Châteaux et villages fortifiés |
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. Les origines de l'antique Petrucia se perdent dans la nuit des temps. Ce site, protégé naturellement par sa situation en haut d'une butte qui jouxte une profonde vallée encaissée, a depuis très longtemps attiré les hommes. Peyrusse se trouve, en mai 767, sous la coupe de Pépin le Bref, roi de France, qui l'arrache à Waïfre, son seigneur wisigoth. La cité devient alors le plus important bailliage du Rouergue, tête de pont du pouvoir royal sur un territoire qui compte 109 paroisses. Elle se développe et connaît un grand essor économique et démographique jusqu'au 13ème siècle avant de décliner inexorablement. De nombreux vestiges, semés dans les bois sur la pente raide de la vallée, ainsi que les maisons encore debout sur les sommets, témoignent de ce passé prestigieux. Les vieux remparts du 11ème siècle, la tour de la Barbacane, le beffroi, l'hôpital des Anglais, Notre Dame de Laval, une église qui semble aujourd'hui démesurée avec ses douze absides, la synagogue, les impressionnantes tours du Roc de Thaluc… nous laissent deviner l'importance stratégique de Peyrusse à son apogée. Toutes ces constructions, auxquelles il faut ajouter un marché couvert, sont la preuve de la vitalité de la cité, gérée par 4 consuls, à travers les âges. L'hôpital des Anglais rappelle également que le site appartint aux ducs d'Aquitaine, donc à nos redoutables voisins d'outre Manche, après l'annulation du mariage de la belle Aliénor avec le roi de France Louis VII et son remariage avec Henri Plantagenêt lequel monte sur le trône d'Angleterre, sous le nom de Henri II, en 1154. Dans la vallée, la chapelle de Notre Dame de la Pitié accueille les pèlerins et le pont de Parayre permet de franchir l'étroite gorge au fond de laquelle roulent les eaux d'un petit torrent. Vers 1670, Peyrusse vit naître Jean de Besse. Ce dernier, docteur en médecine de la faculté de Paris en 1713, auteur de plusieurs ouvrages scientifiques, fut médecin de la reine douairière d’Espagne. En 1719, la bourgade perdit sont titre de chef-lieu de bailliage et son déclin devint inévitable. En 1752, les revenus de l'hôpital des
Anglais sont réunis à l'hôpital de Villefranche.
Une légende raconte que Peyrusse-le-Roc, sur le point de succomber, fut sauvé de son ennemi, le cruel Waïfre, duc d'Aquitaine, grâce son héritière, dont le front brillait comme les rayons du soleil. Waïfre, attiré par la beauté de la jouvencelle et encouragée par elle à le rejoindre à genoux, parvint au bord de la falaise. L'oeil fixé sur l'apparition de la jeune femme, il ne vit pas le gouffre qui s'ouvrait devant lui, au fond duquel il alla s'abîmer. Malgré des siècles d'abandon, l'antique Petrucia conserva ses principaux monuments. Un sculpteur contemporain, Hervé Verhnes, y exerce son talent. Des chemins balisés permettent de parcourir l'ensemble sans s'égarer. Quelques instruments en usage au Moyen-Âge sont exposés pour ajouter à la couleur local du site. La visite de l'ensemble exige quelques efforts car le lieu est assez escarpé. Il faut cheminer dans des sentiers à travers des bois où l'on peut apercevoir de nombreuses ruines qui montrent que le village, aujourd'hui cantonné au sommet, s'étendait autrefois sur la pente du haut jusqu'au bas de la vallée. La descente sous le château, au long de l'église et de l'hôpital, est relativement facile. La remontée par le même chemin peut s'avérer pénible. Mais il existe un autre parcours à pente plus douce à l'écart des ruines qui viennent d'être citées, à droite en ayant la rivière à dos. Il passe à côté du beffroi et sous la tour de la barbacane. La visite étant assez longue, l'heure tardive nous amena à vouloir déjeuner sur place. Hélas, l'unique restaurant du village était complet et il nous fallut aller chercher ailleurs. Site internet: http://plateau-de-montbazens.com/histoire.php3?Commune=10
Belcastel (les photos sont ici ) A 24 km de Rodez, au bord de la rivière
Aveyron, Belcastel est un petit village agréablement situé
à 406 m d'altitude. Avec son château dominateur, ses rues
pentues parfois coupées d'escaliers (les calades), son pont et son
église Sainte Marie Madeleine (Chemin de Croix de Casimir Ferrer,
Gisant d'Alzias de Saunhac, Statues des 14ème, 15ème et 16ème
siècle...), c'est un lieu pittoresque où les touristes prennent
plaisir à flâner. Autour du village, on découvre les
sites du Roc d'Anglards, avec le fort en ruine du Lourdou (5ème
au 10ème siècle), la grotte du Lourdou et les Chaises du
Seigneur. Le fort aurait pu être un poste de péage carolingien,
sur le chemin de Toulouse à Rodez, avant de devenir une défense
avancée de Belcastel. Des prêtres réfractaires s'y
seraient réfugiés pendant la Révolution. Quant aux
chaises, elles ont pu servir de lieu de repos aux seigneurs au cours de
leurs promenades. On dit que des trésors seraient ensevelis dans
la grotte et le fort.
