La forteresse de Polignac
 
La visite du site 
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Plan de la forteresse de Polignac
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La montée au château depuis le village permet de se rendre compte de la puissance défensive du site. L'accès était protégé autrefois par une succession de 6 portes fortifiées dont 4 ont disparu. La 5ème porte, qui a été conservée, est constituée d'un vantail en bois surmonté d'un arc brisé. Elle est dotée d'un système défensif classique au Moyen Âge, précédé d'un fossé sec enjambé par un pont-levis. Au-dessus de la porte, l'assommoir servait à jeter des projectiles sur les assaillants. De hautes meurtrières permettaient de tirer des flèches. 

Entre la 5ème et la 6ème porte, une petite cour servait de souricière. L'ennemi qui réussissait à pénétrer jusque là y était décimé par le tir des soldats postés tout autour. La 6ème porte est protégée par deux canonnières latérales, ouvertures adaptées aux armes à feu de l'époque (arquebuses). 

En franchissant la 6ème porte, on accède à la basse-cour. On s'y trouve en face de l'ancien corps de garde et d'une tour un peu plus loin. Les ouvertures de ces éléments plongeaient sur le chemin d'accès en contrebas. Au 19ème siècle, le corps de garde fut transformé en grange et la tour en étable. 

La visite se poursuit le long des remparts. Ceux-ci possèdent plusieurs meurtrières adaptées pour l'artillerie à l'époque des guerres de religion. A l'origine, les remparts étaient plus élevés qu'actuellement par rapport à la plate-forme. Le niveau du terrain a été relevé par des apports de terre et des remblais de démolition des anciens bâtiments pour la mise en culture de l'espace. On passe à l'emplacement d'un ancien moulin à vent où se trouve des morceaux de meule. De l'autre côté de la vallée, on aperçoit le manoir du Collet où les Polignac avaient installé un péage au Moyen-Âge pour prélever un droit sur les pèlerins se rendant au Puy. 
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Le Collet
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Un peu plus loin, se trouve la citerne pour l'arrosage qui recevait les eaux de pluie essentielle pour la survie car il n'y avait ni source ni ruisseau sur le rocher. Cette citerne est entourée par une barrière. Au bord de la falaise, contre l'enceinte, les ruines fouillées en 2007 correspondent probablement à un atelier monétaire, les vicomte de Polignac, comme l'évêque du Puy, ayant le privilège de battre monnaie. Plus loin, sur la gauche, en revenant en direction du donjon, on aperçoit à droite d'autres ruines où l'on distingue une forme circulaire correspondant à un four à pain. Il y a aussi des ateliers de fabrication d'armes, une forge et une cuisine ainsi que les vestiges de magasins sur trois niveaux. 
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La citerne pour l'arrosage
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En retrait par rapport aux constructions qui se trouvent sur les remparts, se trouve l'emplacement de l'ancienne chapelle castrale. De cette église romane du 11ème siècle, il ne reste pas grand chose. Le bas de ses murs a été dégagé par les fouilles de 1847. Derrière le chevet de cette chapelle, entre elle et les constructions sur les remparts, se trouve le cimetière. Il est constitué de plusieurs tombes de tailles diverses creusées dans le roc. Fouillées à la fin du 19ème siècle, elles ont délivré les ossements des Polignac enterrés là jusqu'en 1289. 
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Des tombes derrière le chevet de la chapelle
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En face de la chapelle s'élevait le palais roman, première résidence seigneuriale remontant au 12ème siècle. Plusieurs fois remanié, ce palais comporte des éléments de styles composite, roman, gothique et renaissance. il fut utilisé pendant 5 siècles. 

