Autour de Privezac
 
Pour accéder directement à l'un des sites ci-dessous, cliquez sur son nom. 
. 
Privezac - Lanuéjouls - Montbazens - Prévinquières 
.
Compolibat - Rignac - Rieupeyroux - La Rouquette 
Privezac  (les photos sont  ici ) 

La commune de Privezac à 10 km de Montbazens, à 20 km de Villefranche de Rouergue, à 24 km de Decazeville et à 40 km de Rodez, compte 283 habitants. C'est dans ce lieu tranquille où nous avons loué un gîte rural à partir duquel nous avons rayonné aux alentours. 

Si l'on en croit les chroniques, le passé du village n'a pas tours été aussi paisible. Après la guerre de 100 ans, il devint une résidence seigneuriale. Il était situé près de la route du pastel, cultivé dans le Languedoc. Cette route traversait Albi, la Salvetat Peyrales, Rieupeyroux, Anglars puis Aubin. Durant la Révolution, deux émeutes importantes se déroulèrent à Privezac. La première eut lieu le 30 août 1789 et marqua le début des troubles dans la région. Un paysan nommé Couderc, avec deux ou trois de ses amis, se rendirent au château et obligèrent le seigneur, Jacques Le Brunet, à abandonner ses biens à la population. Le seigneur et son épouse s'enfuirent et déposèrent plainte. L'auteur du délit fut emprisonné avec deux comparses. Les habitants de Privezac s'en prirent alors aux cavaliers de la maréchaussée et le procureur du roi de Villefranche résolut d'abandonner les poursuites. La seconde émeute eut lieu en mars 1792. Mr de Moly Maleville avait acquis, en 1789, dans des conditions suspectes le château et la seigneurie de Privezac. Il avait été nommé commandant de la garde nationale de la commune. Sa femme avait même brodé le drapeau. Mais les idées avaient évolué et, le drapeau étant devenu l'emblème de la révolte contre la monarchie, Mme de Maleville s'en était débarrassé en l'envoyant à Montauban. Début 1792, des membres de la garde nationale vinrent au château le réclamer. Les explications données ne les satisfirent pas. Les esprits s'échauffèrent. La révolte gronda. Le citoyen Ambeyrac s'en fut au château avec des amis. Ambeyrac fut blessé par un ancien militaire Marty, dit Turenne, qui gardait la demeure seigneuriale. Le héros blessé s'adjoignit alors l'appui d'autres communes et le château fut pris d'assaut. Le seigneur et son épouse se sauvèrent à Villefranche. Le directoire du Département envoya un détachement de gendarmerie. Huit personnes furent arrêtées et incarcérées. Mais la population de Villefranche se souleva en faveur des emprisonnés. Un manifestant fut tué. Le drapeau rouge fut hissé à l'hôtel de ville. L'intervention de la gendarmerie parvint difficilement à  rétablir l'ordre. 

Privezac est un lieu de pèlerinage pour guérir les enfants pleurnicheurs et geignards, une maladie que l'on appelle la "rène" dans le langage local. Une légende raconte que le château possédait trois cent soixante-cinq fenêtres, une pour chaque jour de l'année, et que sur la façade exposée au midi les volets s'ornaient de dorures. 

Quelques enfants du village ont acquis une certaine renommée: 
-Georges Pourcell: (1879-1931) Instituteur en région parisienne et romancier, auteur de "Robert Fougère" (1911) et de "Prade d'Amour" (1914) dont la trame se déroule sur une lande d'un pays d'Aveyron. 
-Julienne Séguret: (1891-1981) Institutrice, poète (La Téla del Temps) et conteuse occitane (Contes del Papanou), qui publia un roman (Nanet del Rampan, traduit en français en 1991) et des pièces de théâtre avec son mari, Eugène Séguret. Elle est connue dans le monde des lettres sous le nom de Calelhou (Calelhon en occitan). Elle dépeint les charmes de Privezac dans "Lo Pan Tendre". Julienne Séguret, née Fraysse, naquit le 26 novembre 1891, dans une ferme. Elle enseigna à Liamontou (Cantoin), à Compolibat et à Carcenac-Peyrales 1922, à la Capelle St Martin 1925 et à l'École Annexe de l'École Normale de Rodez de 1929 à 1949. Elle fit la connaissance de H Mouly et E. Séguret qu'elle épousa en 1922. Le couple eut quatre enfants. Elle participa au Grelh Roergas avec ses amis: Perbosc, Fourès, Estieu, Abbé Salvat... Elle s'éteignit le 23 Mai 1981 à Fau (Valady). Durant notre séjour, l'inauguration d'une fontaine en son honneur fut l'occasion d'un fête au cours de laquelle une de ses oeuvres fut interprétée par des comédiens amateurs locaux. La survivance des traditions et fêtes populaires nous a d'ailleurs agréablement surpris, partout en Aveyron. Un article sur Calelhou est  ici . 
 .  

Calelhou et son mari, Eugène Séguret (source: internet)
. 
Privezac possède un plan d'eau où il est possible de se baigner. Le village ne compte qu'un commerce. Mais Lanuéjouls, à deux kilomètres est bien achalandé. Un boulanger de cette dernière bourgade passe régulièrement à Privezac. 

