En 1994, une mission franco-chinoise découvre
la cité ensevelie de Djoumboulak Koum (ou Djumbulak Kum, "Les sables
ronds"), dans le désert du Taklamakan. Cette cité, qui remonterait
au milieu du 1er millénaire avant notre ère, était
un établissement fortifié d'une dizaine d'hectares qui s'inscrivait
dans une zone de peuplement assez dense, dans la vallée du fleuve
Keryia lequel se perd aujourd'hui dans les sables. On y a trouvé
des vestiges d'une activité agricole sédentaire ainsi que
de riches nécropoles. Le rempart, plusieurs fois remanié,
était une construction massive de 2 à 4 m de hauteur et de
4 à 5 m d'épaisseur; constitué d'argile armée
et d'un parement de grandes briques crues, il était renforcé
au sommet par des piquets de bois enserrant des fascines de tamaris et
délimitant par endroits un chemin de ronde; son édification
a certainement mobilisé d'énormes moyens; le mode de
construction est différent des techniques chinoises de la
terre damée et laisse supposer une influence centrasiatique. La
porte sud de la cité, qui occupait l'extrémité d'une
butte de 1 160 m, est le point culminant du site. Un passage couvert flanqué
d'un bastion traversait le rempart. Il était fermé par un
vantail dont subsistait le battant en bois. Des silos à grains maçonnés
en terre crue ont également été mis à jour.
Les gravures d'animaux remarquées sur des objets (loups, cerfs...)
laissent supposer la présence dans les environs à cette époque
d'une flore et d'une faune relativement abondante. On pense que l'endroit
était déjà peuplé avant l'existence de la cité. |