Voici quelques renseignements sur les carnassiers
australiens tirés d'un ouvrage paru dans les années 1970.
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Les daysures font partie des carnassiers de la steppe. Les phascogales antechinus mesurent de 8 à 16 cm. Les phascogales à queue touffue ressemblent à des écureuils mais sont aussi cruels que des belettes; ils pillent les clapiers et les poulaillers. Les phascogales à larges pieds dévorent les insectes et les souris sans dédaigner leurs cousins à queue touffue, la leur étant mince et rase; leurs pattes sont doublées d'un coussinet plantaire qui facilite leur déplacement sur les troncs, les parois à pic et les surplombs. Les daysures sont caractérisés par des dents et des ongles aigus, de petites oreilles pointues et un pelage duveteux. Ils abondent dans la zone boisée australienne. Les daysures à queue en pinceaux mesurent 25 cm; ils habitent les zones semi-désertiques de l'Australie centrale. Les daysures des fourmilières (myrmecobius fasciatus) vivent aussi en Australie centrale; leur langue visqueuse leur permet d'attraper les fourmis et les termites dont ils sont friands; leur queue est longue et velue. .
Les chats marsupiaux et les chats-tigres sont de gros daysures arboricoles. Les premiers, de la taille de petits chats communs, s'attaquent à tous les gibiers susceptibles de périr sous leurs griffes. Ceux qui vivent à portée des plages se nourrissent peut-être de crustacés et de mollusques. Très abondants autrefois en Australie, ces animaux ont été victimes de la civilisation et de la mise en culture des terres semi-désertiques du centre australien. Les chats-tigres sont plus grands, leur taille étant de l'ordre du mètre. Ils chassent les koalas jusqu'au sommet des arbres. Ils se nourrissent aussi d'oiseaux. .
Bien que son existence semble indiscutable, on ne sait pas grand chose sur le loup de la presqu'île d'York dont les chercheurs n'ont jamais possédé le moindre exemplaire; il s'agirait d'un animal aux fortes canines extrêmement dangereux. .
Le dingo ou wharrigal n'est qu'un chien domestique redevenu sauvage qui chasse le kangourou et autres gibiers en meute comme les loups. A l'occasion, il s'en prend aux troupeaux, voir aux enfants, ce qui lui vaut une haine farouche des habitants. .
Le diable de Tasmanie, ou sarcophyle (sarcophilus harrisi), est un gros blaireau noir à face d'ours, parfois taché de blanc, à la denture exceptionnellement développée. Il habite des terriers, sait parfaitement nager et n'hésite pas à se jeter dans les rivières ou même la mer pour échapper à l'homme. Il peut rester longtemps sous l'eau pour ressortir plus loin sous des feuillages ou dans une ombre qui le dissimule. Ses mâchoires possèdent une force peu commune; si on le capture, il tord les barreaux de sa cage et s'enfuit. Ses griffes comme ses dents sont aussi dures que l'acier. Ce sont d'impitoyables poignards. Il est possible que le diable de Tasmanie ne tue pas uniquement pour se nourrir mais aussi par plaisir. En une seule nuit, il est capable dégorger plusieurs moutons, de saigner des dizaines de volailles, d'abattre plusieurs phalangers, des kangourous, bref de se livrer à un véritable carnage. Au printemps austral, en octobre, naissent ses petits qui trouvent asile dans la poche marsupiale ouverte vers l'arrière, ce qui ne pose aucun problème à cet animal coureur, qui ne grimpe aux arbres que pour attraper une proie qui en vaut la peine. Il semble que, pris très jeune, ce redoutable animal puisse être domestiqué, ce qui en fait un gardien redoutable à condition qu'il soit abondamment pourvu chaque jour d'une provision de viande chaude et saignante. .
La thylacine, ou loup marsupial de Tasmanie (thylacinus cynocephalus), ou encore chien-tigre austral, a fait échoué toutes les tentatives de domestication. Ce fauve nocturne, au flair très développé, est un proche parent du loup. Vêtu de gris rougeâtre mais rayé transversalement de noir sur le dos et la croupe, il habite dans les districts isolés de la steppe ou de la montagne entre Hobart et le mont Cradle. Il abondait dans les prairies à buissons et envahissait même les pâturages causant des ravages dans les troupeaux. Pourchassé par les éleveurs, il s'est réfugié dans des gorges reculées et seules des mesures de protection pourraient le sauver de l'extinction. Les couples sont intraitables lorsqu'ils sont en charge de leur progéniture fragile, chichement abritée dans la poche marsupiale. En toutes circonstance, la thylacine fuit l'homme, mais elle se fait une joie d'égorger les chiens domestiques. |