A l'époque gauloise, antérieure
à la conquête romaine, l'Auvergne, où les Celtes ont
progressivement remplacé les populations précédentes
(Ibères et Ligures), devient l'une des provinces majeures des Gaules
au point qu'elle impose à plusieurs reprises son hégémonie
à ses voisins. Sa puissance est favorisée par sa position
géographique centrale mais aussi par l'occupation d'un massif montagneux,
relativement facile à défendre, qui dispose de ressources
abondantes en bois, en eau et en fer, d'une démographie importante,
d'une agriculture prospère, d'une grande vitalité religieuse,
d'une certaine avance technologique et d'une incontestable suprématie
militaire. La maîtrise de la poterie et de la métallurgie,
ainsi que l'exportation des fromages, fournissent des exemples de ce qui
vient d'être avancé. Les Arvernes furent l'un des premiers
peuples de la Gaule à se doter d'une monnaie. Il n'est donc pas
étonnant que les velléités d'organisation monarchique
des Gaulois et la résistance à Rome se soient incarnées
dans cette région. Au 2ème siècle avant notre ère,
l'habitat y est déjà organisé en gros villages assez
étendus et rapprochés les uns des autres, les oppida,
souvent édifiés sur une hauteur, comme Corent, Gondole et
Gergovie.
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En haut : joug gaulois trouvé en Suisse. En bas : joug en usage à Saint-Sandoux au lendemain de la Seconde guerre mondiale | A gauche : roue gauloise trouvée en Suisse - A droite : roue d'une charrette en usage au lendemain de la Seconde guerre mondiale |
Maismac ne se serait pas trouvé là
où s'élève aujourd'hui Saint-Sandoux, mais beaucoup
plus bas. Ses habitants l'auraient déserté par suite d'une
épidémie pour s'établir à un endroit qu'ils
jugeaient plus favorable. Le village actuel est en effet situé au
sommet du col qui sépare le Puy qui porte son nom de la montagne
de Pierres Noires, donc en un lieu bien aéré et particulièrement
sain. L'appellation de Maismac est
attestée par d'anciens documents. Quant au déplacement du
village, il est hypothétique. Entre les deux guerres mondiales,
l'architecte Dionnet, qui conçut les plans du Musée Bargoin
de Clermont-Ferrand, visita Saint-Sandoux comme touriste, avant que sa
famille ne s'y établisse, au lendemain de la Seconde guerre
mondiale, derrière la fontaine du Marmelet. Lors de ses premières
excursions, il aurait photographié les restes d'une colonne d'origine
gallo-romaine au voisinage de la chapelle Notre-Dame-des-Prés. On
pense qu'un temple gallo-romain aurait pu s'y élever et qu'il aurait
ensuite cédé la place à un monastère médiéval,
comme on le verra plus loin.
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Le domaine de Polagnat au début du 21ème siècle |
Un aristocrate arverne Avitus, est proclamé empereur en 455. Mais il ne régnera qu'à peine plus d'un an, avant de tomber sous les coups des barbares. L'Auvergne, qui continue à se reconnaître dépendante de Rome, est encerclée et menacée à l'est par les Burgondes et à l'ouest par les Wisigoths, maîtres d'une grande partie de l'Aquitaine. Vers la fin du 5ème siècle, les Wisigoths déferlent sur la région et, malgré la belle défense de son 11ème évêque, Sidoine Apollinaire, aidé par un fils d'Avitus, l'Auvergne, trahie et vendue par l'empereur Julius Nepos, est livrée aux envahisseurs. La région cesse alors définitivement d'être romaine; elle fait désormais partie d'un vaste royaume wisigoth qui s'étend sur le sud-ouest de la France, sa côte méditerranéenne et la majeure partie de l'Espagne. Mais elle ne restera cependant qu'une trentaine d'années dans la mouvance de ce royaume. Dès le début du 6ème siècle, en 507, le roi Alaric est battu à Vouillé par les Francs, qui font un grand carnage de guerriers arvernes, et l'Auvergne passe sous la domination franque de Clovis.
A la mort de Clovis, son royaume est partagé entre ses héritiers. Assez curieusement, l'Auvergne est rattaché à l'Austrasie de Thierry 1er, royaume du nord-est de la Gaule. Les héritiers de Clovis se font la guerre dans l'espoir de reconstituer le royaume franc de leur père et cela n'arrange évidemment pas les affaires de leurs sujets. Vers la fin du 7ème siècle, ou au début du 8ème, l'Auvergne passe sous l'autorité du duc d'Aquitaine qui érige bientôt son fief en royaume et cherche à s'émanciper de la tutelle franque. Pendant cette période, d'autant plus troublée que l'Auvergne connaît aussi des incursions sarrasines puis normandes, ainsi que de nombreuses épidémies, les évêques prennent l'habitude de s'occuper des affaires de la cité pour suppléer aux carences du pouvoir civil. Par deux fois, en 761 et 767, Pépin le Bref, ravage l'Auvergne pour tenter de soumettre le duc d'Aquitaine Waifre. Mais le pouvoir central finit néanmoins par s'effacer sous les carolingiens et la province se couvre de châteaux forts repaires de seigneurs locaux en guerres perpétuelles les uns contre les autres.
A quoi jouaient les enfants à cette époque reculée? Sans doute d'abord à imiter leurs parents en reproduisant, tant bien que mal, à une échelle réduite, les outils qu'ils utilisaient, pratique proche de l'apprentissage qui devait subsister longtemps. Les archéologues nous apprennent que la toupie était connue de l'antiquité égyptienne. Elle s'est perpétuée jusqu'à nos jours. Les enfants gallo-romains disposaient déjà d'un grand nombre de jeux encore en usage au 20ème siècle: le hochet, la poupée, la balançoire, les osselets, les dés, la balle, la marelle (écho du labyrinthe), le jeu de l'oie, inventé par les Grecs et qui aurait une fonction initiatique, le yoyo qui devait d'ailleurs être oublié pour ne réapparaître qu'au 18ème siècle, après un détour par la Chine. Ils jouaient aussi à cache-cache et on leur faisait cadeau parfois d'une tire-lire contenant des pièces ou de menus objets (allusion au cheval de Troie). Il n'est bien sûr pas dit que tous ces amusements pénétrèrent d'emblée jusqu'au fond de nos campagnes.
Terminons cette rapide chronique gallo-romaine
en signalant que le chat était sans doute inconnu des Gaulois. Pour
protéger les récoltes des souris, il est probable que, comme
les Grecs, nos ancêtres utilisaient d'autres prédateurs: furets,
belettes... Les Romains amenèrent le chat d'Égypte, où
cet animal était si vénéré qu'on l'y a retrouvé
embaumé, mais il fallut attendre la fin de l'empire pour qu'il se
répande en Gaule. Au Moyen Âge, on attribua au chat tous les
défauts: gourmand, paresseux, sournois, symbole de luxure... Le
chat ayant eu en Égypte un caractère sacré, l'Église
l'associa à la sorcellerie, pour lutter contre le paganisme; une
bulle papale de 1233 stipula que les chats noirs étaient les serviteurs
du démon; l'Inquisition les fit brûler vifs avec les sorcières.
On les soupçonna d'être responsables de la peste et leur massacre
favorisa l'expansion de cette maladie transmise par les rats!
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