le Sahara. Il commence à trouver des débouchés. L'activité industrielle reste toutefois limitée. 

Le Tibet ne dispose pas de chemin de fer, mais une ligne, qui mettra Lhassa à 48 heures de Pékin, devrait entrer en service en 2007. Le réseau routier, pratiquement inexistant avant 1950, a été considérablement développé par les autorités chinoises, celles-ci cherchant, pour des raisons géostratégiques, à désenclaver le Tibet et à en rendre l’accès plus facile. Une grande route traverse le pays d’est en ouest. D’autres routes relient la région au Xinjiang (Sinkiang ou Turkestan chinois), au Qinghai au nord, au Sichuan à l’est, au Népal et à l’Inde au sud. Il existe plusieurs aéroports dont le plus important est celui de Lhassa.


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