Les bastides du Rouergue
 
Définitions 

Le mot bastida - bastit, bastia - possède, à l'origine, un sens très large: construction récente ou en cours, de quelque importance. Par la suite que le mot prend deux significations différentes.  
   
  Dans le Sud-Ouest, le terme de bastide signifie,  dès le 13ème siècle, ville neuve, peuplement nouveau ("nova bastida", "nova populatio"). La bastide  se distingue alors de: "villa", "castrum", "sauveterre", "salvetat", "castelnau", "villeneuve" d'origines différentes, souvent antérieures. Encore que les contemporains ne se montrent pas pointilleux sur le mot utilisé.    
   
En Provence, le mot bastide connaît une autre signification, récemment vulgarisée, en désignant des demeures campagnardes, complément des hôtels urbains, résidences secondaires, au centre d'une exploitation agricole de rapport.  Ces "bastides provençales", apparues au 16ème siècle, ont vu leur plein épanouissement aux 17ème et 18ème siècles.  

Les bastides dont il est question dans cette page ressortent de la première catégorie. Ce sont des villes neuves, fondées par le roi ou un seigneur suivant un plan préétabli, pour servir de centre de peuplement et aussi de refuge en cas d'attaque. Pour accéder directement sur le texte qui concerne l'une d'elles, cliquez sur son nom ci-dessous. 
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Villefranche - La Bastide-L'Evêque - Villeneuve - Najac - Sauveterre


Villefranche-de-Rouergue (les photos sont  ici ) 

Fondée en 1252 par Jean d'Arcis, sénéchal du Rouergue, pour Alphonse de Poitiers, Comte de Toulouse et frère de Saint-Louis, Villefranche de Rouergue est située au centre du triangle formé par Cahors, Albi et Rodez, au centre du pays qui s'étend de la vallée du Lot aux gorges de l'Aveyron. La cité se développa sur les bords de cette dernière rivière, à l'emplacement d'un ancien carrefour routier: voie romaine et route de pèlerinage vers Compostelle. Cette position stratégique favorisa son essor économique et administratif. Ville nouvelle du Moyen-Âge, Villefranche a su conserver l'originalité de son plan d'urbanisme médiéval, organisé autour des principales rues commerçantes. 

Au gré de nombreuses ruelles aux noms pittoresques, où s'opposent maisons de pierre et maisons en torchis, on se laisse guider pas à pas vers la place Notre-Dame. Véritable coeur de la bastide, elle est entourée d'arcades que surmontent des demeures de style gothique flamboyant ou Renaissance. A l'est de la place, s'élève l'imposant clocher forteresse de la cathédrale gothique. Commencé en 1260, quelques années après la fondation de la bastide, le chantier de l'édification de l'église s'achève vers la fin du 16ème siècle par la construction de son puissant clocher porche. En 1448, l'église obtint le titre de collégiale: elle fut alors administrée par un chapitre de 26 chanoines. Du haut de son clocher, on embrasse un vaste panorama où se découvrent les témoins silencieux de l'histoire de la ville: la chartreuse Saint Sauveur, édifiée entre 1452 et 1460 par Vésian Valette, marchand drapier et mécène; le château de Graves (1543-1553) qui illustre le vocabulaire architectural savant et raffiné de la Renaissance; la chapelle des Pénitents noirs et des Pénitents bleus (17ème siècle); la chapelle de l'ancien hôpital Saint-Jacques et l'église des Augustins (15ème siècle). La collégiale conserve un rare ensemble de stalles du 15ème siècle. Une promenade dans les ruelles médiévales, autour de la place et de ses couverts, permet d'admirer les maisons des riches marchands dont les portes et tours symbolisaient, au 15ème siècle, la position sociale. Au sud de la ville, ont été construits, au 14ème siècle, une fontaine monumentale et un pont autrefois surmonté de tours qui viennent s'ajouter aux édifices religieux et profanes, mentionnés plus haut, pour embellir la ville.  
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Fidèle à sa tradition de carrefour commercial naturel, Villefranche de Rouergue attache une importance particulière à ses marchés. De novembre à février, on peut découvrir l'ambiance particulière du marché au gras de canards et d'oies et, en été, les marchés nocturnes des producteurs de pays. Chaque jeudi matin, la langue d'oc rythme la place Notre-Dame où le marché hebdomadaire mêle la diversité des produits du terroir: foies gras, confits, charcuteries, fromages, volailles, fouaces, rissoles, aligot et veau d'Aveyron… Ce marché du jeudi matin est recommandé et nous n'avons pas manqué d'aller y faire nos emplettes de produits régionaux (notamment des échaudés, de délicieuses olives aux herbes et aux piments, des saucissons de sanglier, biche, faisan etc.) 

