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Le Bureau national des Archives chinoises
a publié lundi 7 avril 2008 des documents historiques tendant à
prouver que le Tibet fut sous la juridiction du gouvernement central chinois
depuis plus de 700 ans, c'est-à-dire à partir la dynastie
Mongole (1271-1368).
Les archives, incluant 15 documents officiels dans lesquels sont conférés des titres à des officiels tibétains ou d'autres documents relatifs au Tibet, ont été publiées via une vidéo sur le site internet de l'administration chinoise (www.saac.gov.cn). Parmi ces documents on relève: - Un décret délivré par l'empereur Thogan Themur à Yontan Gyaltshan, daté de 1362, qui désigne ce dernier comme Commissaire de la Pacification au Tibet (voir la chronologie ici). - Un décret délivré par le premier empereur de la dynastie Ming (1368-1644) à Hrogskunrgyal, général d'Olisi, en charge des affaires militaires et administratives de ce poste (voir la chronologie ici). - Un décret publié par le gouvernement
de la République de Chine, alors gouvernement central de Chine,
approuvant l'intronisation du 14e Dalai Lama (voir
la chronologie ici
et
ici).
- Un télégramme envoyé par le 14e Dalai Lama au président chinois Mao Tsé Toung, en octobre 1951, exprimant son souhait de "sauvegarder l'unification et la souveraineté de la patrie sous la direction de Mao Tsé Toung et du gouvernement central" (voir la chronologie ici). Voici le texte complet de ce télégramme. Voici le texte complet du télégramme: Président Mao du gouvernement populaire central : Cette année le gouvernement local du Tibet a envoyé à Pékin cinq délégués ayant pleine autorité avec à leur tête Kaloon Ngapoi fin avril 1951 pour entreprendre les négociations de paix avec les délégués accrédités par le gouvernement central du peuple. Sur la base de l'amitié, les délégués des deux parties ont conclu l'Accord sur les mesures pour la libération pacifique du Tibet le 23 mai 1951. Le gouvernement local du Tibet ainsi que les moines et les laïques tibétains soutiennent cet accord et aideront activement, sous la direction du président Mao et du gouvernement populaire central, l'Armée populaire de libération au Tibet à consolider la défense nationale, à chasser les influences impérialistes hors du Tibet et à sauvegarder l'unification du territoire et la souveraineté de la patrie. J'envoie ce télégramme pour vous en informer. - Une ode envoyée par le 14e Dalai Lama
à Mao dans laquelle il écrit: "le président Mao
du gouvernement central" et "le grand chef" (voir
la chronologie ici).
- La relation chapelain-protecteur n'impliquait pas une subordination de l'État tibétain à l'État chinois, mais simplement un accord entre deux personnes: le représentant religieux du Tibet et l'empereur de Chine. La Révolution de 1911 ayant aboli la monarchie en Chine, cet accord est devenu caduc. - Les manifestations d'allégeance du 14ème Dalaï lama sont sans valeur car elles ont été obtenues sous la contrainte. Pour avoir une idée plus complète
des réfutations du gouvernement tibétain en exil, on peut
se reporter à son site officiel.
Enfin, d'après le professeur d'études tibétaines à l'Université Columbia de New York, Robet Barnett, Le Tibet n'aurait été complètement chinois que pendant une brève période, après l'invasion de 1910, qui contraignit le 13ème Dalaï lama à se réfugier en Inde. Mais cet éminent spécialiste ajoute, qu'avant cette date, il n'était pas non plus totalement indépendant mais plutôt sous une forme de protectorat chinois ou de colonie des souverains qui régnèrent sur la Chine, mongols puis mandchous. Cette opinion est recevable. Une étude attentive de l'histoire du Tibet et de la Chine montre que les Tibétains ne s'estimaient sans doute pas Chinois mais que les Chinois les considéraient comme faisant partie de leur pays, et ceci depuis fort longtemps. Le Tibet n'apparaît pas sur les atlas occidentaux du 19ème siècle et du début du 20ème siècle, il est englobé dans la Chine, ce qui prouve que, pour les pays étrangers, le Tibet se trouvait sous la souveraineté de la Chine; d'ailleurs ces pays s'adressaient généralement au gouvernement chinois pour résoudre les problèmes relatifs au Tibet, ce qui fut notamment le cas de la France. Un diaporama sur les relations mouvementées de la Chine et du Tibet est ici |