1947
On relève* la vigne, tout en gardant les vaches
Je prends la ceinture de cuir de maman, je glisse dedans une poignée de paille d'avoine humide coupée à 50 cm. Je rassemble les branches en prenant garde aux grappes fleuries et je les attache au fil de fer avec trois brins de paille que je noue. Mais au commencement ma paille se détordait toute seule. Michelle** va bien plus vite que moi. -Va chercher les vaches, me dit-elle.
Vendredi après-midi, nous sommes allés,
Jean, mon grand-père, ma grand-mère et moi sulfater la vigne.
Nous avons passé à Coudet et de là au Grand Pan. Grand-père
conduit les vaches qui mènent le tombereau chargé du tonneau
d'eau, de la sulfateuse et des produits. Voici la traverse* qui franchit
le tertre. Grand-Père va tourner dans un pré au-dessus et
dit:
-Il vaut mieux descendre.
-Comme tu voudras dit grand-mère.
En voyant la roue droite qui grimpe sur un
buisson, je crie: tu verses. Attention, pépé, tu vas verser.
Le tombereau se soulève à droite, brusquement le tonneau
glisse sur la gauche et tout se renverse dans les buissons.
-Le tonneau se vide!
-Mais non, mais non.
-Nous avons de la chance, il est tombé
sur la bonde.
-Ernestine, passe devant et avance.
Le tombereau glisse sur la roue. J'appelle
Jean et tous trois nous le relevons. La sulfateuse n'a pas de mal. Le soir:
-Grand-père, c'est la première
fois que tu verses?
-Oh oui! J'ai baqué** souvent
mais jamais versé!
L'Hôtel des Voyageurs autrefois |
L'hôtel des Voyageurs est le coin le plus fleuri de Saint-Sandoux. Les murs blancs, les grilles peintes de frais, les pots et les caisses colorés en vert et le beau soleil d'été font ressortir les couleurs vives des fleurs.
Dans la cour rectangulaire se haussent de beaux lauriers dont les feuilles étroites disparaissent sous les bouquets de fleurs roses ou blanches. De chaque côté s'allongent 2 parterres où voisinent les pensées, les capucines, les géraniums, les dahlias. En face, sous l'escalier du café, les hortensias dressent leurs boules crèmes teintées de rose ou de bleu. A gauche, du côté de la grande salle, des géraniums roses et rouges et un fuchsia passent entre les barreaux de la rampe qui borde l'escalier et le balcon. Derrière les barreaux de la grille d'entrée, géraniums et capucines offrent leur nectar aux abeilles.
Ce qu'est devenu l'Hôtel des Voyageurs (2003) |
Jeudi après-midi, Mr. Bernard est venu nous appeler pour aller laver sa pièce. Mon frère est venu aussi.
Nous voici dans le cuvage. Mon frère
prend des pantalons déchirés par dessus les autres. La porte
de la pièce est ouverte, la bonde enlevée. Émile rentre
la tête la première mais ses épaules ne passent pas.
-Ton frère va y rentrer, dit Mr. Bernard.
C'est à mon tour d'enfiler les pantalons. Je me déchausse. Je glisse la tête, je me tourne sur le côté, je force sur mes épaules. J'y suis. Je rampe jusqu'au fond de la pièce. Une moisissure blanche en couvre les flancs. Mr. Bernard introduit une lampe à pétrole allumée, un petit seau d'eau chaude et une brosse à chiendent. Je frotte bien partout. Quand j'arrive en haut, l'eau retombe sur ma tête. La pièce est propre. Je chasse soigneusement l'eau qui reste au fond.
Mr. Bernard me donne un seau de vin. Je badigeonne
tout l'intérieur. Ma voix résonne.
-Maintenant, tu vas y rester, plaisante Mr.
Bernard.
Mais je me hâte de sortir les pieds en avant. Mr. Bernard me remercie.
Mercredi après-midi, Mr. Bernard est
allé chercher le pressoir avec ses vaches. En descendant la Grand'Rue
l'écrou du timon s'est dévissé. Papa crie:
-Bernard, tourne tes vaches vers le haut,
tu vas leur faire casser les jambes.
