Jean-Baptiste Bernard (1876-1906)
 
LE P J.-B. BERNARD, MISSIONNAIRE AU GABON, DÉCÉDÉ AU FERNAN-VAZ LE 25 FÉVRIER 1906.
 
Né à Saint-Sandoux, au diocèse de Clermont, le 29 avril 1876, le P. Jean-Baptiste Bernard n'avait pas encore trente ans, lors qu'il a quitté la terre le 25 février 1906. La maladie de coeur qui l'avait fait réformer à la révision, l'a terrassé du jour au lendemain, à la grande consternation de ses confrères et de toute la Mission de Sainte-Anne du Fernan-Vaz.

M. le curé de Chaynat, où la famille Bernard était venue se fixer, avait été frappé à la fois des succès du petit Jean Baptiste au catéchisme, et de sa piété si recueillie en servant à l'autel. En pénétrant plus avant dans cette jeune âme, il n'eut pas de peine à y découvrir les marques d'une vocation, sérieuse avec les attraits sensibles pour la vie de missionnaire. Il l'envoya en 1888 à l'école apostolique des Clercs de St-Joseph, qui passa l'année suivante de Beauvais à Seyssinet. Jean-Baptiste se sent appelé dans Ia Congrégation, fait ses voeux à Chevilly le 2 janvier 1898, sa consécration à l'apostolat le 11 juillet 1901, et part pour la Mission du Gabon.
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Après un an passé à Bata, il est envoyé à Fernan-Vaz, en la station de Sainte-Anne. Il se pénètre avant tout de la langue du pays qu'il évangélise. Il a la charge spéciale de 50 à 60 enfants, pour qui il est tout, au temporel et au spirituel, papa et maman, instituteur et catéchiste, Ses courses se font en pirogue, sur les cours d'eau, les larges étangs ou marigots. La Mission possède une pirogue si grande qu'elle a de la place pour tous les enfants avec leur directeur. Dans ces excursion sur les eaux on vit de la pêche: c'est l'abondance, si la pêche est bonne, la résignation, si elle donne moins qu'on en attendait. Sur terre, c'est le simple sentier dans la grande forêt, et la chasse pour moyen d'alimentation. Cette vie au grand air de la liberté plaît fort au jeune missionnaire, quand surtout son coeur se voit consolé par d'heureux fruits de son ministère apostolique, des baptêmes conférés à des mourants; des misères matérielles et morales soulagées, des âmes attentives aux ouvertures de la foi. Il se plaint avec amertume des obstacles au bien de la part dies sorciers et féticheurs; mais il sait contre eux recourir à Dieu et ne se décourage jamais.

Voici quelques détails fournis par le P. Davezac, supérieur de la station, sur sa maladie et ses funérailles :

Le jeudi 2 février, le cher P. B se plaignait d'une douleur au côté gauche. Dans la nuit, tous le muscles du dos étaient pris. J'ai attribué ces douleurs à des  rhumatismes dont il avait souffert à diverses reprises. Dimanche 25, je l'ai trouvé avec une fièvre terrible et le délire. Malgré tous les soins, quinine à l'intérieur, injections sous-cutanées, bains froids, la fièvre n'a pas baissé. Craignant alors une fin précipité je lui administrai les derniers sacrements: à 5 heures il expirait.

Immédiatement j'ai fait prévenir tous les Européens; tous se sont rendus à la Mission pour ses funérailles, le lendemain lundi, à 9 heures du matin. Le concours dos Noirs était immense, quoiqu'ils ne fussent pas prévenus. L'église était trop petite pour l'assistance.

Les enfants dont il était chargé l'ont bien pleuré et le pleurent encore. C'était un bon religieux, animé du véritable esprit apostolique.
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Annales apostoliques - Novembre 1906
Congrégation du Saint-Esprit - Archives générales

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