Point clef entre l'Auvergne, le Forez et le
Bourbonnais, le château de Montgilbert est construit par les
Saint-Gérand, vassaux des sires de Bourbon, qui viennent d'enlever
Billy à l'Auvergne, sur l'ancienne paroisse
de Cheval-Rigon, vers 1250, sous le règne de Saint-Louis. Sa vocation
est essentiellement militaire.
Vers 1280, il est acheté par les Aycelin
de Montaigu-Listenois, de riches bourgeois auvergnats, qui s'anobliront
par la suite. Gilles II en rend aveu en 1334. Par mariage, le château
passe aux de Vienne. Mais, de 1434 à 1439, pendant la
guerre de Cent Ans, il est confisqué au profit de Rodrigue de Vilandrando,
mercenaire espagnol à la solde du roi Charles VII, qui sème
la terreur dans le Bourbonnais; cet étranger est marié à
la demi-soeur de Charles 1er de Bourbon, son débiteur. Des modifications
importantes (bastion, enceinte extérieure... ) sont alors effectuées.
En 1439, la famille de Vienne retrouve ses terres auxquelles se rattachent
les droits seigneuriaux de Cheval-Rigon et de Soule. En 1537, le fief est
transmis à Jean de La Baume de Montrevel, époux de Françoise
de Vienne puis à Gaspard de Saulx-Tavannes qui épouse Françoise
de la Baume de Montrevel. Saulx-Tavannes, maréchal de France, est
l'âme de la Ligue en Bourgogne. Des son petit--fils, Jean, sort la
lignée des barons de Montgilbert et du Mayet, laquelle prend fin
avec le premier maire du Mayet-de-Montagne, Jean-Louis d'Eyssat Duprat.
Pendant la Renaissance, Montgilbert est de
moins en moins un lieu de résidence pour ses propriétaires,
les Saulx-Tavannes. Les guerres de religion ensanglantent le pays, et le
Bourbonnais est définitivement rattaché à la France.
Montgilbert perd alors tout intérêt militaire.
Sous Louis XIV, les propriétaires habitent
à la cour. Certaines parties du château sont abandonnées
et la ruine commence. Vers 1770, le dernier héritier,
Jean Baptiste Bravard d'Eyssat Duprat, revient à Montgilbert
avec sa mère qui, pour l'obliger à quitter ce château
démodé, fait décheviller la toiture.
En 1793, le château est confisqué
puis vendu comme bien national. Au 19ème siècle,
il sert de carrière de pierres aux habitants des alentours, ce qui
accélère sa ruine.
La famille Delacour hérite enfin du
domaine dont elle est toujours propriétaire. Les premiers travaux
de consolidation commencent en 1973. Une association de bénévoles
est créée l'année suivante afin de les poursuivre. |