Il cale le pressoir; Mr. Bernard fait la réparation. Enfin, il place le pressoir devant le cuvage. Les hommes enlèvent les bois, ouvrent la claie. Ils portent le marc dans des bacholles* et le vident dans la claie. Mr. Bernard l'écarte et moi je le tasse. Nous replaçons les bois. Les hommes, deux en haut, deux en bas, font aller et venir "la barre". On entend un bruit clair: tic-tac. Le vin coule, rouge. Une pompe aspirante et refoulante le transporte dans la cuve maintenant vide. Je pompe quelquefois.
C'est fini: le vin ne coule plus. Les hommes
enlèvent les pièces de bois. Papa, avec sa fourche, sort
le marc pour le transporter vers l'alambic.
Jeudi soir, après avoir mis l'eau de la soupe, préparé les légumes et bourré le feu, je suis allée avec ma cousine voir les trieuses dans le garage de Mr. Cely.
En face de la porte, les trieuses sont debout, trois d'un côté, trois de l'autre. Entre elles, à leur hauteur, un plateau porte les caisses. Entre chaque groupe de 2 trieuses face à face se trouvent: au milieu la caisse à trier, à droite la caisse des belles, à gauche celle des petites et dessous celle des pourries. Le travail est machinal, les langues vont bon train. On entend parfois le bruit flasque d'une poire pourrie qui s'écrase dans la caisse.
Derrière les trieuses, du plancher au plafond, les caisses de poires emplissent le garage. Un ouvrier et un Allemand** les empilent en s'aidant d'une échelle.
Pendant que maman allait voir à la maison,
je l'ai remplacée. Avec Camille Sarre, nous avons trié une
caisse. Elles étaient si petites que la caisse des grosses ne s'est
pas enrichie.
.
.
Nouvelles
-Mr Cely a acheté une jeep pour rentrer
ses pommes: elle attire les curieux
-19 octobre: la première gelée
-Mr. Mallet est élu seul*
-24-25 octobre: l'école à trois
écoliers de passage: ceux du cinéma-cirque ambulant
-27 octobre: le froid est venu
-11 novembre: par un temps magnifique, défilé
au cimetière
-18 novembre: tempête de vent
-26 novembre: première neige
.
* Il sera le nouveau maire
d'après guerre.
.
Premier Labour
Jeudi soir, je gardais les moutons près
du château. Plus haut, dans le champ, mon papa labourait avec mon
frère. Ils avaient attelé les deux paires, les boeufs et
les vaches devant. Papa m'appelle. Il me dit:
-Tu vas essayer de tourner le brabant*.
Pendant que papa fait une cigarette, j'appuie
sur le levier et je tourne les versoirs. Mon frère tourne l'attelage.
Voilà les bêtes dans la raie: le soc s'enfonce. Je passe du
côté travaillé et je tiens le brabant pour qu'il ne
verse pas. Tout d'un coup, un rocher cale: l'attelage s'arrête. Je
soulève le brabant. Mon frère commande:
-Joli! Marquis! Les boeufs démarrent.
Au bout de la raie mon frère tourne
les vaches et les boeufs avancent jusqu'au bout. Je tourne le brabant mais
c'est plus dur. Le champ est en pente de ce côté. Il faut
que j'empêche le brabant de reculer.
-Mignonne, Moutonne, allez!
Un moment après papa me dit:
-Va rentrer les moutons. Je pars content de
mon travail.
Un brabant pour charrouler |
Maman avait gardé du lait de trois repas.
Hier soir, elle me dit:
-Va chercher le seau du porc pour mettre le
petit lait!
Je l'apporte.
Elle place sa cassette pleine de lait sur le
feu tiède, verse un peu de présure. Il ne faut pas longtemps
pour le faire cailler: la présure fraîche, faite avec une
caillette de veau, est bonne. Je soulève l'écumoire.
-Il est caillé.
Maman le coupe. Puis, avec une louche, sort
le petit lait verdâtre. Puis elle va chercher une faisselle en bois,
ronde percé de petits trous. Elle renverse un bol dans une cassette
vide et place la faisselle dessus. Avec les mains, d'un bloc, elle saisit
le caillé et l'entasse dans la faisselle. Puis elle le retourne
et le presse. Le petit lait sort par les trous. Maman le sale d'un côté
et le place dans la cheminée pour le faire sécher.