Site internet: http://plateau-de-montbazens.com/histoire.php3?Commune=11 



Lanuéjouls  (les photos sont  ici ) 

Lanuéjouls se trouve dans le Pays de l'Alzou, charnière entre le pays Villefranchois, le bassin Decazevillois et le plateau de Montbazens. Le village (605 habitants) est un lieu de séjour et un centre à partir duquel peuvent être organisées des excursions pour découvrir les différentes facettes de la région. Terroir agricole, (480 m d'altitude moyenne), à la fois de traditions et de modernité, Lanuéjouls est situé à 16 km de Villefranche de Rouergue, 25 km de Decazeville et 38 km de Rodez . 

Le nom de Lanuéjouls paraît être d'origine gauloise. Il signifierait "une clairière dans la plaine". Le lieu est cité dès le 11ème siècle. Le village était alors établi entre la Draye de Villeneuve et l'ancienne route de Villefranche de Rouergue à Rodez. La nouvelle route provoqua son développement rapide, à partir du Premier Empire. Il avait pris assez d'importance pour que l'on songeât à l'ériger en commune distincte de celle de Privezac au début du 20ème siècle (1908). Lanuéjouls est véritablement né de la route. Le prieuré de Saint Baudile, annexe de Montbazens, dépendait de l'abbaye de St Géraud d'Aurillac. Une chapelle fut ajoutée à l'église de 1635. Celle ci fut entièrement reconstruite à partir de 1842, dans un style néoclassique. C'est une des rares églises avec un plafond à caissons dont les peintures ont malheureusement été recouvertes. 

Le château, une propriété privée qui ne se visite pas, fut habitée au moins depuis 1454 par plusieurs familles (Orcival, Viguier, Alric, de la Vernhe). Cette demeure fait plutôt penser à une maison qu'à un château car elle n'a pas de système de défense. C'est un ensemble de bâtiments, simples, rustiques, sans autre prétention que deux tours d'inégales hauteurs. Le blason actuel de Lanuéjouls est issu de celui de la famille de Cardaillac. A 4 km au sud du village, passait une voie romaine que l'on appelait la Draye, reliant Segodunum (Rodez) à Divona (Cahors). Lors de travaux agricoles, on y a retrouvé notamment des haches de pierres. Quelques maisons bourgeoises sont bien conservées. Certaines d'entre elles, au long de la rue principale portent des pierres sculptées. L'une s'orne d'un blason couronné, celui de Privezac, que deux personnages, qualifiés de sauvages, soutiennent. On y remarque encore une tête de cheval ou des enseignes de métiers: un fond de tonneau et une grappe de raisins, pour la boutique du marchand de vin, une roue pour l'atelier du charron. Ces enseignes qui confirment la vocation artisanale et commerçante du bourg dès le début du 20ème siècle. 
. 

Le blason de Privezac Une tête de cheval
. 
La fête votive a lieu le 20 mai, jour de la Saint Baudile, patron de la paroisse, ou le dimanche le plus proche du 20 mai. Pendant notre séjour, nous avons eu l'occasion de nous rendre à un dîner en plein air très convivial qui rassemblait un grand concours de peuple. Les spécialités culinaires locales: vin de Marcillac, farçou (une sorte d'omelette aux herbes), fouace, tarte aux pruneaux... pouvaient y être dégustées. Je ne me souviens pas s'il y avait de l'estofilade, une brandade de morue à l'aveyronnaise, que nous avons goûté à Flagnac, avant d'assister au spectacle, une reconstitution très réussie de la vie d'un village d'autrefois. Pendant l'été, en Aveyron, il y a pratiquement toujours des festivités quelque part. Quelques jours plus tôt, après la visite de Peyrusse-le-Roc, nous avions déjeuné à Lanuéjouls. La chère était bonne et le Gaillac frais gouleyant. Mais le restaurant ne paraissait pas courir après le client. De la rue, on n'apercevait pas la salle et l'établissement paraissait fermé. Aucun serveur n'était derrière le bar. Il nous fallut faire preuve d'initiative pour parvenir jusqu'à la patronne. Et nous avons été récompensés. 

Lanuéjouls est la patrie de Jean Joseph Manhaval (1736-1812), avocat, membre de l'Administration Provinciale de Haute Guyenne, député aux États Généraux qui vota le serment du jeu de paume et siégea à gauche, président du Conseil Général de l'Aveyron en 1809. 

Lanuéjouls est aujourd'hui un bourg central, une étape sur l'axe Toulouse-Rodez. Il est aussi le coeur du fief originel des fermiers du Bas Rouergue producteurs d'une viande garantie naturelle (veau sous la mère et volaille). La qualité de la viande vendue par son boucher est remarquable. 

Dans les environs, Le Bez, lieu de naissance de J. Joseph Manhaval où l'abbé de Villaret trouva refuge entre 1794 et 1796; Pont Galonne, avec une très ancienne fontaine enfouie dans la vase et les ronces; Le Bruel, avec une belle ferme datée de 1809-l 834, méritent d'être signalés. 
 
Site internet: http://plateau-de-montbazens.com/histoire.php3?Commune=6 



Montbazens  (les photos sont  ici ) 

Montbazens est situé au carrefour de trois pays: le pays des Bastides avec Villefranche de Rouergue à 26 km, le pays Minier avec Decazeville à 12 km et le Ségala avec Rodez à 40 km. Ses origines ne sont pas précisées, mais des outils néolithiques découverts sur son territoire témoignent de l'existence d'un habitat préhistorique. Des vestiges gallo-romains ont également été trouvés près du hameau de Montfalgous. En 1969, lors de travaux de voirie, des tuiles et des céramiques de la même époque ont été mises à jour près du cimetière. Selon la Tradition, la première localité s'appelait Villelongue et son église, dédiée à Saint Jacques, était rattachée à la Cathédrale de Rodez.  

