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VII
Sur
les mues d'automne
je t'écris
harponnant le matin
de mots de lumière pour
le soir les
mêler aux charpies du monde. Le
feu m'y roule
jusqu'à toi. Tandis que sur la
toile,
lentement, le crépuscule ensable
la
ville ses
mirages de chaleur sa mouvance.
Les rues
exhibent l'incendie de décembre
et dans
le sillage du lit où
mes mains
empoignent
l'invisible sans pudeur, ton
absence se
referme telle une voie d'eau sur
la coque du sommeil.
Michel Monnereau: "Les blessures faciles"
.... Le grenier fauve
où dorment les oignons déballe
sa réserve
de jeudis et la peur de grandir, le landau
fruste avec sa poupée
brisée et les illustrés en berne.
Toute la litanie
des blessures faciles.
J'entends encore
le bruissement des voix autour de
la table du soir
et le monde qui brise ses vagues
contre le bois vernis
de la TSF. Dehors guette la
voiture désarmée
dans les orties et les premiers
fruits d'un arbre
inconnu: l'avenir. Le bonheur est
en culottes courtes.
....
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Abdelmadjid Kaouah: "Grenadier"
...-un petit carré
d'herbes folles
cerné de
grillage par où les voisins
s'échangeaient
médisances et confiseries-
Nous allions sur
nos cinq ans
Des coups de feu
avaient déchiré les chrysanthèmes
...
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Il y a mille et un
langages
Quand les mots ne
peuvent se dire
les yeux parlent
sans paroles
et quand le regard
est ailleurs
c'est le toucher
qui le remplace.
Les mots s'inscrivent
dans l'esprit,
le regard, lui,
va droit au coeur,
mais le toucher
s'adresse au sang
et c'est le sang
qui est vainqueur...
...
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Jean-Marie Boutinot: "Mas Belvezet"
La buse
lentement
tourne autour des
piscines du ciel
se décide
à plonger.
La fin
se crie ailleurs.
Que les soldats tombés
à Fontenoy sachent qu'ils ne sont pas tombés dans l'oreille
d'un sourd.
Dans l'âtre vont fleurir les roses
du sarment
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IMPASSE DU ROMARIN
Au rond-point du vent
Parmi les prairies
J'ai cherché souvent
La rose invisible.
.....
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CORBIERES
Je souffre avec la terre
Plus sèche que le vent
Qui sans cesse l'altère
Où plus rien n'est vivant
Que lui, léchant les pierres,
Frappant au contrevent
D'un bercail solitaire.
.....
Aride et du cyprès signée
Cette terre n'est-ce toi même
Et tes remords cette araignée
Velue aux aguets du poème
Qui ne peut être qu'élégie
Où se mêlent larmes et lie,
Au coeur l'âpreté de la corme
Avec l'angoisse du mystère
Tandis que notre vaine forme
Sur l'os chaque jour se resserre?
.....
Attila Jozsef cité par Christophe Dauphin
Tu as beau baigner ton visage en toi-même
Tu ne peux le laver qu'en autrui
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Jacques Rabemananjara
cité par Jacques
Taurand
...deux cygnes fabuleux
harmonieusement
glissent sur le sommeil des ondes immobiles
Ton destin et le mien!
Cygne blanc, cygne noir que pousse à
la dérive
le haut courant de l'aventure...
............
Espoir! O noble élan du coeur vers
la félicité!
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Jehan Despert
cité par Pierrette
Sartin
... la nuit nous fait signe,
verrouillée de chapelles
où Dieu n'est qu'un otage
qu'on voudrait séparer
de nos complicités.
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Jean-Vincent Verdonnet
...l'aven des corps
hanté de sidéraux appels
La braise que recouvre la cendre
est l'héritière de nos roses...
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Obsédant l'appel du ramier
convoque les jours de naguère
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Alain Vexler
L'huile
...l'huile facilite le oui
...de sorte que tout se passe en coulisse
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Jean-Michel Bongiraud
Le menuisier aura le dernier mot quand
il faudra me mettre entre quatre planches.
