Entre papillons et phalènes, on distingue quatre différences essentielles. A une ou deux exceptions près, les papillons volent de jour, alors que les phalènes volent la nuit. Alors que les papillons se reposent généralement les ailes tendues à la verticale, les phalènes replient leurs ailes le long de leur corps. Les antennes du papillon se terminent presque toujours en tête d'épingle, tandis que celles du phalène, comparables à un cheveu ou une plume, finissent par un point. Enfin, le corps du papillon est normalement fin et petit par rapport à ses ailes, tandis que celui du phalène est plus large et dodu. 

La plus grande erreur commise à propos du papillon concerne sa durée de vie. On a tendance à croire, qu'elle ne dépasse pas un jour ou deux. C'est faux. Presque tous les papillons vivent plusieurs semaines, sauf les "Tigre" et "Corneille", qui eux peuvent atteindre de neuf mois à un an. 

Presque tous les papillons, comme les coléoptères et les abeilles, se nourrissent du nectar de fleurs. N'ayant pas vraiment de bouche, un papillon suce le nectar avec sa trompe. Au contraire de l'abeille, qui peut piquer, un papillon dispose d'autres moyens de défense, dont plusieurs sont vraiment remarquables. Par exemple, certains papillons sont venimeux. Si un oiseau attaque et mange un de ces papillons, l'oiseau tombe malade et il guérit ou meurt. Si l'oiseau survit, la mésaventure lui servira de leçon et il reconnaîtra à l'avenir les couleurs du papillon qu'il évitera de manger. D'autres papillons, qui ne sont pas toxiques, imitent la couleur, la forme et le dessin des ailes de leurs cousins venimeux. De cette manière, un papillon comestible a peu de chance de se retrouver dans le bec d'un oiseau. Si ce mode de défense ne suffit pas, un papillon peut compter sur son incroyable habileté à voler (grâce à ses quatre ailes - l'oiseau n'en a que deux) et sur son champ de vision. La forme de son oeil étant hémisphérique, un papillon peut voir devant, derrière, dessus, dessous, et sur les côtés tout à la fois. Un oiseau potentiellement dangereux est vite détecté. Le papillon compte alors sur sa rapidité et sa manière de voler pour s'enfuir.  Les courtes virevoltes, les changements soudain de direction suffisent à décourager un assaillant balourd. 

Les oiseaux et les papillons ont cependant des points communs. Le plus intéressant est la capacité et le désir de certaines espèces d'émigrer vers des pays lointains. Comme les oiseaux, certains papillons émigrent en masse à travers les continents et même, dans certains cas, traversent les océans. Les experts n'arrivent pas à expliquer comment une créature si délicate - un papillon vivant sur terre et volant pendant le jour - trouve le moyen de se reposer la nuit au cours d'un voyage transocéanique. 

Le cycle de vie du papillon est fascinant. La femelle sélectionne la nourriture ou la plante de son choix (en rapport avec son espèce, chaque papillon ayant sa plante hôte). Sur les feuilles ou les tiges de la plante sélectionnée, elle pond un minimum de 300 oeufs. Ceux qui éclosent deviennent des chenilles qui passent la plus grande partie de leur vie à mâcher goulûment le feuillage de la plante hôte. Dès que la chenille atteint un certain âge et sa taille normale, elle cesse de manger et commence à construire sa chrysalide. Elle enroule un cocon tout autour de son corps et subit une métamorphose remarquable. Elle perd sa bouche, deux grandes antennes se développent, deux yeux complexes dotés d'une vue complète des couleurs apparaissent. Elle change ses seize petites pattes contre six longues pattes articulées et développe quatre coussinets spongieux qui deviendront les ailes. 

Toutes ces transformations achevées, le papillon peut enfin émerger de sa chrysalide et commencer une autre vie. Son corps est un peu aplati et fripé. Après quelques minutes, un fluide coule à l'intérieur de ses coussinets, les pompant et les déployant pour en faire quatre ailes parfaites. C'est enfin un papillon achevé animé par un seul but: trouver un partenaire du sexe opposé pour recommencer son miraculeux cycle de vie. 

Voici quelques renseignements complémentaires relatifs à des papillons d'Australie tirés d'un ouvrage publié dans les années 1970.  

Un papillon australien a su résister aux fourmis les plus voraces, c'est le danaus. Il s'est rendu puant, d'un goût à vomir et venimeux, bref immangeable! Tellement que sa chenille, au lieu de se cacher, se met en valeur en arborant des couleurs voyantes et, si un prédateur ignore le message, elle agite deux excroissances qui la surmonte de manière menaçante. Les chrysalides de ce papillon sont elles aussi vivement colorées. L'adulte est marbré de rouge orangé et de dessins noirs qui se voient de loin. Ce sont de grands voyageurs qui ont dû venir soit d'Asie, soit d'Amérique du Sud.   
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Agarista agricola

Delyas harpalice	Letho stacyi
Longicella mollis decipiens	Synemon sophia
Taenaris domitilla	Papillo weiskei

Le monarque, un papillon du Mexique, entreprend de longues migrations, qui durent plus d'une vie, pour gagner l'endroit où il vient recouvrir massivement les pins d'un chatoyant manteau qui constitue une des merveilles de la nature. Le mystère de la transmission, de génération en génération, de la connaissance du chemin à suivre pour accomplir ce long périple n'a jamais été éclairci. La chenille se nourrit de plantes toxiques afin de devenir non comestible pour dissuader d'éventuels prédateurs.