Avec ses 1315 habitants, le bourg, construit à 480 m d'altitude, est le chef lieu d'un canton composé de treize communes. Traversé par la route de Figeac à Rodez via Peyrusse, il eut autrefois une certaine importance. Une enceinte fortifiée percée de portes l'entourait. Un hôpital pour accueillir voyageurs et pèlerins y fut construit. Mais il cessa d'exister au 17ème siècle et il n'en subsiste plus que la chapelle Notre Dame de Joie. Le bourg profita ensuite de l'essor du bassin houiller.  

Les rues sont bordées de belles façades en pierres du pays. La cité était d'ailleurs celle des "tailleurs de pierres". On en comptait plus de cinquante au Moyen Âge et les carrières sont encore visibles sur le territoire de la commune. Le prieuré Saint Géraud et son annexe de Lanuéjouls dépendaient de l'abbaye d'Aurillac. L'église du 13ème siècle a conservé une partie de l'édifice roman. Des travaux effectués en 1976 ont permis de dégager les restes d'une église à trois nefs. On notera également une tour donjon du 15ème siècle ainsi que des restes de remparts qui laissent supposer l'existence d'une ancienne fortification. Dans une chapelle latérale, un retable baroque est inscrit à l'inventaire des mobiliers historiques. Contre l'église est posée une fontaine moderne due au ciseau du sculpteur de Peyrusse le Roc, Hervé Vernhes. A proximité de l'église le logis du prieur, une intéressante maison gothique du 16ème siècle avec une tour contenant un escalier à vis en pierre, une échauguette au galbe très soigné et des fenêtres à meneaux, abrite aujourd'hui l'hôtel de ville. Sur une petite place, une fontaine symbolise l'arrivée des eaux d'Aubrac jusqu'à la région.  

La Commanderie hospitalière de Lugan est située dans les environs de Montbazens. 

La famille Cavaignac était originaire de Montbazens. Après le départ des moines, elle s'établit dans la maison du prieur. Cette famille s'illustra à partir de la Révolution en donnant le jour à: 
-Jean Baptiste Cavaignac (1763-1829), député montagnard de la Convention, sous-préfet et baron d'empire, comte napolitain par la grâce de Murat auprès de qui il sert, banni sous la Restauration pour cause de régicide, mort en exil à Bruxelles. Sa femme, née Julie de Corancez-Romilly (1780-1849), a rédigé d'intéressants mémoires sur la période de la Révolution et de l'Empire, notamment pour ce qui concerne l'Italie.  
-Godefroy Cavaignac (1801-1845), fils du précédent, un des chefs du parti démocratique sous Charles X et Louis Philippe.  
-Louis Eugène Cavaignac (1802-1857), frère du précédent, général, imbu d'idées républicaines, gouverneur de l'Algérie puis ministre de la guerre, investi le 24 juin 1848 de pouvoirs dictatoriaux pour écraser l'insurrection ouvrière, nommé ensuite chef du pouvoir exécutif, candidat malheureux à la présidence de la République, largement battu par Louis Napoléon Bonaparte, arrêté et incarcéré au moment du coup d'état du 2 décembre, libéré un peu plus tard, mis à la retraite sur sa demande pour poursuivre une carrière politique. 
. 

Le général Cavaignac d'après Ary Scheffer
. 
Site internet: http://plateau-de-montbazens.com/histoire.php3?Commune=9 


Prévinquières  (les photos sont  ici ) 

A 22 km de Villefranche de Rouergue, 10 de Rieupeyroux et autant de Rignac, Pévinquières, domine de 25 m la vallée de l'Aveyron, à la sortie de gorges pittoresques. La superficie de la commune est de 2086 Ha et sa population de 300 habitants. L'altitude du bourg est de 400 m. 

L'activité de la commune est essentiellement agricole. Une trentaine d'exploitations sont spécialisées dans l'élevage de vaches allaitantes ou laitières, de quelques ovins et caprins. Les hors sols sont consacrés majoritairement aux porcins naisseurs, quelques unités aux naisseurs-éleveurs. La polyculture est la règle. Les céréales sont destinées au bétail. L'Aveyron, autrefois source d'énergie faisait tourner deux moulins importants, aujourd'hui remplacés par une micro-centrale.  

Le bourg a gardé l'aspect d'une petite ville enclose dans des fortifications dont quelques vestiges subsistent. Elles furent édifiées au 15ème siècle, pour se défendre des routiers et des grandes compagnies. En 1376, le 26 mars, Jean d'Armagnac ordonna la levée de 20000 francs or, sur la sénéchaussée du Rouergue aux fins de concourir à l'évacuation de plusieurs châteaux dont celui de Prévinquières. 

1-Relais de Poste - Auberge 
Jusqu'au siècle dernier dans cette auberge on logeait à pied et à cheval. Des stalles subsistent. Les propriétaires assuraient la liaison régulière avec Villefranche.  Les charrois avec voiture à chevaux furent remplacés après la guerre par les premiers autocars.  

2-Le Calvaire de la Porte-Haute, Monument aux morts 
La croix de fer plantée sur le fossé au-dessus de la porte-haute, à la suite de la retraite donnée en l'église du village, à la fin de l'année 1821, fut édifiée avec la pierre de taille de Combrouze ou celle du Château de Mirabel. Le travail fut exécuté par le forgeron du village. 

