Situé au sud de la fertile plaine du
Lembron, protégée par des plateaux volcaniques, Mareugheol
bénéficie d'un grand ensoleillement et offre un micro-climat
presque méditerranéen. Le village possède un fort,
construit pendant la guerre de Cent Ans, pour protéger la population
contre les exactions des bandes de routiers qui terrorisaient les campagnes.
L'enceinte, très imposante et particulièrement
bien conservée, forme un quadrilatère flanqué aux
angles de quatre tours rondes. Elle était surmontée d'un
chemin de ronde qui existe encore en certains points. L'entrée principale,
au sud-est, était défendue par des mâchicoulis dont
subsistent les corbeaux, les trois autres accès étant des
passages étroits et voûtés, faciles à défendre
en cas d'attaque.
A l'intérieur de cette fortification
de basalte, les étroites ruelles desservent un groupe d'habitations,
serrées les unes contre les autres et présentant, en rez-de-chaussée
et en sous-sol, de profondes caves. Le fort est aujourd'hui quasiment abandonné,
à l'exception des façades exposées au sud et à
l'est.
L'enceinte protégeait l'église
Saint-Victor et Sainte-Couronne. Celle-ci dépendait d'un prieuré
bénédictin relevant de l'abbaye d'Issoire. Un chapitre de
chanoines lui était également rattaché. Cette église
romane, dont la coupole est la plus élevée de la plaine du
Lembron, recèle un mobilier important avec, pour pièce maîtresse,
une statue de Vierge allaitant debout du 15ème siècle.
Plusieurs croix, disposées à
l'intérieur du bourg et à sa périphérie, témoignent
de l'intensité de l'histoire religieuse locale. L'une d'elles, en
direction de Ternant-les-Eaux, porte sur son dé Saint-Roch, invoqué
au Moyen-Âge contre la peste. A l'est du fort se remarque un intéressant
ensemble de petit patrimoine lié à l'eau: fontaine, abreuvoir
et buanderie.
A la fin de l'époque médiévale,
aux 14ème et 15ème siècles, les conflits dynastiques
et seigneuriaux aggravent l'insécurité. Entre deux périodes
d'affrontement militaire, les bandes de soldats désoeuvrés,
âpres au gain, écument les campagnes et pillent les populations.
Dans ces conditions, le refuge au château du seigneur, en cas d'attaque,
n'apparaît plus comme une solution suffisante, surtout dans les zones
fortement peuplées où, depuis le 13ème siècle,
les communautés villageoises font preuve d'esprit d'indépendance
à l'égard de leur seigneur. Des chartes et franchises précisent
les droits et devoirs respectifs des villageois et du seigneur pour la
prise en charge de la défense par la collectivité villageoise.
C'est dans ce contexte, qu'au 14ème siècle, furent édifiées
les imposantes murailles de l'enceinte de Mareugheol. Elles protégeaient
en leur sein une soixantaine d'habitations et l'église, comme on
l'a dit plus haut. L'enceinte formait un quadrilatère quasiment
parfait, renforcé de quatre tours rondes, et elle était surmontée
d'un chemin de ronde dont il reste quelques vestiges. Quatre portes donnaient
accès à l'intérieur; ces portes étaient conçues
pour être facilement défendues. A l'intérieur de cet
ensemble, les étroites ruelles médiévales s'organisaient
à l'image d'un labyrinthe autour du bâti très dense
du village aujourd'hui quasiment désert, les maisons resserrées
ayant été abandonnées au profit de demeures plus vastes
construites à l'extérieur des murs. Le visiteur attentif
peut cependant encore découvrir de nombreuses traces du passé:
cheminées, caves profondes, où des générations
de viticulteurs abritèrent leur récolte, et même inscriptions
anciennes sur les murs. |