200 ans avant notre ère: utilisation des premiers moulins à vent en Chine, en Perse et en Afghanistan. 7ème siècle:
apparition des moulins à vent à axe vertical en Perse, dans
les plaines arides du Seistan, à la frontière de l'Iran et
de l'Afghanistan. Le vent y souffle une grande partie de l'année
dans la même direction. Ces moulins consistaient en une roue à
aubes à axe vertical qui entraînait directement une meule.
La roue à aubes est situées au-dessus du bâtiment et
la meule était placée en-dessous sur le même axe. Ce
type de moulin à vent se répandit dans le monde arabe.
11ème et 12ème siècle: apparition des premiers moulins à vent en Europe pour pomper l'eau et moudre le grain (Grèce). Cette technique fut probablement ramenée par les croisés de retour d'Orient. Ils étaient constitués d'une solide tour ronde. Leurs ailes ressemblaient à des échelles sur lesquelles ont accrochait des toiles. Le meunier forçait ajoutait ou non de la toile en fonction de la puissance du vent, comme sur les bateaux. Le dispositif initial fut amélioré en coiffant le moulin d'un chapeau orientable. Puis on imagina le moulin-pivot, une prouesse technique, dont tout le corps des bâtiment est suspendu sur un axe central autour duquel il pivote pour se mettre dans le sens du vent. 14ème siècle: la Hollande, naguère inhospitalière, constituée de marécages et de cours d'eau boueux séparés de mer par des dunes, a été conquise par l'homme. L'énergie éolienne se développe dans ce milieu favorable. On l'emploi pour le drainage de l'eau et l'assèchement des polders. Puis l'utilisation se diversifie; les moulins à vent actionnent les scieries, les batteuses, les moulins à grains mais aussi à minerais, à poudres diverses et à sel, les moulins à huile (olives)... 17ème siècle:
des voitures éoliennes circulent sur les routes hollandaises. Elles
roulent à 30 km/h et peuvent transporter une trentaine de passagers.
19ème siècle: c'est en France l'âge d'or des moulins à vent. La suppression des droits banaux entraîne leur multiplication dans notre pays. On estime à 20000 le nombre des moulins à vent fonctionnant dans notre pays, qui est alors un pionnier européen dans ce domaine, avec la Hollande et l'Angleterre; ces moulins produisent environ 500 millions de watts de force utile. Vers 1870, le Nord-Américain Perry conçoit un aéromoteur qui connaît un grand succès dans les exploitations agricoles pour le pompage et le drainage; des milliers d'éoliennes sont installées dans les fermes des États-Unis avec leur aileron caractéristique, sorte d'appendice qui sert à l'orienter mais aussi à la freiner afin d'éviter qu'elle ne se détériore lorsque le vent est trop violent. En 1890, la première éolienne électrogène voit le jour au Danemark; il s'agit d'une roue de moulin de 1 à 3 m de diamètre, dotée de 100 à 150 ailettes, qui entraîne une pompe à piston, par l'intermédiaire d'un vilebrequin; l'ensemble moteur est couplé à un générateur d'électricité. 20ème siècle:
des dizaines de milliers de moulins à vent fonctionnent au Danemark
et aux États-Unis pour pomper l'eau et produire de l'électricité.
En 1927, le Français G. Darrieus brevette une éolienne munie
d'un rotor bipale à axe vertical de 20m de haut et de 10000 watts
de puissance. Le développement technique des éoliennes emprunte
beaucoup à l'aviation. Les tours en treillis, d'abord utilisées,
tendent à disparaître. Plusieurs dispositifs, comme les éoliennes
à axe vertical, sont testés et améliorés mais
les énergies naturelles on tendance à être abandonnées
au profit des énergies fossiles. En 1957, cependant, une éolienne
est raccordée au secteur sur les hauteurs d'Alger (Dély-Ibrahim).
De 1955 à 1963, une éolienne expérimentale est en
service à Nogent-le-Roi, dans la Beauce et deux autres sont testées
à Saint-Rémy-des-Landes, dans la Manche, pour le compte d'EDF.
Dans les années 1970 et ultérieures, enfin, on assiste à
un regain d'intérêt pour l'énergie éolienne,
parallèlement à la hausse du prix du pétrole.
21ème siècle: en 2005, en France, avec 700 aérogénérateurs, on produit à nouveau autant de force utile qu'au 19ème La quasi totalité des dispositifs installés sont des éoliennes à axe vertical qui, comme un petit avion immobile, suspendu dans le ciel, laisse tourner ses ailes profilées comme celle d'un aéronef. Un système de pas variable automatique ajuste la rotation à la vitesse des vents. Une directive européenne dispose que 21% de l'énergie consommée au niveau de l'Union doit être renouvelable dès 2010. Cette énergie renouvelable sera en grand partie éolienne. On pouvait cependant se montrer sceptique sur la possibilité d'atteindre un tel objectif compte tenu, notamment, du goulot détranglement que constituait la fabrication des éoliennes, les entreprises s'y adonnant ayant leurs carnets de commande saturés. La première loi du Grenelle de l'environnement a fixé depuis un objectif de 23% de la consommation énergétique française provenant de ressources renouvelables en 2020; l'éolien devrait contribuer à cet objectif à hauteur de 25000 mégawatts (19000 sur terre, 6000 en mer), soit 10% de la production nationale d'électricité. |