3- La forge 
De la forge ne subsiste que l'atelier. Le devant de porte était occupé par le travail, pour le ferrage des boeufs et des vaches, et était encombré d'instruments aratoires à réparer C'était l'un des lieux les plus animés du village: bêtes et chalands attendant leur tour, au son du marteau, résonnant sur l'enclume, manié par l'homme au visage empourpré par la chaleur du brasier que ravivait le grand soufflet. 

4- Le Portail Haut 
Vestige des fortifications du 15ème siècle, cette tour de défense fut rattachée à la bâtisse attenante, logis d'une lignée de notaires royaux, hommes-de-loi, mais aussi géométres-arpenteurs, pendant plusieurs siècles. Les membres de cette famille, également propriétaires terriens, possédaient les plus beaux champs de la vallée dont ils tiraient l'essentiel de leurs revenus. Ils levaient la dîme pour l'Abbaye de Conques, dont relevait la communauté, et veillaient au bon emploi des ressources de la Fabrique. Sans avoir le titre de seigneurs ils en avaient les pouvoirs. En 1818, ils devinrent propriétaires du Moulin-Haut. 
. 

Le Portail Haut Le quartier de la Fon
. 
5- Le quartier de la Fon  
Nombreuses sont les sources au pied des collines. Elles alimentaient une fontaine avec abreuvoir édifiée au siècle dernier. Autre lieu d'animation, chacun venant faire sa provision d'eau et de nouvelles, en attendant son tour, un passage couvert permettait d'accéder au coeur du village. 

6- Le Couffinou et son calvaire dit de Cardelle 
Emplacement d'une tour défensive, le monument actuel a été édifié en 1853 avec pour socle la clef de voûte de l'ancienne église. La croix a été restaurée. 

7- La Place de la Mairie et de l'ancien château 
La tour à 3 étages de cet ouvrage défensif modeste comportait un escalier à vis avec, au premier étage, une salle, ornée d'une grande cheminée sculptée, éclairée par une fenêtre à meneaux. Un bâtiment à colombages attenant servait d'habitation. L'édifice survécut jusqu'à la Noël 1960 date à laquelle il s'écroula. Il faisait partie des biens du seigneur du lieu, droits rachetés en 1771 par Me Alric, conseiller au Sénéchal et Présidial de Villefranche. A sa mort, en 1818, Me Scudier notaire, en achetant le Moulin-Haut, entra en possession du bâtiment qui fut dès lors négligé. 
. 

La Place de la Mairie et de l'ancien château L'église St Martin
. 
8- L'église St Martin de Prévinquières  
Cet édifice religieux fut remaniée au 19ème siècle à plusieurs reprises. L'ancienne église, plus petite, était bâtie au milieu du cimetière et reliée au presbytère. En 1828, l'achat d'un terrain, avec un legs de Me Alric, permit de libérer les alentours de l'église et de supprimer l'ossuaire. Après les transformations, la place de l'église, avec une auberge, un cordonnier, un boulanger, une épicerie, un droguiste devint le centre économique du bourg.  Avec le Valat (le fossé), s'y tenaient les foires dont la plus importante, celle du 2 janvier, était réservée à la vente des porcs gras, transactions qui permettaient d'apurer les comptes de l'année. 

9- Le Tinal 
Cet édifice constitue un exemple typique des immeubles à colombages des 15ème et 16ème siècles. Partie d'un ensemble plus important dépendant du château, il n'a dû sa survie qu'à sa vocation de remise pour la voiture postale. Restauré avec attention, il a retrouvé une seconde vie grâce à la détermination du propriétaire. 
. 

Le Tinal
. 
Les artisans ont pratiquement disparu du bourg avec les transformations de l'agriculture. On y trouve encore néanmoins, sur place et dans les environs, un  bar-restaurant, un  commerçant-fabricant de conserves et salaisons, une fabrique de foie gras de canard et produits dérivés, la ferme Félix-Gourmand. Nous y avons acheté le meilleur foie gras que j'ai jamais mangé de ma vie. Malheureusement, nous n'avons pas pu nous y procurer de magrets frais car les bêtes étaient tuées du matin et la fermière s'est refusée à nous céder une marchandise qu'elle estimait non digne d'être consommée en l'état. Ce souci de la qualité montre que le goût du travail bien fait n'est pas définitivement perdu dans nos régions rurales. 

J'ai appris dans cette ferme que le foie gras était connu depuis l'antiquité. Voici 5000 ans, les Égyptiens avaient déjà remarqué que le foie des oies qui se gavaient spontanément de figues s'enrobait de graisse. Ces volatiles stockaient ainsi de l'énergie pour faire face aux périodes maigres et pour accomplir leurs migrations. Les Égyptiens eurent donc l'idée de forcer leurs oies à ingurgiter des figues. Ils faisaient ensuite fondre le foie pour en extraire la graisse. Le nom du foie vient d'ailleurs du mot figue. Les anciens Grecs gavaient les oies et les canards. Plus tard, les Juifs utilisèrent la graisse du foie d'oie pour remplacer le saindoux. Depuis une époque très reculée, les Chinois gavent les canards pour obtenir une chair plus savoureuse. Le foie gras parvint en Europe à partir du Moyen-Orient. Charlemagne éprouvait dit-on un faible pour cet aliment délicat.  La fabrication du foie gras ne se développa réellement qu'après la découverte des Amériques. En effet, le maïs, ou blé d'inde, fut alors introduit dans nos contrées. Une nourriture abondante, et plus facile à se procurer que les figues, fut ainsi mise à la disposition des éleveurs. Au 17ème siècle, Toulouse et Strasbourg se disputaient le titre de capitale du foie gras. On ne tranchera pas la question. Mais on observera que la réputation de cette perle de la gastronomie prend sa source en Alsace. Des écrivains aussi divers que Alexandre Dumas père et fils, Victor Hugo, Honoré de Balzac, Jules Romain et Colette, après Montaigne, l'évoquent dans leurs écrits. 

