Dominant la rive droite de l'Allier,
l'éminence rocheuse de Billy constituait une place stratégique
importante sur le tracé de l'ancienne voie romaine allant de Varennes
à Clermont. Aussi fut-elle fortifiée à une époque
fort ancienne et, aujourd'hui encore, groupée en couronne autour
de ses courtines, les maisons du bourg et les vieilles demeures alentours
rendent hommage à sa puissance tutélaire.
Il est difficile de dire si cette
forteresse, construite par les seigneurs d'Auvergne qui la cédèrent
ensuite à ceux du duché du Bourbonnais, est auvergnate ou
bourbonnaise puisqu'elle s'élevait à la limite des deux provinces.
Quoi qu'il en soit, en 1242, le sire de Bourbon, fit du château de
Billy la plus vaste châtellenie de son duché. Enceinte fortifiée
hexagonale, cette imposante construction n'a rien perdu de sa puissance,
malgré les dégradations.
Une promenade aménagée
sur la courtine sud offre un beau panorama, de la vallée de l'Allier
aux monts Dôme; on découvre un assommoir, ouverture destinée
à la projection de grosses pierres sur les assaillants (ces projectiles
étant plus économiques et produisant autant d'effet que l'huile
bouillante, on réservait judicieusement l'huile pour la salade!);
en contrebas, dans le village, on aperçoit la maison où le
châtelain habita lorsqu'il prit la décision d'abandonner le
château, devenu trop peu confortable pour les goûts de l'époque;
à l'horizon s'élève une colline sur laquelle se dressaient
les potences où l'on pendait les condamnés par la justice
seigneuriale, à la vue de tous, afin de donner à ceux qui
seraient tentés de les imiter l'occasion de méditer sur le
sort qui les attendait. |