.
Une faisselle en tôle |
Dimanche matin, papa et Mr Prugne avec son auto sont allés chercher le rhabilleur pour notre boeuf Mouton.
Ils arrivent. Le rhabilleur descend. C'est un vieil homme, grand, maigre, à longues moustaches qui porte un chapeau de feutre. Papa l'emmène à la cave puis ils vont à l'étable.
Le rhabilleur tâte la jambe du boeuf.
Il trouve le mal dans le pied. Il quitte son chapeau, se frotte les mains.
-Ce n'est pas grave. C'est une entorse!
Avec le talon de son soulier, il fait le tour du pied et monte et descend le long de la jambe. Puis il donne sept coups de talon sur le pied du boeuf qui lève la jambe chaque fois.
Ensuite il marmonne des prières et termine par un signe de croix.
Il caresse le boeuf et dit:
-Il est guéri.
Et c'est vrai: il ne boite plus.
Vingt-trois cartouches pour tuer les moineaux.
Vingt-trois moineaux tués!
-Papa, tu n'as pas entendu
Dans la cuisine, le coup de fusil?
-Oh si!
-Il a fait assez de bruit
Pour nous réveiller!
.
.
L'étoile filante
Le petit garçon explique:
Elle cherchait un petit coin pour elle.
Il y avait bien une place dans le ciel au-dessus
de la grange.
Elle ne l'a pas vu.
Elle est partie.
.
.
1948
Une corvée* volontaire
A l'appel de la municipalité, beaucoup d'hommes sont venus, ce lundi 1er mars, aider à creuser la tranchée de la route, longue de 120 m.
De la terrasse, aux récréations, nous voyons très bien la route et les travailleurs. A nos pieds, ronfle le moteur; un peu plus loin, un Allemand** défonce la route avec la perforatrice qui pénètre dans le goudron en sursautant. Alignés dans la tranchée, de 2 m en 2 m, les volontaires, jeunes et vieux, tantôt piochent, tantôt sortent la terre avec la pelle. Ils trouvent souvent de grosses pierres et des canaux d'égout construits avec des dalles. Ils s'aident pour les sortir.
L'atmosphère est gaie: les hommes discutent, plaisantent et rient. La rue est drôle avec les vestes suspendues de ci de là, les boussets*** coiffés de leurs tasses en argent. Mais elle n'est pas propre. Mme Vergnol, avec son balai, rejette les pierres devant sa porte.
Hier, papa a été chercher les
claies du parc puis la roulotte. Le berger a installé les claies.
-Il faut mettre la cabane sous le tertre,
elle sera abritée du vent.
Une roulotte de berger |
Souvent le berger revient avec un nouveau-né dans sa musette. L'agneau sort sa petite tête et regarde. Il a l'air de dire: "Je suis bien, je suis au chaud, on me berce."
Dans la terrine, maman casse quatre oeufs,
ajoute une pincée de sel, de la farine et mélange le tout
avec la main. Puis, petit à petit, elle délaye avec un litre
d'eau tiède.
-Prépare toi. Saupoudre la table de
farine pour que la table ne colle pas.
Maman coupe deux petits morceaux de pâte, chacune le nôtre. Les manches retroussées, nous pétrissons la pâte, la parsemons de farine; nous la roulons, la déplions, la replions. Enfin, elle est dure.
Alors maman fixe la machine à la table.
On dirait une machine à hacher la viande. Elle met la grille percée de petits trous qui font le vermicelle. Elle tourne la manivelle. Moi je coupe les vermicelles et je les écarte sur un drap à terre. Elle change la grille; maintenant ce sont de grosses coquillettes à côtes. Ensuite, nous faisons des coquillettes fines et, pour finir, des spaghettis.
Vendredi, je revenais de Saint Amant. Dans une traverse*, j'ai aperçu de loin une belette sur une pierre plate. Je me suis approché sans bruit en me cachant derrière les buissons.