Le château, magnifique édifice du Haut Moyen-âge, fut fondé vers 1040, autour d'une chapelle pré-romane du 9ème siècle. Il fut achevé au 15ème siècle par Alzias de Saunhac, seigneur de Belcastel, qui fit aussi construire l'église et le pont. A partir du 16ème siècle, la forteresse fut laissée à l'abandon. En 1975, l'architecte Fernand Pouillon acheta les ruines, releva le château et se passionna pour sa restauration. Il orna également le village de plusieurs de ses sculptures. Dans l'église, le gisant d'Alzias de Saunhac, le blason de la famille de Saunhac et une statue de Saint Christophe sont classés monuments historiques. Pour visionner une affiche relative à l'église, cliquez ici . Site internet: http://www.mairie-belcastel.fr
Najac (les photos sont ici ) Le texte concernant le château de Najac
figure sur la page des bastides. Il est accessible ici
.
Calmont d'Olt (les photos sont ici ) Le château de Calmont d'Olt est situé près d'Espalion. Juché sur un piton basaltique, il domine la Vallée du Lot et possède un panorama exceptionnel, des Causses à l'Aubrac. Occupé depuis l'an Mil, cette forteresse médiévale fut abandonnée en 1750. Siège de troupes armées, les fortifications ont évolué pour s'adapter aux nouvelles armes. Classé monument historique sur la Route des Seigneurs du Rouergue, c'est un lieu d'animations médiévales sur le thème du siège d'un château-fort, avec des machines de guerre qui catapultent des projectiles et un jeu circuit pour les enfants qui permet de gagner le diplôme de chevalier du château. Une page sur Espalion est ici Site internet: http://www.chateaucalmont.org
Le Bousquet (les photos sont ici ) Le château du Bousquet est situé à 5 km de Laguiole, à l'entrée de l'Aubrac en bordure de la route de Laguiole à Entraygues. Cette route est l'un des fragments de l'itinéraire qui mène du Puy-en-Velay à Conques et il fut donc souvent fréquenté par les moines de La Chaise-Dieu en un temps où les chemins n'étaient pas très sûrs et où il était réconfortant de trouver des lieux d'étape protégés. L'origine du château pourrait remonter au 13ème ou au 14ème siècle. Construit autour d'une chapelle orientée face au soleil levant, avec ses six tours, ses créneaux et ses mâchicoulis, ses deux étages de chemins de rondes, il constitue un exemple intéressant de l'architecture militaire de cette époque. C'est l'une des plus puissantes forteresses du Rouergue et surtout des mieux conservées. A l'origine le château était fermé sur l'extérieur. On accède à l'étage au moyen d'une échelle qui était ensuite retirée. La sécurité ait des murs épais et de rares ouvertures. Vers la fin du 14ème siècle, l'arrivée des Roquefeuil entraîna des aménagements nouveaux afin de le rendre plus confortable. Les fenêtres du couchant furent agrandies, on permit l'accès de plain pied, et un escalier fut construit dans la tour plus récente de l'ouest pour desservir les étages. Mais la façade orientale ne fut pratiquement pas touchée et elle se présente aujourd'hui à peu près comme elle était à l'origine. C'est dire son intérêt archéologique. Les Roquefeuil de la branche aînée
séjournèrent au Bousquet jusqu'au début du 20ème
siècle. Ils édifièrent les bâtiments annexes,
écuries, grange-étable et communs. A la Révolution,
le Bousquet fut épargné, le mobilier est vendu sur place
à l'exception d'un grand calvaire et d'un fonds d'archives. Depuis
le début du 20ème siècle, trois propriétaires
succédèrent aux Roquefeuil. Le château est actuellement
toujours habité, et meublé dans le style renaissance italienne
et flamande.
