En 1501, Jean III de la Tour, comte d'Auvergne, ne laisse que deux filles, dont l'une, mère de Catherine de Médicis, lui transmet Saint-Sandoux.
En 1505, François de Saint-Nectaire, sacristain de l'abbaye de la Chaise-Dieu et évêque de Sarlat, est prieur de Saint-Sandoux (France Archive).
Par deux actes de 1569 et du 23 juin 1575, la reine Catherine de Médicis, qui donnera trois rois et une reine à la France, François II, Charles IX, Henri III et Marguerite de Valois, la reine Margot, fait donation, par lettres patentes, de la terre de Saint-Sandoux à Antoine de Sarlans (mort en 1586), son premier maître d'hôtel, pour le récompenser de divers services. Le roi Charles IX confirme cette donation par des lettres de juin 1575. Marguerite de Valois ratifie cette donation le 4 septembre 1589, sous la réserve du ressort. Bien en cour, Antoine de Sarlans (ou de Sarlant), deuxième du nom, possède aussi Buron, Saint-Yvoine, Authezat et en partie Chaslus-les-Bussières. Il sera le dernier de son nom.
Le 18 juillet 1584, Antoine de Sarlans, seigneur et baron de Sarlans et de Buron, chevalier de l'ordre du Roi et premier maître d'hôtel de la Reine, donne les terres et seigneurie de Saint-Sandoux et d'Authezat à Claude de Sarlans, sa fille, veuve de Jacques d'Oradour, écuyer, seigneur de Saint-Gervasy, et au fils de ces derniers, Jacques d'Oradour; le 10 août 1588, Claude de Sarlans, promet de vendre la terre de Saint-Sandoux à son fils Jacques, promesse reçue par Guyot, notaire à Buron (Docteur de Ribier). Cette promesse sera tenue et Jacques d'Oradour vendra Saint-Sandoux, en 1607, moyennant 19 000 livres, à François de Girard, seigneur de Travers.
François de Girard tenait de ses parents
le château et le fief de Travers, situés au nord de Saint-Sandoux,
à une faible distance du village. Ce château et ce fief appartenaient,
en 1574, à Pierre de Girard, seigneur de la Chau, du Chastel, secrétaire
de Catherine de Médicis, reine de France, capitaine des châteaux
de la Rodde et de Ravel. Pierre de Girard eut pour fils François,
seigneur de Travers et d'Orcines, procureur fiscal d'Aurières en
1585, marié à Charlotte Ravel, père de François
de Girard qui acheta Saint-Sandoux. Cette dernière transaction eut
pour conséquence la réunion des terres et châteaux
de Travers et de Saint-Sandoux qui étaient jusqu'alors séparés
par le petit col qui passe entre eux et dont ils assuraient une protection
presque parfaite.
Le château de Travers au début du 21ème siècle (Noël 2003) |
Le château de Travers figure, à
la rubrique Saint-Sandoux, sur le
site des monuments historiques. Il a été inscrit sur
la liste complémentaire des monuments historiques du Puy de Dôme
par arrêté préfectoral du
29 décembre 2004.
C'est une propriété privée. Le château proprement dit comporte des éléments des 14ème, 17ème et 18ème siècles. Le parc romantique et le jardin, datés du 4ème quart du 19ème siècle, ont été conçus par le célèbre paysagiste Édouard André. Une première terrasse, située devant le château, offre au regard un parc à l'anglaise, avec une pièce d'eau. Elle surplombe une deuxième terrasse aménagée en potager et fruitier à la française avec des parterres entourés de buis. Il appartient aujourd'hui à la famille de Quatrebarbes. Cette famille, originaire d'Anjou, compte parmi ses ascendants un historien réputé de la guerre de Vendée, Théodore de Quatrebarbes (1803 ou 1807-1871) dont l'ouvrage "Une paroisse vendéenne sous la Terreur" a été plusieurs fois réédité; Théodore de Quatrebarbes est également l'auteur de "Souvenirs de la campagne d'Afrique" ainsi que d'un ouvrage consacré à sa famille: "La Maison de Quatrebarbes". Les de Quatrebarbes sont issus des anciens barons de Montmorillon. Un de leurs ancêtres est allé combattre les Maures aux côtés du roi Alphonse de Castille et a vaincu quatre émirs en combat singulier; pour ce fait d'armes, il reçut le surnom de Quator Barbis; cette famille est la 25ème plus ancienne famille de France, sa filiation prouvée remontant à 1025. Une notice sur le château de Travers est ici. |
Chronologie
succincte des guerres de religion