Site internet: http://www.previnquieres.fr.fm/ 



Compolibat  (les photos sont  ici ) 

Sur la rive droite de l'Aveyron, Compolibat (413 habitants) se blottit au fond d'un cirque de coteaux verdoyants (altitude 400 m), en bordure de l'Aveyron. Le village se trouve à 18 km de Villefranche de Rouergue, 25 km de Decazeville et 40 km de Rodez. Les maisons de Compolibat s'alignent le long de la seule rue: la route départementale qui traverse les lits de l'Aveyron et de l'Alzou au moyen de deux ponts datant l'un de 1760 et l'autre de 1862. Un troisième pont, celui de Cambon, aujourd'hui rénové, fut édifié dans les années 1800 pour amener la chaux de Villeneuve pour fertiliser le Ségala. 

Au 10ème siècle, la terre (alleu) et l'église de Compolibat appartenaient à Raymond Comte de Rouergue, qui les légua en 961 au fils de la fille d'Odoin. La seigneurie fut par la suite confiée à la famille des Cardaillac. Ceux-ci occupaient probablement un petit fort, élevé sur une motte. Le prieuré dut dédié à Ste Anne puis à St Georges. En octobre 1316, Guillaume et Bernard Hugues de Cardaillac, frères, seigneurs de Privezac et de Maleville, y fondèrent un hôpital qu'il confièrent à 12 religieuses. Le 18 septembre 1432, l'hôpital fut réuni au chapitre de St Christophe. L'église (17ème siècle) possède un clocher avec quatre clochetons assez remarquable. Près du pont de l'Aveyron, on peut voir une croix sculptée de 1807, de facture naïve, qui porte sur son fût un long serpent. 

C'est probablement à Cranton que se trouvait la localité gallo romaine de Carantomargus mentionnée sur la table de Peutinger. L'ancienne voie de Rodez à Villefranche de Rouergue passait par là. Des substructions romaines furent mises à jour vers 1870 par l'abbé Cabaniols, curé de St Salvadou. 

Compolibat attire surtout les touristes en raison d'une curiosité géologique naturelle située sur son territoire, entre 440 et 460 mètres d'altitude sur près de 25 hectares: les igues, uniques dans l'Aveyron. On distingue celles de Rouffiès et celles du Py. La forêt de chênes pédonculés et de châtaigniers (ancien verger) qui couvre le ravin au-dessus du village abrite un canyon miniature, des parois rocheuses et des cheminées de fée couleur de brique. Ces aiguilles peuvent atteindre 20 mètres de haut et 4 à 5 mètres de large. Le terrain est constitué de roches sédimentaires détritiques datant de l'ère tertiaire: argiles rouges à graviers, grès argileux ou conglomératiques. 

Les roches sédimentaires détritiques proviennent de l'altération et de l'érosion de roches et de sols préexistants par les agents atmosphériques (pluie, vent, neige et glace, variations de température), suivies du transport (eau, vent) jusqu'à un lieu de dépôt (une dépression: lac ou mer) de fragments, de particules. Ce dépôt de grains hérités subit la diagenèse, c'est-à-dire un ensemble de processus de transformation conduisant à l'induration d'une roche: élimination d'eau, diminution de volume, développement d'un ciment jusqu'à obtenir une roche compacte, grès (sables) ou conglomérats (cailloutis). 

La série, dont on n'observe pas la base, est constituée d'une succession rythmique de grès argileux ou conglomératiques mal consolidés et d'argiles sableuses et caillouteuses de teinte rouge brique (due à la présence de fer oxydé: Fe3+). Des stratifications subhorizontales assez frustes soulignent des alternances irrégulières de faciès plutôt fins et de bancs grossiers, de puissance métrique et décimétrique. Les éléments, mal classés et peu façonnés, comprennent du quartz abondant et de nombreux fragments de matériel métamorphique emprunté au substratum tout proche. La taille extrêmement variable des éléments peut atteindre 20 à 30 centimètres. 

Le terrain est hétérogène, c'est-à-dire formé de roches plus ou moins dures en fonction de la quantité de quartz et de galets qu'elles contiennent (grès conglomératiques) et de roches tendres (argiles). Les eaux de ruissellement, lors des pluies violentes, et les fortes gelées hivernales attaquent sans peine les roches tendres mais elles ne réussissent pas à entamer les roches solides. De ce fait, les roches dures jouent le rôle de parapluie. Elles protègent le terrain sous elles. L'eau continue à creuser la roche tendre tout autour. Elle emporte l'argile rouge mouillée et les grains de sable vers le bas de la pente, mais elle respecte l'argile sèche qui est abritée sous le chapeau dur des conglomérats. Les débris érodés sont transportés par les eaux courantes. Un tri s'effectue. Les débris les plus fins sont transportés plus loin. Les plus gros sont déposés les premiers. D'où la présence de sable rougeâtre (ferrugineux) suivi de dépôts d'argiles, plus bas, dans le lit du ruisseau asséché l'été. 