On pourra rapprocher avec intérêt ce château de celui d'Anjony, dans le Cantal. Une page sur Laguiole est
ici
Sévérac (les photos sont ici ) Le site de Sévérac fut occupé dès la préhistoire (traces d'activités humaines depuis 50.000 ans). Mais un véritable peuplement ne se dessina qu'à partir du néolithique (- 8.000). Dominant de ses 817 mètres d'altitude la vallée naissante de l'Aveyron (660-670 m), la butte-témoin sur laquelle fut construit le château est un site remarquable par ses capacités de défense et par sa situation au contact de différentes régions favorisant les échanges, d'où sa double vocation au travers des âges de place forte et de centre commercial. Le nom de Sévérac vient probablement de celui d'un grand propriétaire gallo-romain, Severus, selon une habitude, classique dans la région, de formation des noms de lieu en oc sur la base des noms de personnes. Mais ce nom n'apparaît dans les textes qu'à la fin du 9ème siècle avec la qualification de «viguerie» (vicaria severacensis) soit déjà l'équivalent d'un chef-lieu local. La première mention écrite d'un baron de Sévérac est celle de Gui I qui vivait en 1003. Cette lignée gouverna Sévérac jusqu'au début du 15ème siècle. Le dernier, Amaury de Sévérac, Maréchal de France, mourut en 1427. Les seigneurs du lieu furent ensuite les représentants des familles Armagnac (1427-1508) puis Arpajon (1508-1789) dont les plus brillants furent jean V et Louis VI. Un château fortifié fut probablement construit sur la butte de Sévérac dès les 10ème et 11ème siècles par les premiers barons. Les vestiges du château féodal aujourd'hui conservés (parties Ouest, Nord et Est du site) sont le résultat de profonds remaniements de la construction d'origine aux 14ème et 15ème siècles: remparts, courtines, tours de guet, tour des canons et église St-Jean-Baptiste. On remarque, sur les clefs de voûte de l'église, les armes de la famille de Sévérac (d'argent à quatre pals de gueules). Après les troubles des Guerres de Religions pendant lesquelles les seigneurs d'Arpajon, barons de Sévérac, s'engagèrent fortement dans le mouvement protestant, les débuts de la période classique du 17ème siècle furent marqués par une ascension politique et un accroissement important de la richesse des Arpajon. Sur le plan local, le résultat fut la mise en chantier d'un nouveau château. En 1607, Jean V entreprit, avec un architecte florentin, Sebastiano Gargioli (remplacé après sa mort, en 1637, par le Poitevin Pierre Didry), les premiers grands travaux transformant le vieux fort féodal en agréable résidence dans le style Renaissance préclassique. Les travaux furent poursuivis après sa mort, en 1634, par son fils et successeur Louis VI, jusque vers 1650. Un magnifique ensemble occupe alors la partie sud de la butte (voir le plan ci-après). Il comprend: -Un grand corps de bâtiment haut de trois à quatre étages et de quelques 85 mètres de long sous lequel un porche sert d'entrée; on y trouve de très nombreuses pièces d'habitation (chambres), de réception (salle des Hommages) et de service (cuisine, greniers), la partie Ouest a disparu et il ne reste en cet endroit que des vestiges de caves inaccessibles pour des raisons de sécurité. -La cour d'honneur, dont il subsiste une partie du pavement, et sur laquelle donne la façade nord du château flanquée de deux pavillons en saillie contenant les escaliers desservant tout les étages. Ils sont reliés entre eux, aux rez-de-chaussée, par une galerie voûtée interrompue au centre pour permettre l'accès à la cour depuis le porche d'entrée. Cette galerie est ouverte sur la cour d'honneur par des arceaux reposant sur des pilastres décorés; cette