On trouve en Australie une multitude d'insectes qui, malgré leurs prédateurs, ne cessent de se développer et d'envahir le pays au point de menacer les zones de colonisation. 

Parmi ces insectes, il convient faire une place à part à ceux qui font preuve d'un comportement laissant soupçonner l'existence d'une intelligence non humaine. Les termites sont de ceux-là. Les termites-boussoles de la région de Darwin ne cessent d'intéresser les chercheurs. Leurs imposantes constructions, murailles brunâtres, extrêmement dures, de trois à quatre mètres de long, sur un de large à la base, et de trois à quatre de mètres de haut, se dressent comme des remparts sur le sol désertique de la  terre d'Arnhem. Elles présentent la particularité d'être toutes orientées nord-sud sur leur grand axe, les faces regardant donc l'est et l'ouest. La rigueur de cette loi architecturale interpelle évidemment, d'autant que des savants australiens ont découvert, qu'entre des termitières distantes, une compensation d'orientation semble compenser la différence en degrés des méridiens de chaque lieu considéré. On a pensé que cette précision dans l'orientation pouvait répondre à des besoins climatiques; on suppose qu'elle viserait à éviter d'exposer les murailles extérieures à une trop forte exposition aux rayons solaires ou à les soustraire aux vents dominants qui dessèchent leurs parois. D'autres chercheurs ont émis l'hypothèse que les termites australiennes seraient plus sensibles que les autres insectes aux courants telluriques et à toutes les formes de magnétisme, particulièrement fortes dans ces régions dont l'atmosphère ne filtre qu'incomplètement les rayonnements de l'espace. Aucune théorie ne s'est révélée jusqu'à présent probante. On se contentera de remarquer que, rapportée à la taille humaine comparativement à celle des insectes, les termitières représentent des constructions de 3 km de haut sur 5 km de long, pourvues de climatisation, de réservoirs d'eau, de greniers, de celliers... tout cela édifié avec les moyen dont disposent les termites, c'est-à-dire à peu près rien! L'expansion des termites menace évidemment les constructions humaines mais aussi les forêts d'eucalyptus.

Sur la steppe sèche d'Australie on trouve aussi de nombreuses fourmis. Les fourmis bondissantes, ou Bull-dogs, possèdent de longues mandibules, robustes et manoeuvrables, plus puissantes que celles des genres militaires. Elles s'en prennent aux hommes et, en quelques instants, elles déchirent la peau, ensanglantent les parties du corps exposées et lacèrent les vêtements. On raconte que, pendant la seconde guerre mondiale, elles auraient tué et dévoré des aviateurs abattus qui se seraient malencontreusement mis à l'abri du soleil à l'ombre d'une fourmilière! On les appelle fourmis bondissantes parce qu'elles progressent par bonds de plusieurs centimètres. Elles font partie de la famille la plus primitive des fourmis, celle des ponéridés, bien représentée en Australie. Très actives, leurs moeurs sont plus rudes que celles des fourmis européennes. La reine y est largement moins protégée et, au sein même de la fourmilière, la lutte pour la vie est intense. Lorsqu'elles pénètrent dans une autre fourmilière, selon une tactique élaborée, elles s'emparent de prisonniers qui sont tués pour nourrir leurs larves. La violence mise en oeuvre par ces insectes est rarement rencontrée dans le règne animal. Si elles venaient à être introduites en Europe, elles ne feraient vraisemblablement qu'une bouchée de nos petites fourmis presque civilisées et nous devrions ensuite nous défendre contre elles!

Parmi les mouches, il faut citer la mouche à fruit du Queensland. Minuscule et charmante avec ses reflets bleu acier, elle a détruit beaucoup de vergers. Heureusement, de nombreux prédateurs, notamment les araignées, limitent sa prolifération.