La cour d'honneur était probablement fermée au Moyen-Âge au Sud-Ouest par une porte. Elle était bordée à l'Ouest par le palais roman, au Nord par la salle de jeux, à l'Est par le palais de la vicomté. Au centre de cette cour le "puits de l'abîme" descend jusqu'à une profondeur de 83,5 m; son diamètre mesure 3,5 m. Une citerne plus petite, appelée "puits de l'oracle" est à côté; cette citerne, profonde de 6 m, débouche dans une pièce carrée de 7 m de côté. Des photos commentées collées sur un panneau invitent le visiteur à pénétrer à l'intérieur de ce second puits qui apparaît, en première analyse, comme relativement homogène et attribuable au Moyen-Âge, à en juger par la série d'arcatures qui divise la pièce carrée en deux vaisseaux voûtés en berceau brisé séparés par des piliers soutenant la voûte. Il est intéressant de noter l'ancienneté de cette citerne et son état de conservation. Elle tient son nom d'une légende qui la présente comme un vestige d'un temple antique dédié à Apollon, où l'on aurait consulté l'oracle. Un enduit de tuileau, mélange de chaux et de fragments de terres cuites (briques et tuiles), recouvre une partie des murs. Un système perfectionné de canalisation en pierre y aboutissait. Des déversoirs occupent en effet chacun des angles des deux vaisseaux de la voûte, témoignant du réseau probablement complexe qui servait à l'alimenter. Ce dispositif  permet de supposer que des aménagements hydrauliques reliaient ce réservoir aux différents bâtiments entourant la cour d'honneur. Les eaux de pluie ruisselant des toitures devaient être recueillies et canalisée vers la citerne. Celle-ci pouvait contenir plus de 200000 litres d'eau. 
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L'intérieur du "puits de l'oracle"
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Le palais de la vicomté correspond à la deuxième résidence de la forteresse. Il fut bâti de la fin du 15ème siècle au début du 16ème, sur le rempart de l'Est. Ce palais se composait d'un corps de logis rectangulaire encadré par deux tours. Au rez-de-chaussée se trouvait la cuisine voûtée et la boulangerie. 

Le donjon, au Nord de la cour d'honneur, fut construit entre 1385 et 1421 pour se défendre contre les Anglais et les routiers pendant la Guerre de Cent ans. Il symbolisait aussi la puissance des Polignac. Il comporte cinq niveaux intérieurs aujourd'hui disparus et une terrasse au sommet. Les étages étaient autrefois confortables et finement décorés de lambris peints. Une tourelle d'escalier de 141 marches conduit à la terrasse couronnée de créneaux et de mâchicoulis. La salle basse est aujourd'hui un petit musée où sont entreposés des vestiges lapidaires dont le "masque d'Apollon" qui se rattache à la légende du "puits de l'oracle".  
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Les vestiges du palais roman
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Voici quelques notes concernant cette légende. Pendant l'Antiquité, le rocher de Polignac aurait été un lieu de culte consacré à Apollon, dieu des oracles, capable de prédire l'avenir. Une mise en scène était alors organisée par les prêtres de cette divinité. Après avoir interrogé les pèlerins en bas du rocher, les prêtres empruntaient un passage souterrain qui menait au fond du "puits de l'abîme". Là, grâce aux qualités acoustiques de celui-ci, ils criaient les questions dont ils avaient pris connaissance et se faisaient entendre par leurs complices en haut du puits. Dans un petit temple, se trouvait le masque d'Apollon, scellé sur le devant du "puits de l'oracle". Les prêtres descendaient derrière le masque jusqu'à la salle souterraine, où ils préparaient les réponses aux questions et allumaient un feu pour faire bouillir de l'eau dont la fumée et les vapeurs montaient du puits et remplissaient le temple d'une brume mystérieuse. A l'arrivée des visiteurs, après la pénible ascension du rocher, les prêtres commençaient à dévoiler leurs prédictions dont l'écho était amplifié par le profond conduit du puits. Les pèlerins crédules étaient  certainement saisis de crainte religieuse en entendant la voix caverneuse sortant de la bouche de l'oracle dans l'atmosphère ténébreuse du temple envahi de vapeur. Mais tout ceci n'est évidemment qu'une fable le soi-disant "masque d'Apollon" ayant été trouvé dans les environs. 
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Le "masque d'Apollon"
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Au premier étage du donjon, les aménagements intérieurs sont encore partiellement visibles, notamment les cheminées gothiques, trois niveaux de planchers et les sièges dans l'embrasement des fenêtres. Cet étage est consacré à une exposition sur la famille de Polignac et ses fondations. 

De la terrasse du donjon, on jouit d'une vue superbe sur les ruines et sur le paysage alentour, monts du Velay, ville du Puy, mont Mézenc, massif du Meygal, vallée de la Borne et de la Loire,  mont Bar, Allègre... 
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La tour de la Géhenne
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Après être redescendu, on tourne à gauche pour prendre le chemin de ronde qui conduit à la tour de la Géhenne. Cette tour, qui s'intégrait dans le système défensif de la forteresse, servait aussi autrefois de prison. Son premier niveau est constitué d'une salle voûtée avec un passage pour accéder à la terrasse supérieure dont les créneaux ont été restaurés. On remarquera les latrines. 

Un diaporama accessible ci-dessous permet de faire virtuellement  cette visite.


Le château de Polignac          L'histoire du château         Le diaporama

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