L'érosion n'arrête jamais son travail. Elle sculpte des figures de plus en plus fines, pointues et... fragiles. Les roches tendres des basses cheminées de fée continuent donc aujourd'hui encore à être grignotées par les eaux. Les piliers deviendront de plus en plus fins à la base jusqu'à ce qu'ils s'écroulent. La durée de ce paysage fantastique est estimée à une cinquantaine d'années. 

La visite des igues s'effectue par un chemin sinueux balisé à travers bois. Ce chemin est jalonné de pancartes renseignant les visiteurs sur la nature des espèces végétales qu'ils rencontrent. 

Site internet: http://plateau-de-montbazens.com/histoire.php3?Commune=3 

A Boudes, dans le Puy-de-Dôme, la Vallée des Saints rappelle les igues de Compolibat.



Rignac  (les photos sont  ici ) 

Rignac est une bourg campagnard, chef-lieu de canton, d'un peu moins de 2000 habitants. Sa vocation est surtout agricole. Des marchés s'y tiennent régulièrement. Des activités artistiques s'y déroulent également (expositions et salons) ce qui lui vaut la visite d'artistes peintres et sculpteurs. Dans le centre de la ville, s'élève le Cheval de Fer, une sculpture moderne réalisée avec des objets de récupération soudés. 

Site internet: http://www.pays-rignacois.com/index02.htm 



Rieupeyroux  (les photos sont  ici ) 

La ville de Rieupeyroux (2157 habitants), capitale du Haut-Ségala, est située sur un plateau de 800 m d'altitude, au pied de la colline de Modulance (point culminant du Ségala à 804 m), entre les rivières du Viaur et de l'Aveyron. Cette cité médiévale portait autrefois le nom de la butte qui la surplombe, la colline de Modulance, point culminant du Ségala. Aujourd'hui chef-lieu du canton, elle possède un centre historique récemment rénové. Son économie est centrée sur l'agriculture (élevage bovin et plants de semence) et sur la filière bois (charpente et chalets en bois, menuiserie industrielle, fabriques de meubles rustiques, etc.). L'artisanat y est dynamique.  

Un peu d'histoire 
Un peu avant l'an mil, Ischanfrède, né à Peyroles, avait épousé Rixendis, l'héritière de Meudou, et possédait ainsi des biens considérables. Il vint habiter à Meudou. En 1009, il partit visiter en pèlerinage, avec la pieuse Rixendis, l'église St Martial de Limoges. (St Martial était alors en vénération à Rieupeyroux). Ischanfrède demeura 4 jours à Limoges donnant tout son temps à la prière devant le bienheureux Martial. Au moment du retour, touché par la grâce de Dieu, et rempli d'admiration par la discipline des moines, il fit donation au monastère de tous ses biens de Modulance au cas ou son fils Deusdet mourait sans lignée légitime. La Préparation de ce projet entre Ischanfrède et l'abbé Gaufredus de St Martial de Limoges se situe entre 1009 et 1018. Ischanfrède et sa femme regagnèrent leur terre de Meudou mais il tomba malade et sentant sa fin prochaine, il écrivit la convention de donation que sa femme et son fils signèrent. Ischanfrède mourut et fut enterré à l'église de Meudou. Deusdet et Rixendis assistèrent à la cérémonie. Puis, huit jours plus tard, Deusdet fut tué et enseveli auprès de son père. Dès lors, rien ne s'opposait plus à la réalisation de la promesse faite par Ischanfrède. La prise de possession du terrain donné, où devait se trouver la future église, eut lieu vers 1025-1031. L'emplacement choisi était exactement celui occupé par l'église actuelle. 

Le village était autrefois entouré de remparts (voir le plan). L'enceinte entourait les maisons groupées autour du monastère des bénédictins de St Martial de Limoges fondé en 1031. Bien que totalement détruite, elle est encore parfaitement identifiable. Elle affecte la forme d'un rectangle irrégulier, dont le grand axe est orienté est-ouest. La ville close possédait cinq portes d'accès qui étaient pour la plupart surmontées d'une tour en saillie sur les courtines. C'est à l'extrémité ouest, au bas de la pente, que se trouvait le monastère dont il ne subsiste plus que l'église fortifiée et un tronçon de muraille d'enceinte. L'église possédait une couronne de mâchicoulis du 14ème siècle encore visibles avec des archères de la même époque. En cas de siège, l'édifice religieux servait de refuge à la population. Dans la deuxième moitié du 18ème siècle, le crénelage et le parapet élevés à l'aplomb des arcs, la coursière qui faisait le tour du bâtiment furent démolis ainsi que les murailles de la bastide. 

Le point de départ pour une visite de Rieupeyroux à pied se situe à l'office de tourisme situé sous les arcades du Gitat. 

Le Gitat 
Jadis le Gitat entourait toute la petite place de ses arcades et recevait les transactions des foires et des marchés de l'époque. Les caves superposées, sur lesquelles il est bâti, constituaient des réserves de vivres et des abris sûrs en cas de siège. Seules les arcades situées du côté nord de la place subsistent. Elles abritent actuellement l'office de tourisme. 

