A côté de la chapelle sainte
Madeleine se trouve l'ancien cimetière, aujourd'hui transformé
en un charmant jardin. Sur un linteau gravé à l'entrée
on lit l'inscription: "Nous avons esté comme vous un jour vous
serés comme nous, pensés y bien - 1668". Ce jardin est
situé sur une sorte de plate-forme rocheuse au-dessus des gorges
de la Monne. De là, on peut voir, en contrebas, une poterne de rempart
qui donnait accès à l'une des sources qui alimentaient autrefois
en eau le village.
L'église de Saint-Saturnin se dresse
juste en face. Sa visite mérite à elle seule le déplacement.
Sans doute construite pendant le 2ème quart du 12ème siècle,
elle est la plus petite des cinq églises romanes majeures d'Auvergne.
Elle se distingue cependant des autres par l'absence de chapelles rayonnantes
autour du chevet. La forme pyramidale de l'ensemble mène le regard
vers le ciel par le truchement du massif barlong et du clocher octogonal
(le 8 symbolisant l'infini, la vie éternelle ou la résurrection).
Les arcades, groupées par trois, symbolisent quant à elles
probablement la sainte Trinité. C'est sur le chevet, le massif barlong,
le transept et les murs latéraux que se concentrent les décors:
arcatures, frises en damiers et grandes rosaces. Elles utilisent l'alternance
des deux pierres très répandues dans la région: lave
noire et arkose blonde. Cette église était celle d'un ancien
prieuré bénédictin dépendant de l'abbaye Saint-Austremoine
d'Issoire. Elle est dédiée au 1er évêque de
Toulouse, dont les reliques parvinrent en Auvergne au 6ème siècle,
ainsi que le rapporte Grégoire de Tours. Quelques vestiges du cloître
subsistent encore au sud de l'édifice.
L'intérieur de l'église, très clair, est remarquable par l'harmonie des proportions et l'intérêt architectural et symbolique. La nef est flanquée de deux bas-côtés surmontés d'une tribune. On observera les chapiteaux d'une belle sobriété, décorés de feuillages à l'exception de quatre d'entre eux, au nord, qui comportent également des personnages et des animaux. Une peinture murale, dans la deuxième travée nord du bas côté, du début du 16ème siècle représente l'Annonciation et, ce qui est plus rare, la résurrection de Lazare. Cette travée nord a sans doute été utilisée comme chapelle funéraire car une cheminée d'aération des caveaux s'y distingue contre le deuxième pilier de la nef. La statuaire est importante: Piéta en calcaire polychrome de la fin du 15ème siècle, statues de bois doré des 17ème et 18ème siècles, dont un traditionnel Saint-Verny, patron des vignerons. Plus récemment, une vierge romane en majesté et une remarquable tête de Christ de la fin du 15ème siècle découvertes dans le village ont été offertes par leurs propriétaires pour être exposées dans la crypte. |
L'ancien cimetière | Saint-Verny, patron des vignerons |
Une peinture murale | Une autre peinture murale |
La piéta de la crypte | La belle tête de Christ de la crypte |
L'aigle d'un chapiteau | Un autre chapiteau |