Dates et événements historiques clés
 
Avant la période française 

Avant le 16ème siècle: Brèves incursions arabes et chinoises: l'île reste à l'écart des grandes routes maritimes 

16ème siècle: Découverte de l'île par Pedro de Mascarenhas qui la nomme Santa Appolonia du nom de la sainte fêtée ce jour là (cette découverte est controversée) 



L'Ancien Régime 

1642: Début de l'exploitation de l'île, qui se nomme alors Mascarin, par la Compagnie Française de l'Orient: le peuplement commence par la déportation de trublions des comptoirs français de Madagascar 

1649: L'île prend le nom de Bourbon 

1663: Arrivée d'un aventurier, Louis Payen, avec l'un des ses amis et quelques Malgaches dont trois femmes. La grotte de Saint-Paul leur aurait servi quelques temps d'abri (voir la photo de la grotte ici). Ce sont les premiers résidents volontaires de l'île 

1664: Création d'une escale de la Compagnie des Indes Orientales sur l'île. Débuts difficiles  

1664: Arrivée de Louis Regnault, envoyé par Colbert et la Compagnie des Indes Orientales. Il est accompagné d'une vingtaine de colons. La colonisation officielle commence. Elle sera marquée par de nombreuses révoltes contre les excès des gouverneurs. Le métissage donne naissance à la population créole 

18ème siècle: Développement de la culture du caféier et des épices. Amélioration de l'administration et expansion coloniale française dans les Mascareignes sur la route des Indes. Essor de la piraterie (Olivier Levasseur dit La Buse - voir sa tombe ici). On tente de réduire la piraterie en incitant les pirates à se fixer sur l'île 

1738: Saint-Denis remplace Saint-Paul comme capitale de l'île 

1764: Rachat de l'île par le gouvernement royal à la Compagnie des Indes Orientales laquelle traverse une période de difficultés économiques. Les tensions entre la France et l'Angleterre entraînent la construction de fortifications et l'installation de batteries d'artillerie. L'esclavagisme assure à l'île une certaine prospérité. La majorité des esclaves est d'origine africaine 



La Révolution et l'Empire 

1790: La Révolution est accueillie plutôt favorablement sur l'île. Création d'une assemblée coloniale et d'une garde nationale 

1793: L'île prend le nom de La Réunion en mémoire de l'union des Marseillais et des gardes nationaux le 10 août 1792 

1794: Première abolition de l'esclavage par décret de la Convention nationale 

1796: Les colons refusent le décret de la Convention. Des affrontements violents opposent partisans et adversaires de l'esclavage 

1802: L'esclavage est rétabli par le Consulat 

1806: L'île prend le nom de Bonaparte 

1807: Destruction des plantations de caféiers par des cyclones 

1810-1815: Occupation britannique (voir l'extrait de Victoires et Conquêtes). L'île retrouve provisoirement son nom de Bourbon 

13 septembre 1810: Bouvet, natif de Saint-Benoît, triomphe au large de Sainte-Rose du commodore Corbett qui trouve la mort dans le combat (voir l'extrait des mémoires de Bouvet) 

1815: L'Île Bourbon est restituée à la France. L'Angleterre garde l'Île de France, rebaptisée Maurice, où les mouillages sont meilleurs 



Le 19ème siècle 

1817: Interdiction de la traite des esclaves qui continue néanmoins illégalement 

1820: Début de la culture de la canne à sucre sur l'île (elle avait été introduite un peu avant, sous l'occupation anglaise) 

1848: Abolition définitive de l'esclavage par la seconde République. Il est remplacé par l'engagisme qui fait appel soit à une main d'oeuvre africaine, soit à une main d'oeuvre asiatique (Inde) sous contrat à durée limitée. Les anciens esclaves et les petits blancs, privés d'emploi, gagnent les hauts. L'île reprend le nom de La Réunion 

1865: Début de la crise sucrière, après une période d'essor et d'euphorie. L'île plonge dans la misère. De nouvelles cultures (vanille, géranium) font leur apparition 

1869: L'ouverture du canal de Suez accentue la crise économique de l'île 



Le 20ème siècle 

1914-1918: Première guerre mondiale: 14000 Réunionnais se portent volontaires. 1000 ne reviendront pas. L'industrie sucrière est dopée par le conflit 

1919: Le retour des combattants propage une épidémie de grippe espagnole qui fera entre 7000 et 20000 victimes 

1925: Création du blason de l'île 

1926: Abd-el-Krim, vaincu marocain de la guerre du Rif, est déporté sur l'île 

1940-1945: Seconde guerre mondiale: l'île, isolée de la métropole, ne connaîtra pas le climat de guerre civile qui sévit en France mais le blocus qui la frappe détériore encore son économie 

1945: Le franc CFA devient la monnaie officielle de l'île 

1946: Changement du statut de l'île pour soutenir son économie. Elle devient département français 

1959: Création du Parti Communiste Réunionnais qui prône l'autonomie 

Années 60 et 70: Modernisation accélérée (routes, aéroport, infrastructures portuaires...) pour faire pièce au développement du mouvement autonomiste 

1963: Sous l'impulsion de Michel Debré, alors député de l'île, création du Bumidon (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d'outre-mer) destiné à résoudre le problème de l'explosion démographique en incitant les populations des territoires surpeuplés à venir s'installer dans une métropole qui manque de main-d'oeuvre pour y tenir des emplois la plupart du temps sous-qualifiés. Dans ce cadre, des enfants réunionnais commencent à être envoyés dans la Creuse, le Gers et la Lozère. Il s'agit de faire d'une pierre deux coups: aider les familles pauvres à assurer une formation à leur progéniture et contribuer au repeuplement de régions rurales en voie de désertification. Jusqu'en 1980, 1630 enfants de 7 à 14 ans seront ainsi transférés en métropole. 

1982: La gauche au pouvoir en France remplace le Bumidon par une Agence nationale pour l'insertion et la promotion des travailleurs d'outre-mer. Le déplacement des populations de la Réunion et des Antilles vers la métropole commence à être perçu comme une déportation. 

1983: Élection du premier conseil régional 

1991: Émeutes antigouvernementales sanglantes à Saint-Denis 

2002: Constitution de l'Association des Réunionnais de la Creuse pour faire valoir leurs droits et protester contre leur déportation. A la demande du ministre des Affaires sociales, un rapport est rédigé. La responsabilité de l'initiative du transfert des enfants vers la métropole est entièrement attribuée au département de la Réunion 

2005: Assignation de l'État français devant le tribunal administratif de Limoges pour violation des lois sur la famille et sur la protection de l'enfance, violation des conventions internationales et non respect des droits de l'enfant. D'après les avocats de l'Association des Réunionnais de la Creuse, des pressions auraient été exercées sur les parents, souvent illettrés, des enfants déplacés. Par ailleurs, le sort réservé aux enfants dans les familles d'accueil aurait été rarement enviable. Peu d'entre eux auraient reçu la formation prévue. Enfin, des mentions à connotation raciste: noir, métis, mulâtre, blanc, hindou... figureraient sur les fiches qui classaient les enfants en trois catégories: les orphelins, les abandonnés et les retenus temporaires dont le lien familial n'était pas juridiquement brisé. Il convient toutefois d'observer que ces mentions, critiquables dans l'absolu, ne faisaient peut-être que reproduire, dans l'esprit des rédacteurs des fiches, la distinction traditionnelle des Réunionnais selon leur origine 

 
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