Assise sur son derrière, elle léchait sa patte de devant et la passait derrière sa tête. Puis elle mouillait de nouveau sa patte menue et nettoyait ses oreilles minuscules. Elle ébouriffait sa queue marron allongée derrière elle. Je voyais bien son ventre beige. Puis elle a lissé les poils de sa poitrine.
Soudain elle a dressé la tête regardant de tous côtés avec ses yeux verts comme ceux d'un chat. Elle m'a tourné le dos, un étroit dos marron; elle est descendue de la pierre et s'est glissée, lente et souple, sous un tas de feuilles sèches.
J'ai soulevé les feuilles mais la belette avait disparu.
Mardi, avec papa, en vélo, nous sommes allés couper des roseaux.
Arrivés à mi chemin de St Saturnin nous voyons la forêt de roseaux dans la plaine marécageuse*. Avec sa faucille, papa abat les grands bâtons munis chacun, à l'extrémité, de son plumet.
Je forme les bottes. Le soir descend. Soudain, on aperçoit dans le ciel sombre un nuage d'étourneaux. Ils survolent les roseaux tournant et criant. Ils veulent se coucher mais nous les dérangeons. Parfois ils se perchent à la base des feuilles mais le craquement d'un roseau, un aboiement de Dick les font s'envoler.
Un autre groupe moins nombreux arrive. Tous s'abattent, sautent de roseau en roseau, crient. La nuit tombent. Les cris s'apaisent. Notre travail fini, nous revenons.
Après les moissons, nous avons été glaner, maman et moi.
Pendant que ma soeur dormait, notre sac sous le bras, nous nous dirigions vers les chaumes.
J'attachais ma tablière avec une épingle et je me promenais dans le champ, le dos courbé. A mesure que je voyais les beaux épis jaunes dorés, aux grains serrés les uns contre les autres, je les jetais dans ma tablière.
Elle était vite pleine, je la vidais dans le sac. Quand il faisait chaud, j'avais mal à la tête.
Plus tard, nous suivions l'emplacement des pignons*. Là, il y avait des épis à foison mais on risquait de se faire piquer par les guêpes, si nombreuses cette année.
Travaux sur les routes du village*
Quelle animation dans les rues du village cette semaine! Roulement du lourd cylindre teuf, teuf, de la vapeur, circulation des camions, bruit de pierres remuées!
A la rentrée et à la sortie de l'école, aux moments de loisir, les enfants, heureux, accourent.
Ils regardent curieusement le cylindre, grimpent sur les murs pour voir fonctionner les pistons, admirent la laine noire de la fumée, observent les pierres qui s'entassent.
Ils suivent le camion citerne qui arrose la rue avec son jet en éventail. Ils s'intéressent à la manoeuvre de la goudronneuse.
Sous le chaud soleil d'été quel travail pénible pour les ouvriers ruisselants de sueur.
Je dormais. Soudain, vers 4 h du matin, mes
chiens aboient, ils me réveillent, j'entends courir et crier dans
la rue, j'appelle maman qui était déjà levée,
je lui dis:
-Mais qu'est-ce que c'est?
Il y a le feu dans le hangar de Mr Courtial.
La hangar de Mr Courtial est à peu près à 200 m de
ma maison. Je me lève. Je regarde par la fenêtre, je vois
une lueur rouge au dessus des maisons. J'ai peur. Mr Tribolet et d'autres
personnes à la fontaine ouvrent la bouche d'incendie. Mr le maire
crie:
-Déroulez les tuyaux! Attention! Le
tuyau fait un coude, tirez.
Les gens tirent les tuyaux. Le clairon sonne, les cloches aussi. Dans la rue les gens crient, au secours. Au feu, la grange brûle. Le jour paraît peu à peu.
Il n'y a plus de toit.
Avec maman nous allons voir. Le feu est éteint.
Je suis allé au moulin avec papa. Le chemin qui va au moulin, étroit, en pente rapide est bordé de rochers qui avancent.
On dirait qu'ils vont tomber sur nous. Des hommes ont déchargé les sacs de blé. J'aime voir tourner la grande roue. J'aime suivre le jeu de l'eau.
Nous avons emmené la belle farine blanche.
