Les prospections archéologiques et
la photographie aérienne révèlent une occupation dense
des terres fertiles du Lembron à l'époque romaine; l'occupation
reste ensuite à la fois concentrée et dispersée dans
la plaine à l'époque carolingienne. A partir du 10ème
siècle, les défrichements entrepris sur les coteaux permettent
de conquérir de nouveaux territoires: des villages pionniers sont
alors édifiés autour des forteresses féodales et des
églises.
C'est le cas de Villeneuve-Lembron, où
les maisons vont se grouper autour d'un premier château. La solide
tour carrée, aujourd'hui restaurée, devait constituer le
donjon, datable du 12ème ou du début du 13ème siècle,
qui relevait des Dauphins
d'Auvergne. Au 15ème siècle, le premier seigneur d'Aureille
connu est autorisé à agrandir et à développer
le système défensif de ce donjon initial. Du bastion, édifié
alors, subsistent d'importants éléments, au coeur du village.
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A la fin du 15ème siècle, l'ascension
sociale de la famille d'Aureille se traduit par l'attribution d'importants
privilèges. Rigaud d'Aureille, qui a fait carrière auprès
de plusieurs rois de France, obtient des Dauphins d'Auvergne la création
d'une baronnie indépendante et se fait alors construire un nouveau
château. Celui-ci, qui n'a subi aucune transformation, offre aujourd'hui
le témoignage relativement rare d'un castel seigneurial du début
de la Renaissance, avec un système défensif à valeur
symbolique. Il renferme de superbes peintures murales, commandées
par Rigaud d'Aureille et ses successeurs.
L'église Saint-Claude est contemporaine
de l'édification du château et fait suite à la création
de la paroisse de Villeneuve, détachée de celle de Mareugheol.
Elle porte en maintes parts le blason de la famille d'Aureille.
Dans le village, la présence de nombreuses
maisons vigneronnes rappellent que la vigne était ici, depuis l'époque
médiévale, la principale culture locale. De part et d'autre
du château, on découvre aussi les lavoirs du Fond Juzet
et de la Mouleyre, témoins d'un passé plus récent.
Un labyrinthe de sentiers serpente entre les murets de pierres sèches
et les jardins; il permet aux visiteurs de s'échapper dans la campagne
toute proche.
![](02.jpg) |
D'après
un dessin de J. F. Martinez |
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