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Béatrice Libert
citée par J
D
Comme une flamme
j'aboutis à la cendre
miroir éteint de ce qui fut
Il pleut de l'anonyme en nous.
Extrait de "Le bonheur
inconsolé" (L'Arbre à paroles éditeur)
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Jean Rousselot
cité par J
S
Deux oeufs durs et un boudin, c'est le déjeuner d'une religieuse.
Je souffre de la dent que j'ai contre moi-même.
Extrait de "Dans les filets
du réveil" (EC Editions)
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Jacques Ferlay
cité par Jacques
Taurand
Dans l'eau du matin
fond le glaçon de la lune
Vieillir est un secret
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Le marronnier nu
s'effeuille de ses corbeaux
Rafales de vie
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Elle a carte blanche
la neige où pourrait s'écrire
le pas d'un ami
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Bernard Jourdan
cité par J
T
Il faut lancer des bouées aux mots qui se noient
Extrait de "L'hiver qui
vient" (Maison de poésie éditeur)
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Gilles Cheval
cité par J
A
Chaque parole tue sera un lieu de plus où viendra se loger l'hiver
Extrait de "La moindre
des choses" ( Editions Fer de Chances)
Les escargots sont
des limaces avec un crédit sur le dos.
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Jean-Louis
Elle a reçu
ses premières fleurs à sa mort
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M-F Lavaur
Elle a filé comme un bas. Reste la déchirure.
Extrait
de "Rien qu'un zeste" (Franche Lippée éditeur)
Alain Freixe:
"Hors des battements du coeur"
......
On raconte qu'on
a vu deux oiseaux se poser sur la brèche.
Replier leurs ailes
obscures sur le soir. Et se confier au sommeil.
Je leur veux des
rêves réfractaires.
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Jacqueline et Claude Held
(Interview de Patrick Joquel: Rencontre entre l'Enfant et la Poésie)
Une jeune dame, bigre,
bigre!
un jour s'assit
sur un tigre.
Elle s'en alla en
souriant.
Quant elle revint
avec le tigre
elle était
assise dedans
et le tigre était
souriant.
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Jacques Canut
cité par Marc
Bernelas
...Au bout du chemin
la mémoire
perpétue
l'aventure...
(extrait
de Duos-Duels)
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Isabelle Pinçon
citée par Luce
Guilbaud
Les pépins font des arbres en dormant
(extrait
de "Je vous remercie" - Le Bruit des autres éditeur)
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Odile Seveno-Crespin
citée par J-M
Bongiraud
...si la ronce te
blesse
c'est que tu n'es
pas juste
en ton geste...
(extrait
de "D'arbres et d'hommes" - A contre silence éditeur)
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Michel Pierre
cité par J-M
Bongiraud
...l'homme vient de plus loin que son visage...
(extrait
de "Prophéties manuelles" - L'Igloo dans la dune éditeur)
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Dans
l'anthologie poétique de Flammes Vives (Printemps 2000)
Abdelmajid Benjelloun
Je suis le caravanier
de l'aube qui n'attend pas le jour pour
attendre la nuit.
L'immobilité protège l'absolu de la pierre.
Le couteau coupe mais ne méprise pas le pain.
Oum Koultoum dit
admirablement de l'homme qu'elle aime,
que son coeur le
danse.
Au bout de la route,
un homme se tient droit. Il regarde les
champs et tourne
le dos aux voitures. Il aime.
Il y a le corps des
femmes
nous savons combien
il est tendre trop tendre
comme un rappel
de nos naissances en nous
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cette approximation
timide du bonheur
(extrait
de "Poème")
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Richard
Millet cité par Gérard
Paris
La vie n'est rien d'autre que la dépouille des songes
(extrait
de "Le cavalier siamois " - Ed. François Janaud, Bouquet haut -19100
Brive)
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Luis Mizon
cité par Paule-Marie
Duquesnoy
La lumière
attend
à la porte
de la soif
(extrait
de "Le songe du figuier en flammes" - Ed. Folle avoine)
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Clod'Aria
citée par Jean-Michel
Bongiraud
Attendre d'être
mort
pour en savoir plus
long
(extrait
de "Mes mots vous regardent..." - Ed. Soc et Foc)