Sur un cheira**, il y avait un gros noyer.
Papa a enlevé les pierres tout autour du tronc. Avec une pelle et une pioche il a dégagé les racines et les a coupées avec une hache.
Avant de finir, il est monté sur l'arbre. Il a attaché un câble à une branche. Puis il a coupé la dernière racine.
En riant, il a dit à ma maman:
-Tire la corde...
Il n'a eu que le temps de se sauver. Le craquement
des racines, le choc des branches m'ont fait bien peur.
.
Mercredi soir, pépé a préparé les sacs de noix et d'oeillettes et les "buies"*.
Jeudi matin, de bonne heure, poussant les deux remorques, nous sommes allés faire l'huile à St Amant**. Le froid nous glaçait les doigts. Arrivés à l'huilerie, nous déchargeons les sacs et nous attendons car il y a beaucoup de monde. J'en profite pour aller voir la Veyre. Voici notre tour.
Pépé pèse les sacs, mesure les graines dans une auge en bois d'un double décalitre. Le fils du patron les vide dans l'entonnoir du broyeur. Deux cylindres écrasent les noix en pâte dans une poêle en cuivre scellée sur un four en briques réfractaires. Une barre de fer tourne la pâte qui brunit sans brûler.
On la porte alors dans une presse. Un gros
cylindre appuie et fait couler l'huile dorée et odorante.
.
Samedi après-midi, les jeunes ont décoré les charrettes avec des branches de sapin, des genévriers, des fleurs et des serpentins roses, bleus, verts.
Dimanche, les masques ont défilé; la première voiture portait les musiciens qui jouaient; la deuxième voiture portait Bacchus avec son tonneau de vin et d'autres masques.
Ginette a reconnu son frère à sa blouse bleue et à son chapeau. Il était drôle avec deux grandes moustaches et un gros nez rouge.
Il y avait beaucoup de masques; deux vieux poussaient un bébé dans sa poussette.
Tout le monde les regardait passer.
-Tuhuhu!
C'est le laitier qui arrive dans le village.
-Tuhuhu!
Il appelle les ménagères qui
lui donnent du lait
-Tu, u, u!
Les chiens aboient, mais le laitier corne
plus fort.
-Tu, u, u!
.
* Le laitier de Saint-Amant
passe non pas livrer le lait, mais le ramasser. Il y a encore de nombreuses
vaches à Saint-Sandoux. Sa corne éveille les échos,
dérange les chiens et prévient les paysannes qui se hâtent,
leur seau à la main, vers la voiture. Encore une scène pittoresque
familière des Sandoliens au lendemain de la seconde guerre mondiale.
.
Un bidon de laitier |
Nous avions un petit écureuil: on l'appelait Kiki. Je lui avais fait son nid dans une boite à chaussures que j'avais placée derrière le buffet. Je lui mettais des noix et des noisettes qu'il cachait sous ses chiffons. Quand il avait faim, il tournait tout dans sa boite.
Mais il ne s'y trouvait pas très bien. Il avait été nicher dans la poche du manteau de maman suspendu au porte-manteau. Il sortait sa tête par la fente de la poche, dans le sens de la hauteur.
A midi, à table, il montait sur les épaules de ma grand'mère et, avec ses pattes, lui défaisait son chignon.
Il était trop amusant!
Malheureusement, un jour que maman venait de repasser et qu'elle avait trop dressé la planche contre le mur, Kiki a voulu grimper. La planche est tombée sur lui et l'a tué.
J'ai bien regretté mon Kiki.
J'ai deux petits agneaux. Ils sont beaux. Ils sont tout blancs, comme la neige. quand ils sortent de l'étable, ils sautent. Je ne veux pas les vendre car ils sont trop beaux. Ils courent derrière les poules dans la cour. Quand je veux les caresser, ils vont vite se cacher vers leurs mères qui les appellent. Bientôt, ils sortiront avec le troupeau.
Mr Dif a creusé les sabots.
Il a cloué les brides vertes.
Il a verni les sabots.
Je regardais.
J'en ai emporté un
à chaque main.
Une belle paire de sabots avec leurs coulavires de cuir |