L'ancienne Chapelle des Pénitents Noirs 
Cette chapelle du milieu du 17ème siècle, siège de la confrérie des Pénitents Noirs, au plan en forme de croix grecque, recèle de véritables trésors faits de peintures et de mobiliers. Le retable baroque, doré à l'or fin, recouvre l'abside de la chapelle dont le plafond est décoré de peintures représentant des personnages ayant trait aux Évangiles et au culte de la Croix, 

La Chartreuse Saint Sauveur 
Construit à partir de 1451, ce monastère chartreux, joyau de l'art gothique flamboyant, possède un superbe petit cloître richement sculpté ainsi qu'un des plus grands cloîtres de France, entourant un immense jardin. La chapelle, à nef unique, de style gothique méridional, abrite des stalles en bois sculptées à la fin du 15ème siècle par l'atelier d'André Sulpice. 

Dans le jardin public qui jouxte la mairie, se dresse un monument aux morts de la guerre de 1870. Une curiosité. Je ne me souviens pas en avoir jamais vu ailleurs.  

Arrivés à Villefranche en début d'après-midi, vers 14 heures, sans avoir déjeuner, nous avons eu la désagréable surprise de constater que le restaurant où nous souhaitions déjeuner ne prenait plus personne. Heureusement, nous en avons trouvé un autre qui accepta de nous servir, quai Adolphe Poult, au bord de l'Aveyron, de l'autre côté du pont. La carte affichait des produits du terroir que nous avons arrosés d'un marcillac frais. Ce vin local jouit d'une réputation méritée. Il est produit à partir d'un cépage, le mansois (ou fer servadou), qui aurait été introduit dans la région par les religieux de l'abbaye de Conques au 9ème siècle. Ce vin aurait des vertus bienfaisantes pour le coeur. 

Site internet: http://www.villefranche.com/ 



La Bastide-L'Evêque (les photos sont  ici ) 

Sur un plateau qui domine les gorges de l'Aveyron, à proximité de gisements miniers exploités depuis l'Antiquité romaine, l'évêque de Rodez, Raymond de Calmont, entreprend, en 1280, la fondation de sa bastide: La Bastide-L'Evêque, avec le secret espoir de supplanter Villefranche. Souffrant de son isolement géographique, à l'écart des nouveaux axes de circulation et concurrencée par la proximité et l'attractivité de Villefranche, la bastide ne connaît pas l'essor escompté. Bien que dotée d'une charte de coutumes (privilèges), elle n'attire que peu d'habitants et reste à l'état d'embryon urbanistique. Essentiellement agricole et artisanale, l'économie du village est aussi liée à l'activité des martinets, aménagés dès le 15ème siècle, le long des cours d'eau qui bordent la bastide. Comme dans les moulins, le mécanisme des martinets utilise la force hydraulique. Le cuivre fondu dans une forge est mis en forme par de puissants marteaux-pilons pour réaliser des chaudrons et des casses. Ceux-ci sont ensuite acheminés chez les artisans et les commerçants villefranchois. L'économie de la petite bastide quoique modeste en apparence est donc étroitement liée à celle de sa trop puissante voisine. 

Pendant l'été, comme dans les autres bastides, de nombreuses festivités animent les rues de la bourgade. Nous avons eu l'occasion d'assister à une de ces journées. 

Site internet: http://www.aveyron-segala-tourisme.com/fr/le_segala/la_bastide_l_eveque.php 



Villeneuve (les photos sont  ici ) 

Le village de Villeneuve se compose de deux bourgs.  

