"Les fresques du XIème
siècle des grottes de Jonas sont en cours de rénovation pour
retrouver leur splendeur du Moyen Âge. Leur entretien a été
confié à un restaurateur spécialisé dans les
peintures murales. Elles seront rénovées selon une méthode
spécifique pour la peinture sur chaux fraîche."
D'après un article
du journal "La Montagne" (juillet 2002).
.
Voici quelques informations relatives à
ces fresques.
Sur la voûte du bas-côté
sud, cantonnée dans un cul de four, une Vierge en majesté
à l'Enfant, ouvre le cycle. Les visages ont hélas été
effacés lors de la Révolution française. Au-dessus
de Marie, devant l'entrée du tombeau vide, les Saintes Femmes sont
accueillies par un ange dont la posture contraste avec celle de la Vierge,
hiératique, qui présente son enfant, symbole de l'union entre
l'humain et le divin. .
Vierge
en Majesté
. Côté est, un soldat romain pose
la couronne d'épines sur la tête du Christ. Ce couronnement
est peint au pied d'une Jérusalem romane identifiée par l'inscription
"IHERUSALEM". Les mots "IHS SPINEAM CO (RONAM) ACCIPIT", composés
de lettres sombres sommairement tracées, accompagnent les personnages
de cette scène et permettent son identification. Du côté
ouest, le Christ apparaît à Madeleine, puis comparaît
devant Pilate. Vient ensuite une déposition de Croix sous
une représentation de la lune (Évangile selon Saint Jean).
La tunique de chaque personnage a été traitée de manière
géométrique: le drapé se trouve divisé en trois
zones verticales, celle du milieu étant constituée de lignes
en arêtes de poisson. La partie basse du vêtement se termine
en escalier. Les mains, aux doigts de même longueur et aux pouces
relevés, sont courte et lourdes, avec des ongles simplement suggérés
par un petit arc de cercle.. .
Le
Couronnement d'épines
. A l'extrémité du bas-côté
sud, derrière une colonnette, une scène plus rare achève
le cycle. Il s'agit du Reniement de Saint Pierre face à la servante
tandis que chante le coq. Les visages sont naïvement schématisés.
Leur contour ovale, tracé d'un cerne épais et sombre, sépare
rigoureusement le fond clair de la chair des joues sur lesquelles une tâche
ronde a été placée, seule forme de modelé dans
une composition qui demeure plate. Saint Pierre porte une barbe réduite
à quelques poils raides tracés sur un fond gris. Ses cheveux,
de même facture, sont couronnés d'une large tonsure. Bien
que simplement dessinés, les yeux conservent toute leur expression;
ils sont grands et louchent un peu. Les sourcils arqués prolongent
le nez, et la bouche se résume à un double accent circonflexe.. .
Le
Reniement de Saint Pierre
. A l'extérieur, près de la partie
effondrée, des personnages semblent acclamer. Peut-être s'agit-il
des Pèlerins d'Emmaüs. Enfin, à l'extrémité
est du bas-côté, entouré d'un Tétramorphe menacé
de disparition à cause de son exposition aux intempéries,
un Christ en Majesté est représenté. Les quatre Évangélistes
s'adaptent parfaitement au cadre imposé par les écoinçons:
leurs bras sont déployés afin de répondre à
la forme triangulaire dont ils constituent la base, les pieds composant
le sommet.Le trait de cette ouvre exceptionnelle est lourd et le cerne
épais conférant une impression de rusticité à
des formes fortement stylisées. L'échelle des personnages
paraît aléatoire, la main du peintre ayant été
mnifestement guidée par les contraintes de la surface qu'il était
chargé de recouvrir. La palette est réduite à l'essentiel.
Tous ces traits sont caractéristique d'une époque où
les artistes romans, en rupture avec le style antique plus réaliste
et plus abouti, cherchaient encore leur voie.. .