La forteresse d'Alleuze
appartenait aux évêques de Clermont. D'après André-Georges
Manry (Histoire
d'Auvergne - Éditions Volcans - 1965),
elle aurait été édifiée de 1267 à 1285
pour faciliter l'administration des biens de l'Église en Haute Auvergne.
Au cours de la guerre de Cent Ans, Bernard
de Galan, le Méchant Bossu, qui était au service des Anglais,
s'en empara et, pendant sept ans, fit régner la terreur parmi les
villages des alentours. A cette époque les routiers dévastaient
et rançonnaient la province. Pour s'en débarrasser, il n'y
avait pas d'autres moyens que de traiter avec eux. Un marché fut
conclu avec Bernard de Galan. Celui-ci le signa mais refusa de quitter
Alleuze d'où il alla même piller le Brivadois (1388).
Il ne devait céder la place qu'en 1391, après avoir touché
plusieurs acomptes de 500 livres par mois sur les 52000 livres qui lui
avaient été promises. En 1405, le bruit ayant couru d'un
retour des Anglais, les habitants de Saint-Flour incendièrent le
nid d'aigles, malgré les protestations de l'évêque
de Clermont.
Le château d'Alleuze est situé
dans l'un des sites les plus pittoresques d'Auvergne. Bien qu'en ruines,
il n'en conserve pas moins fière allure sur sa butte naturelle en
partie ceinturée par l'eau du barrage de Grandval.
Il se compose d'un corps de bâtiment
rectangulaire comportant quatre tours rondes à chaque angle.
Dans son environnement de montagnes boisées,
à demi isolé par l'eau du fjord artificiel, il dégage
un charme indéniable et séduit tous les amateurs de romantisme.
En le contemplant, on ne peut manquer d'évoquer
les événements tragiques qui se sont déroulés
dans ce lieu quasiment retiré du monde. |