Plauzat 

(Entre Clermont-Ferrand et Champeix)  
 
Le château de Plauzat dominait la bourgade de ce nom. Joachim Charles Laure de Montagu, vicomte de Beaune, comte d’Alps, marquis de Bouzols, né le 18 août 1734, en fut le dernier seigneur. Petit-fils du maréchal de Berwick, il avait embrassé tout naturellement la carrière militaire. Colonel au régiment des grenadiers de France, il prit par la suite le commandement du régiment de Bretagne-infanterie, parvint au grade de brigadier des armées du roi et succéda à son père dans la charge de lieutenant général au gouvernement de la Basse- Auvergne et pays de Combrailles. Il avait épousé, le 3 mars 1760, une dame du palais de la Reine, Marie-Hélène-Charlotte Caillebot de la Salle, dont il eut un fils. Il émigra, ainsi que son fils et sa bru, la marquise de Montagu, soeur de Mme de Lafayette. Madame de Montagu habita Paris ou le château de Plauzat jusqu'à son émigration. Plauzat connut une période agitée sous la Révolution et une émeute y eut même lieu contre les acquéreurs de biens nationaux.

En 1797, le château était revenu à Pierre-Joseph de Lavillatte, par suite de son mariage avec Jeanne Pélissier de Vassal et d'accords de famille. Lavillatte, rentré d'émigration, fut arrêté et condamné à mort. Il échappa à son sort grâce au dévouement de son fils. Ce dernier, couvert d'une vaste houppelande et dûment grimé, rendit visite à son père la veille de son exécution. Les deux hommes échangèrent leurs vêtements dans un cabinet de la prison, non sans quelques réticences du père, et ce dernier, engoncé dans la houppelande, un mouchoir sur le visage, feignant un immense chagrin, franchit les guichets au nez et à la barbe de ses gardiens. Le fils, un moment inquiété, fut gracié par Barras.  

Le château était une grande bâtisse dont les parties anciennes abritèrent les jeunes années de Guérin de Montagu qui s'illustra à Damiette en 1219 et dont on voyait le portrait dans la grande salle. Trois tours d'inégale grandeur reliaient entre eux les différents corps de bâtiment. Pendant les Guerres de Religion, Plauzat prit partie pour la Ligue. Les troubles qui suivirent la Révolution ruinèrent définitivement son château dont il ne reste aujourd'hui que les murailles à titre de souvenir. 
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Plauzat, ancien village vigneron, possède un musée consacré à cette activité. On peut aussi voir dans le village une belle Fontaine aux Lions, auprès de l'église, ainsi que d'anciennes fontaines en pierre de Volvic remises en eau. 
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"Mais je dois un moment à Plauzat m'arrêter.
Plauzat, tout près, bornant cette plaine admirable,
Renfermoit dans son sein un château remarquable;
Jadis il élevoit ses superbes créneaux,
Qui rappeloient les temps des antiques vassaux:
La fureur des partis renversa ses murailles,
Prélude avant-coureur du meurtre et des batailles.
C'est là que vous viviez autrefois, Montagus;
Vos jardins sont détruits et vos toits abattus :
Tristes suites, hélas! de ces jours de licence
Qui d'un sombre nuage obscurcirent la France!"
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Jacques Bernard, officier retiré à Monton en 1816

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