Le village de Chalus, perché sur un éperon basaltique, offre un superbe panorama sur la plaine qu'il surplombe. Il s'est développé sous la protection de l'imposant château médiéval qui le domine. En forme de fer à cheval, le bourg enserre la colline, à l'exception du versant nord, moins ensoleillé et très escarpé. Les maisons s'élèvent en haut des pentes bien exposées de la butte, où des vignes sont encore cultivées, à côté des vergers, des champs et des prés. La présence d'un premier château, appartenant à la famille de Chalus, est attestée à la fin du 10ème siècle. Au siècle suivante, une forteresse imposante y surveillait la plaine du Lembron. Les seigneuries voisines de Boudes et de Sansac en dépendaient et les trois sites relevaient des Dauphins d'Auvergne. Le corps de bâtiment actuel regroupe en fait un ensemble fortifié comprenant deux castels. Celui du nord était à l'origine un donjon quadrangulaire entouré d'une enceinte crénelée; il a été profondément remanié à l'époque moderne. Celui du sud était composé d'un donjon circulaire roman et d'un corps de logis, dont on peut encore voir les fenêtres à meneaux et deux échauguettes. L'église Sainte-Foy, accolée au château, correspond à l'ancienne chapelle castrale. Elle date de l'époque romane mais a subi des modifications ultérieures. Au pied de la butte se trouve une seconde église, aujourd'hui isolée au milieu des champs: il s'agit de Sainte-Madeleine, église initiale du village. Bâtie en arkose et en basalte, ce lieu de culte roman comporte une nef à deux travées couvertes en berceau brisé et un chevet plat. Deux chapelles voûtées d'ogives lui ont été adjointes postérieurement. Ancien village vigneron, Chalus conserve en
ses murs plusieurs maisons à l'architecture traditionnelle qui portent
témoignage de cette activité autrefois majeure. Sur la place
du château, on découvre trois petites demeures identiques,
accolées les unes aux autres; les journaliers vignerons y logeaient
naguère. Comme à Boudes
et Villeneuve-Lembron, les génoises
qui soulignent les toits forment parfois de douces courbes dites "en bicorne"
ou en "chapeau de gendarme".
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