L'église se situe sur la partie sud du château flanqué
de cinq tours. Constituée de deux chapelles, elle était directement
accolée à la muraille, à l'angle sud-est. On y pénétrait
par l'intérieur du château. La chapelle haute, aujourd'hui
disparue, était dédiée à Sainte Catherine et
réservée au Commandeur (ou Grand Prieur), la chapelle basse,
dédiée à Saint Jean Baptise, était ouverte
aux villageois. Cette chapelle était constituée d'une tour
servant de sacristie, du choeur voûté d'arcs en ogive dont
les nervures reposent toujours sur des "culs de lampe" à motifs
de feuillage, et de la nef aux voûtes en arcs brisés. Le choeur
et la nef sont assimilables à une travée formant abside.
Il n'existait aucune entrée extérieure. Une ouverture derrière
l'autel, placé contre le mur et légèrement surélevé,
éclairait le fond du choeur. Une balustrade à l'antique séparait
l'autel des fidèles. Depuis l'entrée, en se tenant face au
choeur, on distingue un alignement de colonnes, quatre sur les piliers
à l'intérieur de la nef et autant à l'extérieur.
A l'origine, les deux nefs latérales n'existaient pas. On pense
qu'une arcature courait le long de la nef principale. Elle aurait été
composée d'une série d'arcades peu saillante portée
par des pilastres ou des colonnes destinées à décorer
les parties lisses du mur. On pense aussi à un ensemble d'arcs formerets
directement engagés dans les parements des murs lesquels se seraient
profilés comme des moitiés d'arcs en ogive. A partir du 13ème
siècle, ces arcs furent plutôt utilisés comme arcs
de décharge recevant la portée des remplissages des voûtes
pour alléger la structure. Les moines placèrent entre ces
arcs le tombeau d'Odon de Montaigut, connu dans la région sous le
nom de Saint Gouerand, Commandeur et Grand Prieur, mort vers 1345, qui
aurait été le premier Commandeur de l'Ordre de Malte successeur
des Templiers. Les restes de ce tombeau, qui fut plusieurs fois déménagé,
au hasard des remaniements de l'église, son gisant et une arcade
de pierre, sont visibles à gauche en entrant. Guillaume de Chalus
d'Antraigues, un autre membre de la communauté, fut également
inhumé dans l'église; sa modeste pierre tombale ornée
d'un blason "d'or à la croix engrêlée d'azur"
est aujourd'hui encastrée dans le mur d'une grange près de
l'ancienne poste.
.
Les Terriers, nous apprennent que la Commanderie fut entretenue jusqu'en 1521. Un siècle plus tard, la décadence était là. L'Ordre de Malte, en lutte contre les Turcs, manquait de moyens. Olloix se dégrada et le Commandeur s'en fut résider à l'annexe de Chaynat. Vers 1700, la majeure partie des bâtiments fut démantelée et seule la chapelle basse fut préservée ainsi que quelques murs et une tour encore en partie visible. Une chapelle, dédiée à la Vierge, fut construite en 1725, côté sud. Les multiples changement qui entraînèrent le transport d'Odon de Montaigut à son emplacement actuel eurent lieu au 19ème siècle. A la chapelle nord, côté gauche, s'ajoutèrent le clocher-porche et des bas-côtés afin de donner à l'église le traditionnel plan en croix (nef, abside côté choeur, transept barrant la nef). L'église d'Olloix devint église paroissiale en 1715, à la place de celle de Liozun, définitivement abandonnée. .
A la sortie, en levant la tête, on peut admirer les modillons, pierres sculptées de divers motifs (pomme de pin, tonnelet, visage, eau...) qui supportent la corniche de pierre évacuant les eaux pluviales. Dans le cimetière, à l'arrière de l'église, subsistent les vestiges de l'ancien mur extérieur de la chapelle basse correspondant à la hauteur actuelle du choeur. On observe dans sa structure un changement de la nature des pierres: larges et lisses en bas et plus grossières vers le haut. .
Les ordres religieux de chevalerie Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, était un ordre religieux, créé en 1070, établi à Jérusalem avant la première Croisade. Cet ordre se consacrait aux soins des pèlerins qui venaient prier au Saint Sépulcre sur le site présumé du tombeau du Christ. Ils prirent part aussi à la défense des lieux saints. Ils constituent le seul ordre ayant survécu jusqu'à nos jours sous le nom de Chevaliers de Malte. Les Templiers, ou ordre du Temple, partirent pour la première
Croisade, à l'appel du pape Urbain II en 1096. Le siège de
Jérusalem commença début juin 1096. La ville prise
aux musulmans, un royaume fut créé dont Baudouin Ier devint
le monarque. Autour de ce royaume de Jérusalem, dans les années
qui suivirent, des États francs se constituèrent au Moyen
Orient. Ils furent défendus par les Croisés pendant près
de deux siècles. A leur apogée, ces États s'étendaient
du sud de la Turquie jusqu'au golfe d'Akaba sur la mer Rouge. Les Templiers,
moines guerriers, tenaient sans doute leur nom du Temple de Jérusalem
édifié par le roi Salomon, fils du roi David, entre 970 et
931 avant notre ère pour accueillir l'Arche d'Alliance qui contenait
les lois et les commandements (ou décalogue) dictés par Dieu
(Yahvé en hébreu) à Moïse sur le Mont Sinaï.
Hommes de guerre, ils étaient chargés de l'escorte et de
la protection militaire des pèlerins. Au cours du temps, ils furent
chargés de la défense de maintes places fortes; de nombreux
fiefs tombèrent entre leurs mains; leur richesse, qui avait considérablement
augmenté, et leur implantation à travers toute la chrétienté,
les amenèrent à jouer le rôle de banquier, un rôle
périlleux dans la mesure où il devait exciter la convoitise
de rois souvent impécunieux.
L'ordre des Chevaliers Teutoniques fut fondé pendant le siège de Saint-Jean d'Acre, en 1189-1190, avec la mission de soigner les croisés germaniques. Il devint un ordre militaire en 1196. Après la perte de la Terre Sainte par les croisés, les Chevaliers Teutoniques repartirent guerroyer en Europe du nord. Le chevalier Odon, tel qu'on peut l'observer aujourd'hui, est revêtu de la tenue de croisé: cotte d'armes et cape blanche marquée de la croix de Malte sur l'épaule gauche. Ses mains nues jointes en prière ont été réparées suite à des dégradations survenues pendant de la Révolution. Au combat, elles étaient protégées par des gantelets en mailles de fer. Ses pieds sont chaussés de sorbelets, également en fer; on devine sur sa tête le bacinet, sorte de casque. Couché à ses pieds, un chien, symbole de la fidélité. L'épée des croisés, non représentée avec le gisant, mesurait en général 1 mètre de long pour un poids moyen de 2 kg. |
L'intérieur de l'église d'Olloix | Une piéta |
L'autel de la piéta | Le gisant d'Odon de Montaigut |
Une belle porte en pierre de Volvic dans la rue principale (avril 2010) | Un arbre mort sur le chemin des Varennes (avril 2010) |