Sur les premiers contreforts des monts du
Forez, jouissant d'un panorama exceptionnel sur les monts d'Auvergne et
dominant les plaines de Dore et de Limagne, Vollore, imposante masse de
granit blond des XVème et XVIIème siècles au fier
donjon roman, fut réputée imprenable dès le VIème
siècle (Grégoire de Tours en relate le siège par Thierry,
fils de Clovis, en 532).
Très caractéristique de l'architecture
auvergnate, ce château fut successivement place forte des seigneurs
de Vollore, de Thiers, de Chazeron et de Montmorin qui, l'ayant restauré
au XVIIème siècle après un terrible incendie, le garderont
jusqu'en 1801. Depuis lors, transmis par héritage jusqu'à
nos jours, Vollore fut de nouveau relevé de la ruine et restauré
par les Dumas, les Pusy-la-Fayette et leur petite fille, actuelle propriétaire,
descendante au 5ème degré de George-Washington de La Fayette,
unique fils du général. Le château actuel n'occupe
plus qu'une partie de l'espace sur lequel s'élevait la demeure ancienne.
A la suite de l'incendie, tout ne fut pas reconstruit et les ruines servirent
même un moment de carrière de pierres.
Le site et le panorama sont remarquables:
joli parc en terrasse, vastes appartements à la décoration
raffinée, rares collections de souvenirs de La Fayette et de la
Guerre d'indépendance américaine.
Des possibilités d'hébergement
sont offertes aux visiteurs.
Une légende
Un jeune seigneur de Vollore fut marié
par ses parents à une damoiselle du voisinage. Cette union, arrangée
par les familles, ne convenait nullement aux deux nouveaux époux
dont le coeur était engagé ailleurs. A peine la noce achevée,
une nouvelle croisade eut lieu et le marié s'en fut en Terre sainte
pour tenter de délivrer le tombeau du Christ. Dans ces contrées
lointaines et barbares, il contracta la lèpre qui le défigura
et il revint méconnaissable au lieu de sa naissance. Son épouse
refusa de le reconnaître et il dut se réfugier dans un hospice
où il reçut les soins dévoués d'une religieuse
voilée qui refusa constamment de décliner son identité.
Le seigneur, sentant venir sa fin, appela auprès de lui l'enfant
qu'il avait eu de son épouse. Il demanda à celui-ci de convaincre
sa bienfaitrice de lever son voile. Cette dernière céda aux
instances du jouvenceau et le seigneur reconnut alors celle qu'il avait
aimé autrefois et dont il avait été à jamais
séparé par son mariage. Sa mort survint peu après
et son fils, afin de le venger, fit enfermer sa mère dans un cachot,
sous la salle de garde du château. Elle y resta recluse jusqu'à
sa mort et depuis, par temps d'orage, on prétend qu'elle est condamnée
à errer pour l'éternité dans les couloirs de la demeure. |