A l'ouest, une sauveté, placée sous la protection d'une église et d'un prieuré bénédictin, se développe à la fin du 11ème siècle. D'imposantes croix de pierres matérialisent encore aujourd'hui les limites de son territoire inviolable et sacré.  

En 1231, Raymond VII, comte de Toulouse, enlève à l'évêque de Rodez ses droits sur Villeneuve. Ce dernier s'en était lui-même emparé  au détriment de la famille de Morlhon, qui avait fondé la cité, après l'avoir accusée d'hérésie cathare. Raymond VII donne un nouvel essor au village primitif en créant, à l'est, contre la sauveté, un quartier neuf dont les caractéristiques urbanistiques sont celles des bastides du sud-ouest de la France: plan régulier parcellaire organisé, place bordée de couverts commerciaux (la place des Conques). La mairie actuelle est située sur cette place à l'emplacement de l'ancien château comtal, devenu château royal lorsque moururent sans descendance, en 1271, Jeanne de Toulouse, fille de Raymond VII, et son mari Alphonse de Poitiers, frère de Saint Louis emporté en Tunisie par la peste un an avant. Les terres du comté de Toulouse sont alors définitivement rattachées à la couronne de France. L'habitat médiéval dense du nouveau bourg comporte d'imposantes maisons bourgeoises à arcades et des tours patriciennes des 13ème et 14ème siècles. L'église romane, ornée de peintures murales liées au culte de Saint Jacques, est agrandie à la fin du 13ème siècle pour recevoir les nouveaux fidèles. L'ampleur de son architecture témoigne du succès de la fondation comtale et de la ferveur des pèlerinages. La célébration d'un mariage nous a malheureusement empêché de la visiter à notre gré. 

Site internet: http://www.aveyron.com/tourisme/Regions/vilneuv.html 



Najac (les photos sont  ici ) 

Najac, situé dans la vallée de l'Aveyron, là où la rivière contourne en un long méandre un éperon rocheux, est à la fois une forteresse royale et une bastide.  

La forteresse royale, chef d'oeuvre de l'architecture militaire, se dresse à l'extrémité du piton rocheux que la rivière enserre à sa base. Le premier édifice fut bâti au 12ème siècle par Bertrand de Saint-Gilles, fils de Raymond IV, comte de Toulouse. Un siècle plus tard, Alphonse de Poitiers, frère du roi de France Saint Louis, à qui le site avait échu par alliance, reconstruisit l'ensemble à partir du château initial (tour carrée) et le transforma en une puissante fortification adaptée aux techniques guerrière du 13ème siècle. Cette forteresse, mélange de style de deux siècles, reste l'un des meilleurs exemples de l'architecture militaire de cette époque qui porta cet art à son apogée. Certaines de ses archères sont les plus hautes du monde. Leur 6,8 m permettaient d'y installer 3 archers les uns au dessus des autres. Un couloir secret, encore utilisable, conduisait de la tour carrée à la chapelle du nouveau donjon. Une maquette permet de se faire une idée de l'imposante fortification avant qu'elle n'ait subi les outrages du temps et des hommes. Le donjon, qui domine de 200 m les gorges étroites où coule l'Aveyron, veille encore sur le village dont l'on peut admirer la belle ordonnance du haut de sa terrasse crénelée. De là, on comprend mieux l'importance stratégique de cette forteresse qui ne fut jamais prise, pas même réellement attaquée, jusqu'à la Révolution. Elle fut pourtant mêlée à bien des querelles de l'histoire: première occupation anglaise, campagnes contre les Albigeois, guerre de Cent ans, révoltes des Croquants…. Des templiers y furent emprisonnés. Après la révolution, elle servit de carrière, comme beaucoup d'autres châteaux, et fut transformée en chantier de démolition. 