En sortant de l'office de tourisme, traverser la place du Gitat en direction du sud. Faire environ 30 m. Sur la gauche se trouve un vestige de la légende de Gargantua. 

La légende de Gargantua 
Cette légende raconte que le géant proposa ses services au seigneur Ischanfrède pour bâtir l'église en cent jours. A la fin des travaux, Gargantua demanda une somme supérieure au prix convenu. Comme le seigneur se refusait à lui donner satisfaction et devant les invectives de la population, Gargantua décida de se venger et de détruire l'église. A la nuit tombée, il se rendit sur la montagne de Modulance et lança de gros blocs de pierre afin d'anéantir le sanctuaire. Trois d'entre elles témoignent encore de cet événement: celle de la Caminade, de l'Estanquiol et celle de l'Esplanade marquée par les doigts du géant. On dit que les habitants terrorisés, se rassemblèrent courageusement pour s'emparer de Gargantua et le tuer durant son sommeil. Tout semblait oublié, quand, plus tard, un laboureur déterra un ossement géant. Après maintes palabres, cet ossement fut apporté aux moines qui connaissaient le secret, mais ne pouvaient accepter de laisser entrer dans l'église, les restes d'un païen. Le constructeur du sanctuaire ne pouvait être, bien sûr, qu'un descendant du personnage biblique Samson. Et c'est ainsi que, par dévotion, l'omoplate du géant Gargantua, devint l'omoplate de Samson. En réalité, il s'agissait probablement d'un os de baleine rapporté des croisades ! 

Pour continuer la visite, descendre la Rue Droite en partant de la rue Saint Anthoine. 

Les maisons anciennes à colombages 
Tout le long de la Rue Droite, on peut admirer les diverses maisons à colombages où habitaient les artisans au 19ème siècle. 
A mi chemin dans la rue, on trouve sur la droite, la Fontaine du Griffoul. 

La Fontaine Gallo-Romaine du Griffoul (source jaillissante) est l'orgueil de la Rue Droite. Elle date du 14ème siècle et se trouve à l'intérieur des anciennes fortifications, au centre du vieux village. Ce n'est pas par hasard car, en cas de siège, l'eau était un élément vital, tant pour les hommes que pour les animaux. Le précieux liquide, qui vient d'une source souterraine située à proximité de faubourg de l'Hom, arrive par une canalisation de pierre. 

Prendre la ruelle qui longe la fontaine en direction du nord. Au bout de cette ruelle, se trouve la rue du Balat. 

Le Balat 
Ancien fossé des fortifications de Rieupeyroux, le Balat était une rue empierrée et poussiéreuse où les granges et les étables étaient plus nombreuses que les habitations. 

En descendant la rue du Balat, on parvient à l'église St Martial. 

L'église médiévale St Martial 
Vers 1031, les Bénédictins de Limoges commencèrent les travaux de construction d'une église provisoire, afin d'assurer les offices. L'église actuelle, en raison de son importance, n'a pu être édifiée d'un seul jet que vers la moitié du 13ème siècle (1253) comme le révèle le caractère de son style roman. 

Poursuivre la descente en passant devant le foirail, puis rejoindre, par la Porte Basse, la rue St Martial qui est également un ancien fossé des fortifications. 

La Fontaine St Martial 
Cette fontaine, qui porte le nom de l'apôtre, faisait partie de l'ancien monastère et fournit une eau ferrugineuse abondante à laquelle les pèlerins attribuent des valeurs curatives contre diverses affections, notamment contre les dermatoses. Les reliques de Saint Martial sont d'ailleurs supposées guérir l'impétigo et l'eczéma des enfants. La fête patronale continue à être célébrée à Rieupeyroux le premier dimanche de juillet. A proximité, visiter l'Arboretum, beaucoup plus récent. 

Prendre la direction de Villefranche de Rouergue et, à la sortie de Rieupeyroux, monter au panorama où l'on peut admirer la Chapelle St Jean. 

La chapelle St Jean de Modulance 
St Jean Martial, évêque et apôtre d'Aquitaine, aurait contribué à ériger le premier oratoire de Saint Jean Baptiste sur la montagne de Modulance, au service de la petite communauté chrétienne qu'il avait formé en ces lieux. En 1925, un calvaire fut érigé sur l'esplanade sud, avec 2 croix de 4 m pour y fixer le "bon et le mauvais larrons" ainsi qu'une croix de 5 m supportant le Christ. 

Voici une autre version de la légende de Gargantua telle qu'on peut la lire dans l'église: 

Il y a plus de mille ans, quand la région de Rieupeyroux s'appelait Modulance, le seigneur Ischafrède (Escaffre) avait fait voeu de bâtir une église qui serait la plus belle de la région. Le géant Gargantua, qui aimait venir dans le pays pour faire de grandes ripailles, proposa ses services pour construire l'édifice en cent jours. Le prix fut convenu, mais quand vin le jour du règlement, notre géant demanda une somme supérieure pour trois jours supplémentaires nécessaires à l'achèvement du clocher. Le seigneur Ischafrède fut catégorique: il n'aurait pas un sou de plus que prévu! Devant l'intransigeance du seigneur et les menaces des habitants, Gargantua, très en colère, décida de se venger. Pour se faire justice, il se rendit la nuit tombée sur la montagne Modulance, pour détruire l'église à l'aide de grosses pierres. Heureusement, aucun de ces projectiles ne devait atteindre l'édifice qu'il venait de construire. Il lança une première pierre qui tomba tout près de l'église, au pré de la Caminade. La deuxième pierre, qu'il avait serrée très fort, puisqu'elle garde encore l'empreinte de ses doigts, passa au dessus du clocher et chuta sur l'Esplanade. La troisième tomba dans l'étang de la Calquière "l'estanquiol". Attention, l'histoire n'est pas finie! 