partie de la façade est ornée de statues et autres sculptures; dans cette cour, un escalier monumental en fer à cheval permet d'accéder au premier étage dans une autre galerie éclairée par de grandes fenêtres et desservant les pièces d'habitation. -Une tour carrée de sept étages, à l'extrémité Ouest abritant diverses pièces d'habitation dont “un très beau cabinet orné de tableaux”; elle a été détruite par un incendie il y a un peu plus de deux cent ans. -Sous le mur de soutien de la terrasse une citerne souterraine dont le plafond voûté est soutenu par des piliers de pierre carrés, conçue pour recueillir l'eau nécessaire à la vie quotidienne. -Sur la terrasse des Tilleuls, une nouvelle église, aujourd'hui disparue, construite à la même époque. -A l'extérieur, au débouché du sentier pour piétons venant de la cité médiévale, sur la route d'accès pour les véhicules, une première porte fortifiée avec pont-levis flanquée d'un corps de garde donne accès à gauche à une grande terrasse (80 m x 15 m - parc à voitures) qui domine la Cité de Sévérac et à droite à une rampe conduisant à la deuxième porte. Flanquée de pilastres en pierres de taille de couleurs claire et sombre alternées, cette porte de style corinthien donne accès au porche voûté qui passe sous le grand corps de logis pour déboucher dans la cour d'honneur entre les deux arcs de l'escalier monumental. Après la mort, en 1679, de Louis VI, devenu entre-temps duc et pair de France, les successions ne se font plus en ligne directe et le château n'est plus habité régulièrement. Il se détériore lentement notamment en raison de deux incendies très destructeurs au 18ème siècle. Pendant la Révolution, le site change de nom et s'appelle Sévérac la Montagne; l'église du 17ème siècle est utilisée comme prison. En 1799, le château est acheté par un marchand de biens, le sieur Couret, qui démolit l'église et vend toutes les pierres comme matériaux de construction. Ces dégradations successives conduisent à une ruine presque complète du château au début du 19ème siècle. La dernière partie de la toiture s'effondre dans les années 1920. En 1910 la commune, dirigée par le Docteur Molinié, a pourtant entrepris les démarches pour l'inscription du site à l'inventaire des monuments historiques, en accord avec le propriétaire d'alors, M. de Las Cases. Mais le dossier n'aboutira qu'après l'effondrement de la toiture. Un arrêté (1922) et un décret (1932) établiront enfin le classement qui favorise la sauvegarde du site et permet d'envisager des restaurations. La Commune de Sévérac devient propriétaire du château en 1966. Elle intensifie alors les travaux de restauration et organise une animation touristique avec l'aide de divers budgets publics, des recettes générées par les visites estivales et d'associations comme les Amis du Château. Cette association créée en 1986 participe à des travaux d'entretien ou de restauration, à la décoration, à l'accompagnement des visites, à des recherches et publications sur le site. A voir : tours de guet, cuisine, église du 14ème siècle, cour d'honneur, remparts et courtines. On peut assister à un spectacle de dressage de rapaces. J'avoue qu'il ne m'a pas laissé un souvenir inoubliable. Un des oiseaux a même pris le large et je ne sais pas si les fauconniers seront parvenus à le récupérer. Au pied du château s'étend la
Cité Médiévale, partie ancienne de l'agglomération
sévéragaise.
Les illustrations de cette page proviennent des dépliants touristiques distribués gratuitement. En les utilisant, je pense ne faire de tort à personne. s'il en allait autrement, je les retirerais. |
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