24 août 1572: massacre de la Saint-Barthélemy dont sont victimes les protestants décidé par le roi Charles IX, fils de Catherine de Médicis. 25 mai 1576: édit de pacification de Beaulieu accordé aux protestants par le roi Henri III, autre fils de Catherine de Médicis. Cet édit sera rejeté par les états généraux de Blois. Il entraînera la constitution de la Ligue dirigée par le duc de Guise. Le roi, après avoir tenté, sans succès, de maintenir son édit, essaiera vainement de prendre la tête de la Ligue. 23 décembre 1588: assassinat du duc de Guise et de son frère, le cardinal de Guise, par ordre de Henri III qui se réconcilie avec les protestants. 5 janvier 1589: mort de Catherine de Médicis. 1er août 1589: assassinat de Henri III par Jacques Clément. Henry IV, héritier de la couronne, par suite de la disparition des Valois, devient roi de France. Protestant, il est contesté par la fraction des catholiques affiliés à la Ligue que dirige Mayenne, successeur des Guise. 25 juillet 1593: Henry IV abjure le protestantisme ("Paris vaut bien une messe!"). 30 avril 1598: l'Edit de Nantes, qui accorde la liberté de religion aux protestants, met fin aux guerres de religion. Décembre 1599: Henry IV obtient l'annulation de son mariage avec Marguerite de Valois pour épouser, l'année suivante, Marie de Médicis. 14 mai 1610: Henry IV est assassiné par un catholique fanatique, François Ravaillac, probablement soudoyé par la Maison d'Autriche. |
Le bourg de Saint-Sandoux tombe aux mains du comte de Randan qui le ravage, en 1589; de gré ou de force ses habitants sont enrôlés sous la bannière du parti ligueur. Issoire est à son tour conquise par les ligueurs la même année. L'année suivante, une armée royaliste s'empare de la cité réformée et met le siège devant son château, où les ligueurs résistent encore. Le comte de Randan vole depuis Riom au secours de la place assiégée; il échoue devant Neschers; le 12 mars 1590, de forts contingents de troupes clermontoises, ainsi que des villes et villages alliés, sont aperçus se dirigeant en direction d'Issoire; on les voit défiler dans la plaine du haut du lieu-dit La Garde qui, dominant le chemin de Clermont à Issoire, mérite bien son nom; le tocsin sonne à Saint-Sandoux et autres bourgs ligueurs (La Sauvetat, Authezat, Plauzat...) pour ameuter les catholiques; une rencontre sanglante à lieu près d'Issoire, au Cros Rolland, le 14 mars; le comte de Randan est tué et les ligueurs défaits; trente villes et villages sont contraints de se soumettre au roi.
Mais les troubles ne sont pas finis pour autant; en 1591, un des derniers ligueurs, le duc Charles-Emmanuel de Savoie-Nemours, gouverneur du Beaujolais, du Lyonnais et du Forez, qui rêve d'indépendance et refuse de se soumettre au roi huguenot, fait camper ses troupes à Saint-Sandoux; il sera bientôt arrêté et emprisonné à Pierre Encise, d'où il parviendra à s'évader. L'abjuration de Henry IV, converti au catholicisme (1593), et l'édit de Nantes (1598) mettent fin aux guerres de religion.
Ces dernières laissent un pays dévasté par les luttes civiles. La soldatesque des deux camps s'en est donnée à coeur joie en molestant les paysans, pillant, massacrant le cheptel, brûlant les récoltes... une disette a suivi; il faudra du temps avant que l'humble laboureur puisse mettre la poule au pot tous les dimanches, selon les voeux du bon roi Henry! Un siècle plus tard, pour calmer l'ardeur belliqueuse des hobereaux du cru, qui continuent à semer le désordre en Auvergne, Louis XIV enverra le Parlement de Paris siéger à Clermont-Ferrand, la justice locale étant impuissante ou complice, pour châtier vigoureusement les trublions; quelques pendaisons suffiront pour faire fuir les plus compromis et ramener les autres à la raison.
Au 16ème siècle,
selon Alexandre Bruel, un hameau existait à un kilomètre
environ du chef lieu de la commune actuelle, en direction du nord, à
proximité de la chapelle Notre-Dame-des-Prés,
comme on l'a déjà vu plus haut. Par ailleurs, toujours d'après
Bruel, la paroisse de Saint-Sandoux dépendait de l'archiprêtre
de Merdogne, comme il ressort de la carte ci-dessous. Merdogne était
l'ancien nom du village de Gergovie qui fut rebaptisé sous le second
empire (décret impérial du 11 janvier 1868: "Le village
de Merdogne, dépendant de la commune de La Roche-Blanche portera
à l'avenir,... le nom de Gergovie").
A la même époque, auraient été construits les
bâtiments du domaine de la Fontille, s'il faut en croire les plaques
qui y sont apposées; toutefois, d'après une autre source,
ils ne seraient sortis du sol qu'un siècle plus tard, en 1645. On
aurait trouvé à la Fontille un ancien cimetière religieux,
ce qui peut laisser supposer que c'était là que se trouvait
la dépendance de La Chaise Dieu, mais ce n'est pas certain.
.
Sources:
Alexandre Bruel: Pouillés des diocèses
de Clermont et de Saint-Flour au XVIIe siècle - Paris: Imprimerie
nationale - 1880
Docteur de Ribier: Preuves de la noblesse
d'Auvergne - Paris - Honoré Champion - 1909
France Archive