Le seigneur Escaffre et les habitants craignant que le géant ne détruise leur village, décidèrent de tuer Gargantua par ruse et par surprise pendant son sommeil. Le géant fut enterré dans le plus grand secret, près du hameau de Roubis, au pied de la colline de Modulance. 
Malgré les recherches entreprises pour retrouver le géant, au pays des Ruthènes ainsi qu'au royaume de France, la consigne de garder le secret fut scrupuleusement observée. Tout semblait oublié quand, 300 ans plus tard, un laboureur de Roubis déterra un os énorme, semblable à celui d'un mammouth. Il fit part de cette découverte (pour le moins dérangeante) aux moines qui connaissaient bien le secret de Gargantua. Mais les Bénédictins ne pouvaient pas laisser entrer dans un lieu sacré l'os d'un païen. Ainsi, ils persuadèrent les habitants que cet os ne pouvait être que celui d'un descendant d'un personnage mentionné dans la sainte bible: Samson! L'os fut porté à l'église, béni dévotement et suspendu à un pilier afin que tout le monde puisse le voir, en reconnaissance des services rendus aux chrétiens de son époque. Et, depuis des siècles, sans le savoir, quand les fidèles venaient accomplir leurs dévotions, quand l'encens s'élevait vers le ciel, prières et encens allaient au passage caresser l'omoplate "lo platelo" du pauvre Gargantua que le seigneur, les moines et les habitants de Rieupeyroux avaient assassiné par action et par dévotion. 
Source du texte : Histoire et Tradition – Juliette Combelles et Paul Royal 

En sortant de l'église, ne manquez pas d'aller toucher la pierre ronde de l'Esplanade, puisqu'on peut encore l'y apercevoir. C'est la seule pierre d'origine qui subsiste de cette surprenante légende. Les habitants de Rieupeyroux sont très attachés au caractère merveilleux de ce récit où les faits historiques ont été transformés et embellis par l'imagination et la tradition populaire d'un héros de légende. 

Voici maintenant quelques explications concernant l'os (omoplate de Gargantua, épaule de Samson, os de baleine?) toujours visible dans l'église: 

Un ossement auréolé d'histoire et de légende 
Quelle signification peut bien prendre un ossement insolite dans un édifice religieux fondé au début du 11ème siècle (1025-1031) par les Bénédictins de St Martial de Limoges? La connaissance de l'histoire de Rieupeyroux nous révèle comment ce fossile est parvenu dans ce coin de terre des Ruthènes, désigné alors sous le nom de Rivo-Petroso (ruisseau pierreux). 

Lors de la 3ème croisade entreprise par Richard Coeur de Lion et Philippe Auguste (1195), Fortuné de Valette, seigneur de Rieupeyroux, partit se battre sous la bannière du roi de France. Il est parfaitement vraisemblable que cet os de baleine a été rapporté par ses compagnons et suspendu par eux à l'église St Martial, comme voeu et remerciement d'une grâce obtenue, lors de leur expédition en Terre Sainte. Du reste Monsieur Genneveaux, ancien conservateur du musée de Montpellier et savant paléontologue, avait entrepris des recherches sur les os de baleine rapportés de Terre Sainte par les Croisés. Il avait pu ainsi identifier l'omoplate de l'église St Martial comme étant une omoplate de baleine commune en Méditerranée. De son côté, Monsieur Balsan, de la Société des lettres de l'Aveyron, expert en la matière, affirmait la même chose, lui qui disposait d'un grenier rempli d'ossements.  

Ainsi, ce fossile de baleine, ayant fait l'objet de bien des curiosités et expertises, avait connu des heures de gloire dans le choeur de l'église comme ex-voto, puis suspendu à un pilier à la vue de tous les fidèles, avant de terminer son parcours dans la pénombre du portail d'entrée et la plus grande indifférence. Pourquoi ne pas faire ressortir de l'oubli cette curieuse page d'histoire laissée par nos lointains prédécesseurs lorsqu'on sait la préoccupation de l'homme de connaître ses origines. 
. 

Plan de Rieupeyroux


La Rouquette  (les photos sont  ici ) 

Nous nous sommes rendus dans ce village après avoir lu sur le Guide des vacances en Aveyron les informations suivantes: "La Rouquette. Près du village de La Bastide-Capdenac, se trouve la fontaine de Saint-Méen qui soigne les maladies de la peau." Malheureusement, sur les lieux, nul ne fut capable de nous préciser si la fontaine miraculeuse était bien située là! On nous indiqua une source d'eau non potable flanquée d'une croix. Était-ce bien la fontaine de Saint-Méen? Mystère! En tous cas, les sources légendaires sont nombreuses en Aveyron. Le Guide en mentionnait plus de vingt et ce n'était qu'un échantillon! 



Les illustrations de cette page proviennent des dépliants touristiques distribués gratuitement. En les utilisant, je pense ne faire de tort à personne. s'il en allait autrement, je les retirerais.

Sommaire              Photos 

Naviguez sur l'ensemble du site de Jean Dif: 
Accueil     Logiciels     Textes     Images     Musique