Pour ce qui concerne la bastide, à Najac comme à Villeneuve, l'organisation urbaine procéda par juxtaposition. A l'est, le bourg castral se blottissait aux pieds du château fort qui contrôlait l'Aveyron et la vallée, entre la butte du château et l'église St Jean, une des premières églises gothiques méridionales. L'extension de Najac au milieu du 13ème siècle se matérialisa par la construction d'un quartier neuf à l'extrémité du village. Alphonse de Poitiers, frère du roi de France Saint Louis, qui présidait à la réorganisation du site, affirma son autorité au lendemain de la seconde croisade contre les Albigeois en redéfinissant les symboles du pouvoir. La reconstruction du château traduisait la volonté politique des Capétiens en marche vers l'unité du royaume. Les habitants, soupçonnés d'hérésie, furent contraints de financer la construction de l'église Saint-Jean (13ème-14ème siècles) édifiée par les Dominicains. Enfin, une bastide, élargissement de la rue principale en forme de longue place, bordée de deux rangées de maison, fut tracée à l'opposé du château. Soumise à la couronne de France, la ville de Najac devint la capitale administrative, judiciaire et militaire du Rouergue jusqu'à la fin du 14ème siècle. Du haut de la tour du château on découvre une vue saisissante du bourg et de ses environs. 

Le village se groupe autour d'une longue rue unique à telle enseigne que l'on qualifie à juste titre cette agglomération de village-rue. Cette rue part de l'ancien bourg et se termine sur la place de la bastide comtale, où elle s'élargit, en suivant une étroite crête rocheuse. On y remarque une église du 13ème siècle au riche décor, de belles demeures aux encadrements de pierres de taille, notamment entre les deux esplanades qui constituent le Barriou, sous le château, une place aux arcades qui rattache Najac au plateau ainsi qu'une fontaine du 14ème siècle creusée dans un bloc unique de granit, le tout restauré sans ostentation voici une trentaine d'années. De nombreux marchés et manifestations s'y tiennent et nous avons eu la chance d'y assister à une journée d'animations. La fête votive de la Saint Barthélémy (fin août) magnifie la fouace et, à travers elle, toutes les saveurs de la gastronomie locale. 

Situé à la limite du Rouergue et du Quercy, Najac, était une étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Il se trouve au coeur d'un pays riche en châteaux, abbayes, bastides, sites archéologiques, gorges et vallées. Le village compte aujourd'hui quelques 750 habitants. Il a reçu le label de Pays d'art et d'histoire décerné par la Caisse nationale des Monuments historiques. 
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Quelques lieux particulièrement dignes d'intérêt: 

Le château 
Les archères, l'emplacement du pont-levis, les oubliettes (Tour des Ladres), la maquette (au pied de la tour carrée), la cave à vins (au pied du donjon - au Moyen-Âge, le pain et le vin étaient les deux nourritures principales), le dispositif pour recueillir l'eau de pluie et l'amener à la citerne (indispensable en cas de siège), le donjon, sa chapelle, sa cloche et son passage secret...  

La maison du gouverneur 
Sur la gauche après la porte qui s'ouvre sur la rampe qui permet d'accéder au château à partir du bas de la bourgade. 

La maison du Sénéchal 
Lors du rattachement en 1271 du comté de Toulouse à la couronne de France, une administration centralisée fut mise en place par le roi à Najac, afin d'y exercer un contrôle. Un Sénéchal, sorte de Préfet, y fut installé. Au 14ème siècle, le siège de la sénéchaussée fut transféré à Villefranche. 

La Porte de la Pique 
Najac était protégé dès le 13ème siècle par plusieurs portes, pour la plupart détruites au 18ème siècle. Sur la Porte de la Pique, on peut encore voir les mâchicoulis ainsi que des trous latéraux dans lesquels prenait place une poutre renforçant la sécurité. 

Une page sur quelques châteaux de l'Aveyron est  ici 

Site internet: http://www.regionsdefrance.com/najac/ 



Sauveterre (les photos sont  ici ) 

Sauveterre est l'une des bastides les mieux conservées du sud-ouest. Située au coeur du Pays d'Art et d'Histoire des Bastides du Rouergue, elle fait preuve d'une véritable richesse historique, culturelle et architecturale. Son terroir, le Ségala, propose des traditions culinaires et folkloriques présentes et vivaces.  

