Ce château fort, édifié
en 1250 par Guillaume Ier de Chauvigny, sur un éperon rocheux dominant
de 80 mètres la vallée de la Sioule, commande le passage
des gorges de cette rivière. Il succédait à un castrum
gallo-romain dont le dernier possesseur, Calvinius, a laissé son
nom, d'où vint Chauvigny et aujourd'hui Chouvigny.
Ce spécimen rare de l'architecture
du rude Moyen-Âge a une longue histoire: il a appartenu aux familles
de Montmorin, de Vienne, de Montaigu-Listenois, Daillon du Lude, La Tremoille,
au duc de Thouars et, pendant trois siècles, à la famille
de Lafayette, jusqu'à son retour en Auvergne. A tel point que, dans
la région, on l'appelle encore "le vieux château Lafayette".
De ce long séjour, il subsiste un vignoble dénommé
Clos de La Fayette - dont Madame de Sévigné vanta les charmes
en 1676 - et son antique maison du vigneron. Il a appartenu aussi au duc
de Morny, demi-frère de Napoléon III.
Sous l'Ancien Régime,
la famille de Chauvigny de Blot posséda le château. Cette
famille descendait du comte de Blot qui, en 1281, accorda la main de sa
fille à Guillamin de Chauvigny, d'où sortit la branche de
Chauvigny de Blot qui habita successivement le château de Blot, le
château Rocher, puis Chouvigny. Sous la Révolution, le représentant
de la famille résidant à Chouvigny s'exila en Hollande où
sa descendance existe toujours. Un comte de Chauvigny de Blot fut commandant
en second d'une compagnie de la Coalition de la noblesse d'Auvergne, en
1792, dans l'émigration.
L'assiette du château,
ses défenses, n'ont pas subi de modifications majeures au cours
des siècles. C'est l'un des rares spécimens de l'architecture
militaire du Moyen-Âge. L'ensemble, restauré au début
du XXème siècle, comprend un oratoire, une salle d'armes
à voûtes d'arêtes, une salle d'honneur et plusieurs
tours, dont la Tour du Trésor. |