Djakarta
Échoppes en plein air. Un coiffeur officie sur le trottoir de terre battue. Quelqu'un dort, couché à même le sol, à côté. Un jeune homme, à qui nous demandions notre chemin, a tenté de nous perdre. On devine dans quelle intention. Heureusement, une tierce personne est intervenue pour nous remettre dans le bon chemin. Les maisons cossues sont entourées de murs crénelés de barbelés. Une dizaine d'heures à passer dans le train qui va nous emmener
à Jokjakarta, au centre de Java. Chaleur étouffante. Je quitte
ma chemise pour la faire sécher. Confort relatif des banquettes
de bois, même en première classe. Les places sont numérotées
et réservées. On ne peut en changer. A chaque gare, des marchands
ambulants montent pour descendre à la gare suivante. Ils vendent
de la boisson, des victuailles et... des colognettes! La nuit venue, les
passagers déplient leur journal et se couchent dessus, dans les
travées, entre les banquettes.
Jokjakarta A la gare de Jokjakarta, une nuée de carrioles tirées par des ânes attendent les passagers. Ce sont des taxis. Mais le moyen de transport le plus courant est le cyclo-pousse. Il faut négocier le prix de la course. L'offre est abondante. On retient le moins disant. Nous prenons quelques heures de repos dans un hôtel de propreté douteuse. Le lit est une sorte de coffre de ciment sur lequel on a mis un maigre matelas. Dans la cour, l'égout des sanitaires est à ciel ouvert. Dix-sept heures d'autobus pour aller de Jokjakarta à l'embarcadère où nous prendrons le traversier pour Bali. Dix-sept heures en position foetale, les genoux touchant le menton, car cet autobus javanais n'était pas au gabarit européen et il m'était impossible d'allonger mes longues jambes de visage pâle. Bien sûr, pas de climatisation. Mais une assurance-vie comprise dans le prix du billet. La valeur de la vie humaine: dix centimes! De quoi payer l'allumette pour brûler le corps, en cas d'accident mortel! |
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