La cité médiévale, fut fondée en 1281, sur des terres monastiques (terres sauves, c'est-à-dire où l'on pouvait se réfugier en cas de besoin), par Guillaume de Vienne et de Mâcon, sur ordre du roi de France Philippe III le Hardi qu'il représentait. Cette cité recèle mille et un secrets. Les 47 arcades de sa place principale, qui abritent toujours des boutiques, attestent de son évidente prospérité au 16ème siècle. Les ruelles de ses quartiers en damier, ses remparts, ses portes sculptées, ses maisons à colombages illustrées de bas-reliefs content l'histoire d'un site plusieurs fois centenaire et pourtant bien vivant.  

La bastide possède un plan en damier d'une remarquable régularité. Les rues et ruelles hiérarchisées et orthogonales quadrillent l'espace et délimitent des îlots d'égales dimensions sur lesquels sont construites les habitations. Au centre, la vaste place entourée de couverts est le nouveau lieu de pouvoir où s'organisent les activités économiques, politiques et judiciaires. Les plus belles demeures (15ème siècle) s'y concentrent et affichent l'aisance de leur propriétaire. Le village recèle des maisons à pans de bois dont les encorbellements enjambent les ruelles étroites, de vieux puits couverts grillagés, des calvaires rustiques et de nombreuses statuettes polychromes protégées dans des niches. Construite au 14ème siècle, et autrefois intégrée aux fortifications dont subsistent deux portes et une tour, la collégiale Saint Christophe abrite des stalles Renaissance et un important retable baroque. Cette église paroissiale parée d'éclats d'or, est le témoin privilégié des grandes heures de la bourgade. Pendant des siècles, le coeur de la bastide a battu au rythme des allées et venues des artisans et marchands qui firent la renommée de la cité. Sauveterre possédait une école dès 1529, ce qui était un privilège assez rare à l'époque. Malmenée dans le courant du 17ème siècle, la bastide tomba en sommeil. En 1789, peu avant que n'éclate la Révolution, Sauveterre devenait pourtant le siège d'un grenier à sel en faisant valoir des lettres patentes données par le Parlement de Toulouse qui statuait en la matière. Mais cette nouvelle fonction n'enraya pas son déclin qui se poursuivit pendant de longues décennies. Jusqu'à la guerre de 14-18, Sauveterre, comme beaucoup de villages de France, abritait néanmoins encore dans ses murs une foule d'artisans qui lui permettaient de vivre presque en autarcie. On rencontrait, sous les couverts entourant la place, des échoppes et des ateliers de forgerons, de maréchaux-ferrants, de tisserands, de teinturiers, de cordiers, de cloutiers... A en juger par les nombreuses belles portes cloutées qui protègent les maisons entourant la place aux arcades, cette dernière corporation devait être assez habile et prospère. Trois espèces de clous, aux destinations bien précises étaient fabriquées: les "clabels portadors" que l'on utilisait pour la confection des portes, les "clabels latadors" qui étaient employés pour clouer les lattes et les voliges des toitures, les "clabels plancadors" qui servaient à fixer les planches ainsi que le spécifiaient les anciens registres consulaires de Millau. Par la suite ces anciens artisans disparurent. Mais, à partir des dernières années du 20ème siècle, de jeunes artisans se sont à nouveau établis dans la bastide, lui offrant l'occasion d'un nouvel essor. On y trouve notamment un coutelier qui rivalise avec ceux de Laguiole. Il y a même la souche du tulipier de Marie-Antoinette qui a atterri là, on ne sait trop pourquoi, après la mémorable tempête de décembre 1999 qui fit tant de dégâts à Versailles et ailleurs.  

Classé parmi les “Plus Beaux Villages de France”, centre d'échanges et de transactions, espace de convivialité et de partage au temps des rois comme aujourd'hui, Sauveterre sait rassembler. La bastide aux mille visages se laisse découvrir et apprécier au travers de fêtes et animations qui s'y déroulent tout au long de l'année: Fête de la St Christophe (juillet), Fête de la Lumière (août), Fête de la Châtaigne (octobre), Journée du Livre, Fête du Melon et Festival d'accordéon, marchés nocturnes, mais aussi jeux de piste et d'aventures pour les enfants, balades aux flambeaux, spectacle scénographique historique, etc.  

Site internet: http://www.aveyron.com/tourisme/plusbx/sauveter.html


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